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jeudi 2 mai 2002

Entre 6000 et 8000 manifestants se sont rassemblés dans les rues de Dax, sur la place bordant les halles. (Dax : 19 515 habitants, Landes 327 334 habitants).

Des chômeurs, des associations, des jeunes, des vieux, des orgas politiques, des syndicats, des libertaires étaient mobilisés là.

Une sono a diffusé un discours que presque personne n’a pu entendre, et quelques organisateurs ont cru bon d’entonner la Marseillaise. La foule n’a pas repris le chant guerrier contre le "sang impur" et une fraction des citoyens a même hué cette initiative.

Dans le pays tout entier, les médias font état de 1 300 000 manifestants au 1er mai, qui sont venus repousser dans la rue les tentations fascistes, contre au maximum 100 000 pro-fascistes selon les organisateurs fascistes eux-mêmes.

Le crash politique exprimé sans ambiguité au soir du 21 avril par les urnes était le cri institutionnel du rejet des comportements anti-démocratiques de la classe politique incapable, lorsqu’elle a pris et exercé le pouvoir, de respecter les aspirations du peuple.

Des citoyens rassemblés ce 1er mai partout dans le pays, sont venus confirmer leur rejet de toute solution autoritaire, leur volonté d’une vie sociale démocratique, pas d’une illusion de démocratie, pas d’un alibi démocratique. Et leur désir d’une justice sociale.

Il s’agit bien d’une crise de société, d’une crise de la façon dont les citoyens sont écartés des affaires publiques confisquées par la classe politique, par certains dysfonctionnements syndicaux et institutionnels.

Les urnes et le système électoral tels qu’ils sont conçus viennent de faire la preuve de leur danger, car ce système permet la prise d’un pouvoir fasciste dans le cadre des institutions "démocratiques".

Non, ce ne sont pas les abstentionnistes qui ont amené la présence de Le Pen au 1er tour, et l’élimination de Jospin. Le Pen n’a fait guère plus de voix qu’aux suffrages précédents. Les citoyens ont fait leur boulot en s’abstenant ; ils se sont exprimés sur l’état lamentable du fonctionnement institutionnel de la "démocratie", et sur l’injustice sociale grandissante. C’est la classe politique qui a amené l’épouvantail Le Pen, et ça l’arrange pour nous emmener là où elle le souhaite.

Le meilleur barrage au fascisme, c’est l’instauration institutionnelle d’une démocratie directe, autogestionnaire, du bas vers le haut. Par un système de mandat défini avec précision par les citoyens de base, et des délégués révocables à tous moments en cas de non respect du mandat.

C’est à cette tâche, maintenant que les citoyens doivent activement s’atteler, dans le quotidien, dans la construction d’alternatives auto-gestionnaires, dans les luttes, d’autant que le 2ième tour des présidentielles et les élections législatives ne constitueront nullement une solution à ce grave problème de fond.

Les appels à voter Chirac, les attaques contre l’abstention et le vote blanc, constitue une manipulation mensongère (via les médias contrôlés par les collectivités publiques ou par des groupes privés), de la classe politique, presque tous partis confondus, et des profiteurs du système actuel pour garder la main sur une forme de délégation de pouvoir qui nie les aspirations populaires. Pas une voix pour Le Pen, et Le Pen ne sera pas élu.

En effet, si Jacques Chirac est élu, il s’appuiera sur cette apparente légitimité offerte par la menace Lepéniste. Il tentera d’installer une majorité législative pour mener une politique qui garantira aux faiseurs de fric la poursuite de leur sale besogne, comme l’a garanti pendant 20 ans, la gauche plurielle jetée dehors par une belle claque à l’occasion des urnes du 21 avril 2002, que ces politiciens sourds au peuple n’ont même pas vu venir.

Il tentera avec ses amis de faire illusion, par des réponses destinées à renouer avec les citoyens, face à l’erreur de parcours de ses collègues politiques des autres partis.

Citoyens, organisons-nous dès maintenant, pour nous préparer à mettre en échec ces tentatives, par nos luttes que nous auto-gérerons nous-mêmes.

Des militants libertaires landais. pour tous contact : arc.en.ciel@free.fr

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Et ouvrez les yeux :
   << Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose. C’est peut-être vrai qu’il n’y a pas plus d’étrangers qu’avant la guerre, mais ce n’est pas les mêmes, et ça fait la différence. Il est certain que d’avoir des espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problème que d’avoir des musulmans et des Noirs. >>

<< Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler... si vous ajoutez le bruit et l’odeur, eh bien, le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela. >>

Jacques Chirac

CNT-AIT


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