vendredi
23 février 2007
En moyenne, au premier semestre 2006, un peu plus de 73 poubelles (73,368 exactement)ont été incendiées chaque jour en France. Les statistiques du ministère de l’intérieur sont formelles sur ce point car le sujet est plus que sérieux : les poubelles brûlées constituent une des principales "Violences urbaines". C’est tout dire. Au premier semestre 2005 cette même moyenne s’établissait à un peu plus de 85 (exactement 85,528). Le ministère de l’intérieur peut se féliciter. Il est sur la bonne voie. Grâce à l’action vigilante de la police, pas moins de 12 poubelles, sauvées quotidiennement des flammes, ont pu conserver leur contenu intact pour qu’il finisse à l’incinérateur du coin.
Certes, pour se faire, les moyens de la police ont été sacrément décuplés ces dernières années. Mais, avouons-le, avec 12 poubelles sauvées, le jeu en valait la chandelle. On comprend mieux dès lors la revendication ("Plus de moyens, plus de primes, plus de salaire" revendication à laquelle certains ajoutent sournoisement "Plus de bavures") des syndicats de police, car, nul doute, le respect des poubelles est un pilier fondateur de la démocratie. D’ailleurs, il faut non seulement les protéger, mais la tragique comptabilité de nos poubelles défuntes est un devoir patriotique sacré. Nous ne payerons jamais assez cher ces dizaines de milliers de fonctionnaires qui ont sauvé d’une destruction 12 poubelles chaque jour et qui ont rendu un vibrant hommage aux autres, celles qui se sont consumées sous leurs yeux. Il faut donc donner encore plus de moyens aux policiers, car si les feux de poubelle sont en régression, il y a de plus en plus d’occupation de hall d’immeubles.
Ces "Violences Urbaines" (le stationnement dans un hall rentre dans la même catégorie que la délinquance poubellifuge) bien que d’une gravité extrême, sont en constante progression : 188 occupations de hall d’immeubles pour le seul premier semestre de 2006. Entre les poubelles à surveiller et les immeubles remplis d’habitants les effectifs de la police, malgré leur croissance exponentielle, ne peuvent être que débordés. D’autant plus que de nouveaux crimes, inconnus jusqu’à présent, sont entrain de voir le jour. Laisser faire caca à son toutou sur le trottoir (ce qui est certes emm..., mais tout de même moins grave que les radiations de la moindre centrale nucléaire), fumer dans tous les bâtiments à usage collectif (même du tabac), dire "zut" à un fonctionnaire sont désormais des infractions graves et justifient une augmentation de la surveillance policière.
Oui, devant ces hordes de délinquants les syndicats de policiers ont bien raison de manifester et de réclamer des mesures supplémentaires de protection. Qui protégera en effet les policiers de ces violents ? Pour résoudre un tel problème à la hauteur de son importance, il ne nous reste plus guère qu’à faire monter au front les bataillons de majorettes.
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