samedi
21 février 2004
Régionales ! Cantonales ! Européennes ! C’est réparti pour des tours et des retours. En attendant la prochaine coupe du monde, c’est la fête de l’élu. C’est la fête du mensonge et du crachat en col blanc. Avec pour toile de fond, pour décor d’occasion, la fête du racisme, toutes voiles dehors. Préparez vos esgourdes, tendez la croupe citoyen pour vous faire botter le cul, revoilà les pères fouettards et les mères la rigueur. Au bal de la farce démocratique, il y en aura pour tout le monde. Du flic, de l’école à l’hôpital en passant par ton caleçon, du raciste de l’ANPE à la cage d’escalier, de l’anti-chômeur avec son sourire de baron fripé, de l’écolo à deux sous rêvant de capitalisme propre, du troskiste empâté avec ou sans révolution.
Les chalands vont servir leur boniment, les experts vont être formels, comptables et apocalyptiques, les journaleux font s’engraisser la boite à connerie déjà si pleine. Quel tralala tout cela ! Ça revient tout le temps comme une épidémie de mauvaise saison, la grippe du couillon, dangereuse, très contagieuse, presque un poison. Mais pourquoi y a-t-il encore près d’un français sur trois pour aller voter ? Les autres eux, les abstentionnistes ont compris l’essentiel, n’en déplaisent au militant contrit. Certains ne vont pas voter parce que cela n’a jamais rien changé à leur vie sinon en pire. Petit à petit, ces messieurs les élus de tout poil et de toutes confessions leur ont bouffé la laine sur le dos, alors maintenant c’est fini, ils ne votent plus. D’autres ont bien essayé d’y croire avec patience et tolérance, glissant avec le sérieux d’un premier communiant le bulletin dans l’urne magique, mais à chaque fois, quelle que soit la couleur de l’élu, les promesses n’étaient pas tenues et les arnaques imposées. Alors eux aussi se sont lassés et ne sont plus aller voter.
Reste tous les autres, les myopes, les crédules, les amnésiques, les traditionalistes, les nostalgiques et les suiveurs. C’est tous ceux-là qui nous la font marron ! C’est leur vote qui donne aux brailleurs des parlements l’alibi de leur légitimité démocratique. Toute cette idéologie de brocante républicaine repose sur ce triste geste de soumission de citoyens anonymes, en rang d’oignon, tendant la main un dimanche à une boite en bois. Il fut un temps où l’électeur était fier. Il y allait la tête haute, le menton ferme et le regard sans concession. Maintenant, on le regarde passer le dimanche matin du haut du balcon. On le confonds avec celui qui va à la messe, autre grand lieu du tir aux pigeons. Il baisse la tête, un peu honteux, un peu comme les jaunes un jour de grève. Mais oui, c’est cela, nous les abstentionnistes, nous faisons la grève générale et définitive des élections ! C’est fini, pour l’alibi ces gros messieurs devront trouver autre chose, le vote obligatoire ou la tombola démocratique. Et si un jour par malheur un borgne arrive au pouvoir par les urnes, c’est sûr, ceux qu’auront été voter, de droite comme de gauche, motivés ou démotivés, citoyen ou truc en iste, tous ceux qui par leur geste de soumission auront légitimé ses élections bidons, on le leur fera bouffer, leur bulletin.
# Marcel.
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