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site web expérimental est rédigé, réalisé et
mis en ligne à titre militant par des adhérents de la CNT-AIT, chômeurs
ou salariés, après leur journée de travail.
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SNCF : Synthèse de la grève
Le 29 mars
Le préavis de grève déposé nationalement pour
le 29 mars, émanait de tous les syndicats sauf l'UNSA. Pour sa
part le préavis du syndicat autonome des agents de conduite (FGAAC)
courrait jusqu'au 9 avril. F0 et SUD avaient également couvert
leurs adhérents pour une éventuelle continuation du mouvement.
Chez d'autres syndicats des préavis régionaux complétaient
le processus. On peut d'ores et déjà considérer qu'il
n'y avait dès le départ aucune unité syndicale.
Les revendications communes portaient sur les salaires ( 0,5% octroyés
pour le premier semestre).Il faut noter depuis une vingtaine d'années
une perte progressive du pouvoir d'achat (exemple en 2000, augmentation
de salaire de 0,8% - inflation 1,6%).
Une deuxième revendication les effectifs. Compte tenu des départs
en retraite les 25.000 embauches prévues dans les trois ans à
venir ( accords des 35 heures) sont insuffisantes. Ce manque de personnel
se fait - particulièrement ressentit chez les conducteurs concernés
par l'augmentation du trafic Fret et Voyageurs et du lancement du TGV
Méditerranée. De plus de nombreuses machines sont vétustes
et le parc n'est plus assez important. A ce sujet, il
faut signaler que pour l'année 2000 plus de vingt mille trains
n'ont pu être acheminés par manque de matériel et
de personnel. Drôle de politique pour une entreprise qui ambitionne
de doubler son tonnage Fret à l'horizon de 2010.
Troisième sujet de discorde le projet " cap client ",
qui dans un premier temps s'est appelé GPA (gestion par. activité).Il
s'agit de cloisonner chaque grande activité (Fret - Grandes lignes
- Lignes régionales- Infrastructures) pour l'adapter à une
plus grande rentabilité, chacune d'elle ayant sa propre comptabilité.
Cette rentabilité, ne prenant en compte que l'aspect financier,
amènera une détérioration de la sécurité
des circulations ainsi qu'une dégradation des conditions de travail.
De plus il est ainsi beaucoup plus facile de privatiser certains secteurs.
À plus ou moins long terme cette libéralisation à
l'échelle européenne permettra au RFF ( Réseau Ferré
Français) de louer des sillons de circulation parmi les plus rentables
à d'autres prestataires que la SNCF. Certains trains de Fret plus
rentables deviendront prioritaires par rapport à certains trains
de voyageurs. Autre exemple les transports régionaux seraient totalement
sous contrôle des régions politiques, ce qui pourrait amener
les conseils régionaux à confier ses transports à
d'autres prestataires que la SNCF ou d'en privilégier d'autres
modes.
Ces revendications concernent tous les cheminots. Là-dessus la
FGAAC demande, pour participer à ce mouvement, que l'on y greffe
un problème spécifique aux roulants ; A partir de 2002 les
primes de déplacements seront soumises à cotisations (CSG
et CRDS) comme l'exige l'URSAFF et devront s'ajouter aux salaires pour
le calcul des impôts. La SNCF a augmenté les primes de déplacement
de 2 francs par heure mais le compte n'y est pas. Les roulants demandent
en contre partie que ces primes soient intégrées dans le
calcul des retraites ce qui n'est pas de l'avis de la direction qui estime
que cela les favoriserait au mépris de la majorité des cheminots.
C'est sur ses propres revendications que la FGAAC a pérennisé
le mouvement.
Table ronde du 5 avril et dérive catégorielle.
CGT, F0 et CFDT appellent à une nouvelle journée de grève
pour cette date. Cela permet, dixit ceux-ci, de peser sur les négociations.
La CGT ose même déclarer que cela permet aux cheminots de
contrôler les négociations ! Bilan : une augmentation de
salaire portée à 0,7% au 1er avril, 0,5% au 1er octobre.
Il y a également des augmentations du même ordre qui concernent
différentes primes, indemnités ou gratifications. Pour les
roulants la prime de déplacement passe à 3 francs pour chacune
des cinq premières heures.
Au niveau de l'emploi 1000 embauches seront réalisées par
anticipation au premier semestre (elles font partie des 25.000 embauches
sur trois ans de l'accord 35 heures), de plus 1000 emplois supplémentaires
seront budgétisés.
Le gel de" cap client". Tout ceci est évidemment insuffisant.
La FGAAC en appelant à poursuivre la grève sur ses propres
revendications empêche le mouvement de se généraliser.
On peut noter sur les négociations du 5 avril que la direction
étudie les modalités pour l'accès des conducteurs
aux facilités de circulation de première classe en fin de
carrière. Si les roulants n'ont rien demandé, ils ont tout
loisir de le refuser. S'ils l'ont demandé, ils tombent dans le
piège des personnels d'élite ou privilégiés
de " seigneur du rail " pour reprendre l'expression ancienne.
Le degré suprême de
revendication catégorielle prouverait que l'on est à l'opposé
du " Tous ensemble de 1995".
On peut se demander pourquoi SUD a rejoint ce côté catégoriel
; il s'avère qu'il est bien implanté chez les personnels
de conduite et qu'il exerce une lutte d'influence avec la FGAAC dans cette
filière. Il se démarque également de syndicats signataires
de l'accord des 35 heures dont les conséquences sont déplorables
principalement à la Traction. De plus ce syndicat est encore peu
implanté dans les autres services.
Bilan de fin de grève.
Après la reprise on s'aperçoit que les avantages obtenus
sont minces. Alors que les derniers grévistes ont repris vers le
16 avril, rien de plus n'a été obtenu après le 5
avril, la direction n'ayant pas voulu recevoir la FGAAC et SUD.
Si le "cap client" est gelé, Louis Gallois déclare
vouloir dégager un accord aussi large que possible sur ce sujet.
De plus il attend que le conseil d'administration confirme" le caractère
intégré et public de la SNCF" Ce qui explique qu'à
l'heure actuelle le personnel qui collabore à la mise en place
de "cap client" continue à y travailler.
Les augmentations de salaires et le nombre d'embauches sont dérisoires.
C'est un bien triste bilan pour un conflit prévu par la direction.
En effet, le 13 février, lors d'une réunion avec des directeurs
de la société, Guillaume Pépy numéro 2 de
la SNCF déclarait : " Je pense que nous n 'avons pas intérêt
à lâcher du lest. Nous pensons en particulier que l'amélioration
significative de la production qui est exigée ne sera possible
qu'en recourant au travail de nuit, au travail du week-end et aux 3x8
Cela ne manquera pas de provoquer des conflits. Mais sachez que vous serez
soutenus dans ces conflits sociaux "pour la bonne cause "
" (voir Canard-Enchaîné du 11 avril.)
Nous avions déjà considéré qu'un mouvement
comme celui de 1995 n'avait plus aucune chance d'exister depuis la signature
de l'accord des 35 heures de la CGT et de la CFDT qui sont les deux syndicats
les plus implantés. Que penser d'eux lorsqu'ils déclarent
que la pugnacité de la FGAAC et de SUD n'est dû qu'à
des manœuvres électoralistes!
Les syndicats non-signataires n'ont pas une influence suffisante pour
généraliser le mouvement, mais en ont-ils le désir?
. On peut se le demander. Dans ce conflit comme dans d'autres précédemment
( celui par exemple qui a affecté les sédentaires du dépôt
de Longo près d'Amiens), les seules informations que les cheminots
d'autres services ont, proviennent des médias. C'est pour cela
que cet article contient probablement quelques erreurs ou imprécisions.
Ce cloisonnement nous parait très grave, car même lors d'une
grève unitaire il est courant de procéder à des assemblées
générales par service, une espèce de " cap gréviste
" en quelque sorte. Les médias se sont gargarisés de
cela pour manipuler l'opinion publique d'une part et les cheminots eux-mêmes
d'autre part ( voir article du Monde du lundi 29 avril )
Cette grève a été menée dans la désunion
par des centrales syndicales ayant des intérêts divergents,
elle s'est heurtée au refus de la direction de négocier,
elle a permis de casser encore plus une improbable cohésion et
à interdire pendant longtemps un mouvement plus radical.
Tout est à reprendre à la base. Rien de bon ne peut venir
de dirigeants fussent-ils syndicaux.
CNT section cheminots
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