vendredi
22 février 2002
La télévision, les journaux, valets de l’état et du capitalisme, font de l’insécurité le thème central de leur spectacle. Il faudrait peut-être soulever le voile pour essayer de comprendre de quelle insécurité ils parlent. Insécurité pour qui et insécurité de quoi ?
Pour nous, non seulement l’insécurité que le système agité comme un épouvantail est l’arbre qui cache la forêt, mais c’est aussi un produit du capitalisme lui-même.
Comment peut-il en être autrement, quand on sait que le Capital a fondé sa carrière de délinquant en nous volant le travail pour assurer sa pérennité ?
L’état et sa police protégeant les nantis ne peut qu’avoir intérêt à mettre sous les projecteurs des actes de délinquances mineures en comparaison des vols perpétrés Pal. le Capital, nous occupant ainsi au détail "scandaleux" pour mieux masquer la vérité de ce grand banditisme.
La pauvreté est par essence considérée comme un danger, et suivant l’état de notre fortune, on sera protégé soit par des bastonnades, en cas d’insécurité dans les banlieues, soit par une armée de gardes du corps, mise à la disposition de tel ou tel patron.
Ceux qui sont sensés garantir la sécurité de tous peuvent même prêter main forte au Capital pour garantir l’absence de troubles éventuels qui pourraient diminuer un tant soit peu leur profit. Savez-vous que de nombreuses entreprises collaborent étroitement avec la police et avec les services de la DGSE pour noyauter et infiltrer des individus ou des syndicats qui pourraient faire courir un "risque" a l’entreprise ?
A peu près 12 convoyeurs de fonds ont trouvé la mort dans l’exercice de leur pro-fession. Ils ont obtenu (et tant mieux) des mesures de protection. A quand les mesures de protection pour les 300 ouvriers du bâtiment qui meurent chaque année ?
L’insécurité dont il est question dans ce système, elle concerne les riches et la marchandise, et c’est bien cela qu’on protège.
Le développement des forces répressives de l’état est uniquement chargé de protéger ces richesses. Pour légitimer la violence policière, on nous présente la lorgnette dans le mauvais sens, en inversant les niveaux de dangerosité des risques.
La peur a toujours été l’arme principale de ceux qui oppriment pour réduire au silence toute forme de contestation. Cette peur, entretenue par les médias, permet la confusion entre le sentiment d’insécurité et les risques réels que nous fait courir la société capitaliste dans sa course effrénée au profit. Les centrales nucléaires, les pollutions écologiques dues aux pétroliers, le refus de délivrer les médicaments existants pour des raisons économiques à des peuples qui mourront faute de soins, les guerres déclarées par les états capitalistes sont bien les actes qui nous mettent collectivement le plus en insécurité et qui sont autrement plus dangereuses que les deux ou trois voitures brûlées aux Minguettes ou au Val Fourré.
L’état et sa police ont toujours facilité la pérennité des sociétés inégalitaires, et ce n’est pas par hasard Si l’augmentation des individus vivant en dessous du seuil de pauvreté va de pair avec la proclamation par les médias de l’augmentation de la délin-quance et avec l’incarcération de cette "classe de pauvres". En Angleterre comme aux USA à peu près les % de la population carcérale sont constitués d’ouvriers ou de gens vivant au dessous du seuil de pauvreté.
Les actes de délinquance viennent non seulement de la violence des inégalités mais aussi de la destruction des identités collectives de la solidarité de classe, orchestrée par le capital, qui, par la désagrégation du tissu social, pousse de plus en plus les gens à ne pas se penser comme des individus sociaux.
C’est en partageant les richesses, en recréant des liens de solidarité, en retrouvant une conscience de classe, que nous combattrons l’insécurité capitaliste privée et d’état.
CNT-AIT, Quercy Rouergue
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