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Contre les faux-choix : l’alternative c’est la lutte sociale !

dimanche 28 avril 2002

Droite et gauche récoltent ce qu’elles ont semé. La montée des scores lepénistes pouvait paraître inéluctable puisqu’elle vient couronner les années de gestion sociale-démocrate du capital, les renoncements en tous genres des divers gouvernements de droite et de gauche face à l’arrogance patronale et, pour finir, la participation complice de la « gauche plurielle » au débat sur l’insécurité, débat diligenté par Chirac et sa clique et relayé par toutes les officines politiciennes.

La lepénisation des esprits en marche depuis les années 80 a fait son chemin. Nous n’acceptons pas le choix (quel choix ?) qui nous est proposé dans les prochaines semaines. Non la république n’est pas en danger ! Ce qui est danger, ce sont toutes les idées d’égalité, de solidarité, de justice sociale qui ont été, depuis des années, dévoyées par les forces politiques de la gauche plurielle et bien sûr de la droite. Et on entend encore cette gauche plurielle appeler à voter Chirac, celui qui parlait du "bruit et des odeurs". Quelle honte, quelle amnésie, quelle incapacité à comprendre ce qui s’est passé lors de ce vote !

Le fascisme ne se détruit pas dans les urnes mais dans les luttes.

Dans les années 80, Mitterrand instrumentalisait l’épouvantail FN pour mieux diviser la droite et mobiliser le "Front républicain", afin de garantir la position hégémonique du PS. En 1995, Chirac rencontrait Le Pen pour lui quémander ses voix. Il nous fait aujourd’hui le coup de la république en danger, alors que sol programme reprend de larges pans de la propagande FN :
  renforcer encore les mesures répressives et sécuritaires,
  libéraliser encore plus,
  fragiliser les conditions de vie des gens les plus pauvres,...

Combattre les idées de Le Pen, c’est construire ce mouvement social, alternatif qui s’exprime depuis des années dans de nombreux combats :

  contre la mondialisation capitaliste, pour la régularisation des sans-papiers,
  pour la liberté de circulation et d’installation,
  contre le productivisme,
  contre la criminalisation du mouvement social,
  contre la précarité, pour la gratuité des services sociaux et un revenu garanti,
  pour l’utilisation sociale du travail, pour d’autres conditions d’habitat, etc.

La démocratie parlementaire n’a jamais protégé personne de l’extrême droite. Aujourd’hui en Europe, cette dernière est présente dans de nombreux gouvernements : Italie, Autriche, Danemark...

Comment le fascisme arrive-t-il au pouvoir ?

Entretenu par le système capitaliste, il serpente en exploitant la misère et les désertions du mouvement social, et émerge à l’occasion de crises ou de vides politiques majeurs.

Prenons nos affaires en mains, construisons nous d’autres futurs !

Depuis des années, la social-démocratie et l’extrême gauche parlementaire ont toujours muselé les mouvements sociaux en présentant comme seul débouché possible aux luttes, l’échéance électorale. Aujourd’hui, l’échec de cette stratégie attentiste est patent. Il faut sortir de l’impasse : pied à pied, dans les luttes sociales, dans tous les lieux et espaces, au quotidien, nous devons développer collectivement des alternatives au capitalisme et au nationalisme xénophobe.

Partout, affirmons notre présence. Occupons le terrain, soyons actifs, manifestons. Avec toutes celles et ceux qui aspirent à une autre société, construisons une Alternative sociale, d’émancipation, de liberté et de justice.

Solidaire, égalitaire, libertaire, la révolution reste à faire !

27.04.02

Fédération Anarchiste, c/o Athénée Albert Camus, 36 rue de Cugnaux 31300 Toulouse

aac@anarchie.net

CNT-AIT


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