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mardi 30 avril 2002

Un certain nombre d’informations circulent depuis quelques temps, comparant Le Pen à Hitler, et jouant sur l’anachronisme entre la situation de l’Allemagne en 1932 et celle de l’Etat français de nos jours. Le plus flagrant de ces messages de désinformation a été celui comparant le discours de Le Pen du 21 avril 2002 à un discours fictif de Hitler prétendument prononcé en 1932, et ne figurant dans aucun livre d’Histoire.

Il apparaît clairement que la force électorale et militaire du Front National a été surestimée à outrance. Très clairement le message est simple  : "Si Le Pen passe, vous ne pourrez plus rien faire". En d’autre termes, nous assistons là à un acte de guerre psychologique, qui aurait pour objet, non de de provoquer un sursaut, mais bien plus, en cas d’élection de Le Pen au pouvoir, de convaincre une partie de la population de se réfugier dans la peur.

Le Front National, n’a pas la force militaire ni même électorale du parti Nazi en 1932, car n’oublions pas que ses 20% de prétendus électeurs ne représentent que les suffrages exprimés, c’est à dire ne comptent ni les bulletins blancs et nuls, ni les abstentions et sans compter le ras de marée de voix de gauche représentant un meilleur score qu’en 1995.

Bien au delà, quel qu’en soit le résultat du second tour, les problèmes sociaux et ceux des minorités resteront les mêmes, c’est peu dire car il est fort probable qu’il s’aggravent encore et encore. Nous n’avons pas à dire aux chômeurs, aux travailleurs et aux précaires, que la priorités est le barrage au fascisme. Que le fascisme doive-t-être combattu est un fait indéniable, mais en aucun cette lutte contre le totalitarisme ne doit devenir un alibi pour oublier les souffrances dont la résolution politique reste une véritable priorité.

Si le fascisme à été historiquement un tour de passe-passe dans la manche du capitalisme pour se sauver lui-même nous ne saurions accepter que la lutte anti-fasciste devienne à son tour son dernier recours.

Que cela soit clair pourtant, tous ceux qui auraient la mauvaise idée de collaborer avec ce régime totalitaire ne pourraient être considérés que comme des parias de la révolution.

Dès aujourd’hui, nous devons appeler à faire barrage au chômage, à la précarité, mais aussi à la disparition des cultures minoritaires. La lutte contre le fascisme s’incluant naturellement dans cette priorité énoncée.

Historiquement, les partis aux pouvoir depuis la libération gardent un responsabilité oubliée dans l’arrivée du fascisme au pouvoir. Ne croyez pas qu’en les rejoignant ou en soutenant une politique contre-révolutionnaire de leur part, vous permettrez son évincement de l’Histoire.

En cas d’élection au second tour de Le Pen, bien que cela soit fort peu probable, ne surestimez pas la force de ce parti. Cela ne pourrait avoir lieu de toute manière que par un artifice électoral. Vous avez été victime depuis quelques jours d’actes de guerre psychologique visant à saper votre moral. Cela soit dans le but de présenter Chirac comme le dernier recours contre le fascisme, alors qu’il ne fait aucun doute que les électeurs du F.N. lui serviront d’alibi pour appliquer une politique néo-libérale fascisante, ce qui ne serait guère surprenant de sa part, soit de vous précipiter dans une terreur disproportionnée en cas d’élection de Le Pen. N’oubliez jamais et criez haut et fort la seule vérité devant être connue de tous : Nous vaincrons !

Cette élection, quelque soit son résultat, ne pourrait se prévaloir d’un soutient massif des électeurs dont un grand nombre s’abstiendront ou voterons blancs, reléguant le parti en place quel qu’il soit à l’état de groupuscule illégitime et sans véritable représentation populaire. Il ne fait aucun doute que nous assistons désormais à une mascarade électorale qui n’a pour objet que de porter un ou l’autre des politicars au pouvoir sans véritable soucis d’être représentatifs.

Dans les deux cas restez maître de vous-même, ne sous-estimez pas votre force et croyez en la victoire quels qu’en soit les informations vraies ou fausses, qui circulerons.

Seule notre foi en la victoire de la justice, l’égalité et la liberté, seule notre foi en l’abrogation définitive de la misère sociale nous donnera la force de lutter.

Seule la lutte paie ! Osons lutter, osons vaincre !

CNT-AIT


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