Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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N’ayez pas peur madame, ... j’suis pas de la police

samedi 23 février 2002

Ca me rassure pas, moi, de voir des flics partout. Au contraire ! Il n’y a qu’à voir le nombre de gens qui se font tabasser par des flics dans les commissariats, ceux qui se font malencontreusement tuer, parce que l’arrestation ou la garde à vue était un peu trop "muselée", ceux qui se font insulter, mal-traiter, violer... Le nombre de plaintes contre les flics pour "violences illégitimes" ne cesse d’augmenter. Mais que se passe-t-il quand le flic se retrouve devant la "justice" ?

Ça va, merci, rien de grave. Il faut "que force reste à la loi !", comme l’a dit le président d’un tribunal à un jeune type qui s’était fait tabasser dans sa cellule par une équipe de policiers le jour de sa sortie de prison. C’était en mai 2000, il avait été hospitalisé 24 heures et avait été en "interruption temporaire de travail" pendant 15 jours. Il avait porté plainte, mais les flics aussi, du coup, pour "outrage et rébellion". Le résultat ne s’est pas fait attendre un mois après, le tribunal condamnait le type qui s’était fait tabasser à 18 mois de prison, dont 12 fermes. Les flics n’ont rien eu, bien entendu.

Outrage et Rebellion, légitime défense et droit à l’image : la sainte trilogie

On ne compte plus les affaires dans ce genre, parce que ça devient systématique, dès que vous accusez un flic de violences, il vous répond "outrage", et si vous insistez, "rébellion". Par exemple, à Ris-Orangis, la jeune femme dont l’interpellation brutale par un certain Vincent Przychodzen avait été filmée et était passée sur toutes les télés, a été condamnée à 3000 F d’amende pour outrage. Le flic, lui, a écopé de 2 ans d’interdiction de port d’arrne. Il faut dire qu’il lui a été difficile de tout nier en bloc. Il aurait vu le vidéaste amateur, les choses auraient sans doute été différentes. Il aurait pu confisquer la caméra au nom du "droit à ’image".

C’est ce qui est arrivé près d’Arras, en juillet 2000, à un photographe qui prenait des photos de flics s’acharnant contre des SDF : ils lui ont tout simplement piqué sa pellicule.

On a vite fait d’invoquer la "légitime défense" ou le "non-lieu" quand un flic tue un jeune. Ou bien on fait traîner ; et de nombreuses années après, rien n’est encore jugé. En juin 1991, à Mantes-la-Jolie, Aissa Ihich mourrait d’une crise d’asthme aiguë alors qu’il était en garde à vue dans le commissariat. Trois flics avaient refusé de lui remettre son médicament. Ce n’est qu’en juin 1999, qu’après de longues procédures, la justice estimait qu’il fallait les envoyer devant un tribunal. Un an après, ils n’avaient toujours pas été jugés ...

En 1991, cette mort avait provoqué des émeutes dans la ZUP. Une femme flic avait été tuée, sa voiture ayant été percutée par une autre, conduite par le jeune Lahadj Saidi. Jugé en juillet 1997, il a pris 10 ans de réclusion criminelle. Dans la même nuit de juin 1991, un autre flic, Pascal Hiblot tuait d’une balle dans la nuque Youssef Khaïf, au volant d’une autre voiture qui s’éloignait. Il a fallu que la famille se porte partie civile pour que le flic soit mis en examen. Mais en 1998, le procureur Yves Colleu et le juge d’instruction Jean-Marie Charpier concluaient au "non-lieu" ! Ce non-lieu a été infirmé en 1999 et en mars 2000, le flic était enfin renvoyé devant la cour d’assises.

Qui osera prétendre que la justice ne fait pas deux poids, deux mesures

Il semble que la vie d’un péquin ne vaille pas grand-chose face à un uniforme. En novembre 1998, des flics du commissariat de Tourcoing et des flics de la BAC tuaient Sydney Maloka en le plaquant et l’étouffant sur le bord d’un trottoir, parce qu’il refusait de se laisser embarquer. Tout ça parce qu’il circulait en rollers et venait de s’engueuler avec un automobiliste qui était un flic à la retraite. Deux des flics tueurs ont été condamnés en juillet 2000 à ... 7 mois de prison avec sursis ! (les trois autres ont été relaxés !)

Les violences policières sont vraiment partout. Et il suffit de doubler des flics en civil dans une voiture banalisée, il suffit de parler fort dans son appartement pour que les flics, alertés par un voisin, débarquent et vous embarquent au poste. Après ça, tout bascule et on se retrouve en garde à vue éventuellement après avoir été insulté, molesté ou même tabassé, pour ressortir plusieurs heures après, accusé d’infraction au code de la route et... rébellion, ou bien d’ivresse publique (même sans avoir subi d’alcootest) et... d’outrage.

Amnesty international, qui n’est pas une organisation révolutionnaire, dénonce chaque année "les mauvais traitements et l’usage excessif de la force par la police française ", estimant en plus les tribunaux "peu empressés de condamner les policiers accusés de violences".

Alors moi, j’ai bien envie de leur dire ce que j’en pense de leur discours sur la sécurité, sur les murs, sur des tracts, aux chauffeurs de bus et aux commerçants, à tous ceux que je croise dans la rue, au boulot, partout.

Parce qu’il ne faut pas se laisser manipuler comme ça, sans réagir.

Dominique


Lutter contre l’insécurité ...

Que ce soit d’une façon insidieuse lorsque les médias ont exploité les évènements de violence dans les cités, poussant la population à l’indignation etalimentant la peu ;

Que ce soit d’une façon plus "formalisée", lors de réunions publiques sur le thème de l’insécurité regroupant commissaires de police, ilotiers, représentants politiques ...

L’optique reste la même : désigner un coupable sur lequel focaliser la rancoeur des gens afin qu’ils ne pensent pas à s’attaquer à une violence bien plus grande : celle de l’Etat.

La notion d’insécurité fait le jeu de l’Etat, elle sert d’alibi grotesque pour renforcer son système répressif, de légitimer par des lois, et lui donner le droit d’exercer sa propre violence. Car pour l’Etat, seul compte la survie du système.

Rappelons-nous l’insécurité meurtrière à grande échelle : le sang contaminé, la vache folle, le nucléaire, les licenciement, nos conditions de travail, les accidents du travail ...

Contre cette insécurité, construisons une société autogestionnaire et égalitaire

Adeline

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D’autres articles sur le même sujet dans le dossier Sécurité / Insécurité de notre site http://cnt-ait.info


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