vendredi
27 mai 2005
La fausse bataille électorale entre partisans du “oui” et du “non”, la prétendue importance de ratifier la constitution ou d’en écrire une autre, ne sert qu’à masquer la réalité de ce qu’est l’Europe. A savoir, une zone depuis longtemps organisée sur le modèle économique, social et politique des puissances qui prédominent dans le monde et dont les règles sont : capitalisme , répression sociale et policière directe ou insidieuse, mise en scène et promotion de la démocratie, culte de la consommation et du travail, interventionnisme dans les anciens territoires coloniaux (l’Afrique pour la France) ou création de nouvelles zones coloniales (l’Irak par les USA)... quant à la casse du service public, si elle a du retard dans des pays comme la France, elle n’en est pas moins déjà décidée et très largement avancée. Sur ce point, il faut se rappeler que le gouvernement Jospin a privatisé deux fois plus que ceux de Juppé et de Balladur réunis. Partout, l’on s’aperçoit que les élections et autres débats politiques ne sont qu’une illusion de choix, qui n’infléchit pas ce qui existe déjà. Dernier exemple, le Brésil dont le "président du peuple", Lula, fait allégeance au FMI.
Tous les partis politiques sont solidaires entre eux sur l’essentiel ; et, quand ils arrivent au pouvoir ils gèrent et mettent en place ce pourquoi ils sont payés. La "bonne marche de la société", c’est-à-dire la gestion optimum du profit et du contrôle social de la masse (ceux qui n’ont comme choix que de travailler, consommer, élire...) s’appuie aussi sur les syndicats. En créant des simulacres de contestation ou en faisant tout pour la récupérer ou l’étouffer si ça elle risque de leur échapper, ils ont prouvé depuis toujours qu’ils sont de bons partenaires et qu’au niveau de la répression des luttes, ils savent être efficaces. En ce qui concerne les partis minoritaires d’extrême gauche, qui prétendent être au cœur d’un mouvement social qui n’existe que dans leurs plaquettes de pub, non seulement ils sont reconnus et appréciés par la télévision mais ils jouent aussi le rôle de pompiers de services en cas de risque de révolte, avec un zèle qui doit faire plaisir à voir à leurs partenaires au pouvoir. Le rôle de la LCR après AZF ou sa promotion de Chirac en promettant un "3° tour social" (dont nous n’avons pas vu l’ombre) en attestent.
Justement, le piége du référendum rappelle le mécanisme qui a eu cours dans l’épisode Chirac/Le Pen. L’important, nous dit-on, est de choisir “le moins pire” ou “le plus efficace” et dés lors, on nous invite à oublier tout le système qui a permis d’en arriver là. Voter au référendum, c’est croire qu’une constitution peut changer quoi que ce soit ; alors qu’elle n’officialise que ce qui existe déjà. Si le “non” l’emporte alors, tout simplement, ils en referont une autre qui sera adoptée par le parlement ou bien, ils nous feront revoter (ça s’est déjà vu), et en attendant, les affaires continueront comme avant. Constitution ou pas, la directive Bolkestein elle-même est largement appliquée. Au sud de l’Espagne les puissants patrons agricoles bénéficient de la traite des sans papiers à moindre coût organisé par l’État. Il n’y a pourtant pas de "directive" qui est censé permettre cela, mais qui s’en soucie ? Dans l’exploitation des gens, l’Europe laisse carte blanche aux États, qu’ils votent oui ou non. Pour le système “démocratique” l’important est de faire croire que l’on a le choix, et pour ceux qui n’y croient plus (et qui se font remarquer dans les taux d’abstention) c’est de les gérer par l’exclusion et la soumission.
Voter non au référendum ne gênera en rien la bonne marche des affaires, et voter tout court c’est admettre le bien fondé d’une constitution, de l’Europe, de l’État, de l’économie, du travail... C’est pour cela que, plus que jamais, il faut s’abstenir et rompre avec ce système pour favoriser l’organisation des révoltés entre eux sans intermédiaires, pour soutenir des luttes qui échappent au contrôle du pouvoir.
Il faut dénoncer sans relâche ceux qui sont employés à démobiliser ou réprimer tout mouvement de révolte de l’intérieur, et avoir le souci de propager l’idée que tout changement radical doit être global et se faire contre eux.
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