Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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FACE AU FASCISME, SEULE LA LUTTE PAIE !

mercredi 24 avril 2002

Tract pour la Manifestation du Premier Mai à Besançon

Contre le fascisme

Contre la dégradation de nos conditions de vie

SEULE LA LUTTE PAIE !

Les résultats du premier tour des élections présidentielles ont provoqué un véritable séisme politique. Le Pen, un fasciste, connu pour ses déclarations racistes et antisémites, sera présent au second tour. Tous les partis institutionnels sont responsables de cette situation :

> En se moquant depuis des années des aspirations des classes populaires, des chômeurs et des salariées.

> En axant toute la campagne sur l’aspect sécuritaire, campagne relayée par les grands médias.

La gauche plurielle tente d’expliquer sa défaite et la présence d’un fasciste au deuxième tour en culpabilisant les abstentionnistes et les électeurs d’extrême-gauche. La gauche plurielle est seule responsable de sa débâcle : en cinq ans de gouvernement de gauche, c’est encore et toujours la politique du MEDEF qui a été menée, une politique qui a aggravé les conditions de vie des travailleurs et des chômeurs (accroissement de la flexibilité avec les 35 heures, augmentation de la précarité avec les emplois-jeunes et le PARE...).

LE PEN C’EST LA FRANCE AUX PATRONS !

Pour séduire l’électorat populaire, Le Pen se présente comme « l’homme du peuple », se dit « du côté des ouvriers », etc. Mais son programme, c’est la France. aux patrons ! Dans son livre « pour la France », Le Pen exige « une totale liberté de licenciement » (p.157), « la libéralisation de la réglementation des horaires de travail » (p 156) et celle du « travail à temps partiel, du travail temporaire (.). Bref, ce que propose le FN c’est encore plus de flexibilité, de précarité et de licenciements ! Et le tout bien sûr avec des salaires de misère. Toujours dans « pour la France » (p 155), Le Pen propose « la fixation du salaire entre l’employeur et l’employé », ce qui signifie la suppression du SMIC, des conventions collectives, le salaire à la tête du client et bien évidemment une pression à la baisse sur les salaires de tous !

Et avec un tel programme anti-ouvrier, Le Pen s’attaque aussi bien entendu à l’arme naturelle des travailleurs, le droit de grève. Dans « Les français d’abord » Le Pen indique sa volonté de restreindre le droit de grève dans le secteur privé et de l’interdire pour les salariés du secteur public. Il faut d’ailleurs rappeler que la presse d’extrême-droite, lors des grèves de novembre-décembre 1995, se permettait d ’insulter les grévistes.

Pour ce qui est de la Sécurité Sociale, Le Pen propose son démantèlement dans son livre « Pour la France » et prend comme modèle le système américain, pays où on compte 70 millions de personnes (soit un quart de la population) privée de toute protection sociale. Le programme du FN c’est celui d’un part qui a à sa tête le milliardaire Le Pen, parti qui s’attaque aux acquis des travailleurs. Connu pour sa violence contre les immigrés, méprisant pour les femmes (pour le FN, la femme est « naturellement » inférieur à l’homme), le FN s’attaque à l’ensemble de la classe ouvrière, à tous les salariés et aux chômeurs.

CHIRAC, REMPART DE L’HUMANISME ?

S’il y a quelqu’un en France qui doit se réjouir de la situation, c’est bien Chirac qui compte récupérer les voix de tous ceux et toutes celles qui refusent le fascisme. Il faut bien se souvenir qu’en 1995, le même Chirac quémandait les voix du Front National afin de gagner les élections. On peut se rappeler aussi, qu’en 1991, Chirac s’était fait remarquer par sa fameuse ignoble phrase raciste et xénophobes sur le « bruit et l’odeur » des travailleurs immigrés. Et bien entendu, au niveau social, on sait bien qu’elle est la politique de Chirac. C’est une politique au service du patronat, une politique dirigée contre les intérêt des salariés et des chômeurs.

C’EST LA LUTTE SOCIALE QUI EST NECESSAIRE !

Quelque soit le résultat du deuxième tour, une chose est sûre c’est que nous allons devoir subir des attaques sans précédent contre nos conditions de vie et de travail, contre nos acquis, et même contre nos libertés individuelles et collectives.

Surtout, il faut craindre que tout ce qui est fasciste et réactionnaire sorte renforcé du score du FN. Agressions racistes et antisémites, commandos anti-IVG contre les cliniques et les hôpitaux, violences à l’encontre des syndicalistes et des progressistes,. toute une puanteur se tient prête à sortir des égouts.

Face à la menace fasciste, nous, sans-grades, salariés, chômeurs et précaires, ne pouvons nous ranger derrière le réactionnaire Chirac. Notre espoir, il est dans la rue, dans les luttes que nous pouvons et devons mener, partout, dans nos entreprises, comme dans nos quartiers.

Nous appelons à participer à toutes les manifestations et à tous les rassemblements anti-fascistes. Nous appelons aussi à nous mobiliser dans nos entreprises pour faire face à la dégradation de nos conditions de vie et de travail. Contre la menace fasciste bien sûr, mais aussi contre les licenciements et le travail précaire, pour la défense de nos retraites, pour l’augmentation des salaires,. c’est tous ensemble, travailleurs de toute origine et de toute nationalité qu’il faut lutter ! Que nous soyons français ou immigrés, nos problèmes sont les mêmes. Les racistes cherchent à diviser les travailleurs et d’accroître ainsi le pouvoir des capitalistes (diviser pour mieux régner).

IL FAUT CHANGER LE MONDE !

Travailleurs ! Chômeurs ! Précaires ! Jamais nous n’avons pu compter sur les dirigeants politiques et autres hommes providentiels pour améliorer nos conditions de vie. La présence d’un fasciste au deuxième tour, démontre que la « démocratie » bourgeoise n’est pas un rempart contre l’extrême-droite. En Allemagne dans les années 30, en Italie dans les années 20, hier en Autriche, en Belgique, ou en Italie, maintenant en France, le fascisme approche puis prend le pouvoir dans le cadre de la république. Force de frappe du capitalisme, le fascisme ne peut se combattre qu’en lui opposant son antithèse. La bête immonde fasciste a toujours été engendrée par le capitalisme. Face au capitalisme qui engendre le fascisme, la guerre et la misère, c’est dans nos luttes, au delà des frontières, que nous pouvons construire une alternative. Ce que nous proposons c’est un autre monde, une autre société, basée sur la gestion ouvrière directe des entreprises et de la société. Les guerres aux quatre coins du monde, la menace fasciste en France, l’augmentation des profits parallèle à celle de la misère, tout cela crie l’urgence d’une révolution sociale.

Premier Mai, journée de lutte internationale des travailleurs Manifestation contre le fascisme et la dégradation de nos conditions de vie. 10 heures place Pasteur à Besançon (suivi d’un repas dès 12 heures) place Marulaz.


CNT-AIT c/o CESL BP 121 25014 Besançon Cedex


CNT-AIT



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