Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

[ Imprimer cet article ] [ Envoyer cet article ] [ Nous ecrire ]



L’Insécurité sociale

jeudi 12 décembre 2002

Sarkozy pour la répression et pour occuper le devant de la scène, le reste du gouvernement et l’Assemblée nationale par derrière pour renforcer l’exploitation ; les rôles sont bien répartis dans la maison Raffarin ! De fait, la politique sécuritaire donne tellement à vomir qu’on en oublierait presque le reste... et pourtant, les mesures pondues à la file un peu dans tous les domaines ont de quoi inquiéter. Mais, bien qu’elles concernent tout le monde, c’est plutôt la discrétion qui règne sur ce plan. Et les médias, si prolixes sur la violence ne disent plus grand chose dès lors qu’il s’agit d’une violence institutionnelle.

Combien d’entreprises fermées, combien de licenciements, combien de travailleurs supplémentaires jetés à la rue cette semaine ? Si vous voulez le savoir, il faut chercher l’information un peu partout... si tant est qu’elle soit publiée ! Pour les licenciements, inutile d’espérer voir un de ces reportages qui semblent passer en boucle aux heures de grande écoute. Quelques mots de temps en temps et basta.

La sécurité sociale qu’ils étranglent progressivement ne donne pas lieu à trop de commentaires non plus. On nous dit qu’elle a un "trou". Et c’est tout. Ceci dit, on commence à les connaître assez pour savoir ce qu’ils préparent : le "trou de la Sécu" ça fonctionne exactement comme le baril de pétrole. Quand le prix du baril flambe, le prix de l’essence monte. C’est facile à comprendre. Quand le baril s’effondre, le prix de l’essence... reste stable. Résultat au bout du compte : le baril peut faire du yo-yo, à la fin de chaque année, on paye toujours plus cher qu’à la précédente. Pour en revenir à la Sécu, il ne vient à l’idée d’aucun gouvernement de limiter les bénéfices de l’industrie pharmaceutique. Il est encore moins question de prendre des mesures pour que les décisions concernant la santé soient l’affaire de tous et non celle des trusts pharmaceutiques. Non. La première mesure, c’est que pour la énième fois, des dizaines de médicaments sont exclus du remboursement. Pas très original. Mais ça pose une question de fond.

Le motif du déremboursement, c’est que ces médicaments ne sont pas efficaces. Si c’est vrai, des charlatans diplômés nous ont vendu pendant des années de la poudre de perlimpinpin, et il y a escroquerie. Si c’est faux, des médicaments utiles sont désormais réservés à ceux qui peuvent se les payer, et il y a discrimination.

Il ne faudrait pas oublier non plus que, si la Sécu nous rembourse, c’est parce que nous lui versons tous les mois une partie de notre salaire. Même les charges dites "patronales" sont bien sûr prises en compte par le patron quand il calcule les salaires qu’il va verser à ses employés. Déjà, grâce aux précédents gouvernements "socialistes", les remboursements sur les médicaments avaient baissé (certains ne sont remboursés qu’à 35 %). Bref, on cotise toujours autant, mais on est de moins en moins remboursé. Quand on n’est pas malade, on paye (les cotisations), quand on est malade on paye deux fois (les cotisations + la partie non remboursée). Les patrons, eux, payent de moins en moins. L’Etat ne cesse de leur alléger "leurs" charges. Est-ce qu’ils nous paient plus pour autant ? Est-ce qu’ils embauchent plus ? Ça se saurait ! Et l’Etat, qui leur fait tant de cadeaux, est-ce qu’il paye ce qui manque forcément à la Sécu ? Eh bien non ! D’où le trou. Il préfère utiliser l’argent de nos impôts pour payer des flics, plutôt que pour permettre l’accès de tous aux soins. Côté santé, plus ça avance, plus on est dans l’insécurité sociale !

En même temps, une autre branche de la sécurité sociale est attaquée : le système des retraites. Nous en avons déjà parlé dans le précédent numéro de ce journal. Mais, il ne faut pas se fatiguer de dénoncer la crapulerie qui se prépare. L’objectif est de remplacer le système par répartition, basé sur la solidarité entre les métiers et les âges, par un système par capitalisation, basé sur le "chacun pour soi". Le prétexte est le vieillissement de la population, mais l’enjeu est ailleurs : il s’agit pour les sociétés d’assurance ou de prévoyance d’accéder aux très grosses sommes d’argent qui leur échappent encore. Si ça devient le cas, elles pourront facilement jouer avec elles en bourse. Si elles y gagnent, elles empocheront des profits supplémentaires. Si elles y perdent, elles feront porter les pertes sur les petits épargnants qui auront placé leurs économies chez elles : après avoir cotisé, ils se retrouveront avec une retraite minable, ou pas de retraite du tout ! Les retraites par capitalisation sont un jeu de dupes. C’est du capitalisme, pas du capitalisme à outrance comme on l’entend parfois, mais du capitalisme tout court. Car c’est le capitalisme qui est outrancier.

Julie


CNT-AIT



-  Contacter des militants anarcho-syndicalistes
-  http://cnt-ait.info est le site d’actualité de l’Anarcho-syndicalisme.
-  La reproduction et la diffusion de l’Actualité de l’Anarcho-syndicalisme sont encouragées

  Présentation
  Contacts
Abstention et résistances populaires
Dossiers
  ESPOIR (Bulletin du SIPN)
  FACE A LA CRISE
International
Luttes : actualité, bilans, archives
  LUTTES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES
  Publications
  RESISTANCE POPULAIRE
  SOLIDARITE
Stratégie
  Sur la Toile
Syndicalisme ?
TRAVAILLER PLUS ? POUR QUOI ? PRODUIRE ? COMMENT ?
  YVELINES ROUGE ET NOIR

LISTE DE DIFFUSION
      S'ABONNER
     Votre adresse électronique :
     
     
     Un message de confirmation vous sera demandé par courrier électronique.
      Gérer son abonnement.
     Votre adresse d'abonné :
     
     
      CONSULTER LES ARCHIVES

[ Plan du site ] [ Haut ]
Traduction(s):

[ Haut ]

L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre site : backend.php3.
Site developpé avec SPIP, un programme Open Source écrit en PHP sous licence GNU/GPL.