Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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DECEMBRE 1995 : UN MOUVEMENT POUR RIEN ?

mercredi 27 novembre 2002

Bilan Réalisé par les Jeunes Libertaires, à l’issue du mouvement de décembre 1995

Après 3 mois de mouvement étudiant à Toulouse, il convient de faire un bilan.

A l’Université Paul Sabatier (UPS, sciences), des enseignants ont impulsé un mouvement dont deux points essentiels étaient la remise en cause du budget et celle de l’avenir de la faculté. Puis une forte mobilisation des étudiants a eu lieu. Suite à cette impulsion le mouvement s’est déclenché sur le Mirail à partir de l’U.F.R. de psychologie, particulièrement touché par le manque d’encadrement et par la disparition d’un D.E.S.S. d’interculturel, entre autres problèmes.

Après diverses actions, le mouvement s’est élargi, mais malheureusement pas avec l’ampleur qu’on aurait pu attendre dans une faculté de 28.000 étudiants. La réaction des étudiants face à ces difficultés chroniques s’est essentiellement traduite par de traditionnelles revendications matérielles, laissant peu de place à la réflexion de fond, quasi absente à Rangueil, marginalisée au Mirail, où des forums n’ont été mis en place que tardivement, et n’ont finalement débouché sur rien de concret.

En effet, les problèmes posés dans les forums du Mirail tel que "le manque de vie à l’université", "le peu de retour des discussions en conseil", "le problème de l’orientation déplorable en France" auraient dû susciter des débats en A.G. Mais rien de tout cela, la parole n’ayant pas été assez donnée aux participants de ces forums, tandis que se poursuivait l’interminable défilé des "grosses têtes", avec des listes d’intervenants parfois clauses à la va-vite.

Marginaliser les forums, laisser toujours les mêmes individus, militants soit pour leur notoriété, soit pour l’intérêt de leur parti, monopoliser le micro pour des discours creux et/ou démagogiques : c’est tuer la réflexion, base essentielle d’un mouvement voulant dépasser les simples revendications matérielles. Dans la même logique, les A.G. fleuves s’éternisant sur des points techniques ne laissent pas le temps au débat de fond, on lasse les gens pour leur faire accepter ensuite n’importe quoi.

Si on a passé deux heures à débattre sur l’envoi ou non de gens chez Dechavanne, ce n’est pas un hasard. Nous refusons ceux qui fonctionnent à l’applaudimètre : les vedettes ou les politicards.

Ces mêmes individus prétendent que la démocratie est trop difficile à organiser, sous-entendant qu’il vaut mieux qu’un petit groupe prenne les choses en main, par souci d’efficacité. De tels propos ont justifié l’existence d’un comité de lutte, qui, dépassant son rôle de simple organe exécutif de l’assemblée générale, devient progressivement l’organisateur du mouvement, tout en gardant une apparence démocratique.

Quant au manque de démocratie les exemples ne manquent pas :
-  très peu de bilans de trésoreries et d’activités.
-  mandats très flous : durant les dernières semaines, on nous a dit que les revendications étudiantes constituaient le mandat. Or, un mandat est la définition d’une tâche précise à accomplir, que l’on confie à un ou plusieurs individus qui doivent rendre compte de leur action à la prochaine assemblée générale. L’assimilation du mandat aux revendications constitue donc une aberration qui permet au comité de lutte de diriger le mouvement.
-  ajoutons à cela que le comité de lutte a peu évolué dans sa composition. Ce qui n’encourage pas les étudiants à s’investir dans le mouvement, laissant les "spécialistes" s’en occuper. La rotation des tâches aurait évité que certains n’attrapent la grosse tête.
-  l’assemblée générale s’est souvent résumée à Rangueil à un plébiscite des décisions du comité de lutte.

Quant à la coordination nationale, les délégués ont outrepassé leurs mandats, en votant des points émanant d’autres facultés, non discutés au préalable en assemblées générales. La plupart des délégués faisaient partie d’organisations politiques ou syndicales. Ils ont donc facilement orienté le mouvement au niveau national. Les délégués ont fait redescendre ces décisions qu’il fut aisé de faire voter, grâce à leurs "talents" d’orateurs.

Quant aux différents appels, ni le principe ni les contenus ne furent débattus ou votés. Il aurait fallu établir une liste des revendications et des propositions d’action de chaque université (négocier ou pas, apparitions dans les médias... ), et les faire redescendre afin de statuer en assemblées générales. Ainsi les mandatés seraient revenus à la coordination nationale avec les décisions de l’assemblée générale sur l’ensemble des nouveaux points. Un réel échange d’idées entre les différentes universités aurait alors enrichi les débats, ce qui ne fut pas le cas. C’est à l’assemblée générale de décider pour la coordination et non à la coordination de décider pour l’assemblée générale.

Mais le mouvement de la fin 95 comporte aussi des aspects positifs :

-  - pour la première fois depuis longtemps, on a pu voir des étudiants et des salariés confronter leurs problèmes et essayer d’avancer des solutions communes. Cet inter-corporatisme frémissant a pu s’exprimer plus ouvertement lors du concert à Matabiau, où salariés, chômeurs et étudiants ont fait la fête ensemble.

-  - un autre phénomène intéressant et nouveau : la remise en cause collective de la faculté et de sa place dans la société. Une vraie question sur laquelle il est bon de ne pas fermer les yeux en croyant que les pouvoirs publics et les "pros" du syndicalisme bon-ton y trouveront une réponse. Quelques revendications, comme celles du 27 novembre au Mirail, à propos de l’éducation en général, contre le nucléaire ou le racisme dépassèrent le cadre budgétaire ou corporatiste.

-  - des gens sincères se sont opposés lorsqu’ils le pouvaient aux magouilles. Certains se sont investis lourdement sur le terrain ou ont cherché à réellement dynamiser par des idées valables le mouvement. Le compte-rendu de l’assemblée générale du vendredi 8 décembre au Mirail mentionne un individu proposant "de redéfinir la conduite de la coordination nationale, et comment cela se passe" lors de la prochaine assemblée générale. Évidemment, dans le compte-rendu du lundi 11 décembre, ce débat n’apparaît pas : il n’a pas eu lieu.

-  - Enfin une porte démocratique s’est entrouverte : le fait de voter l’ordre du jour point par point, et non en bloc, en est un exemple. Mais ce sera à nous tous de nous investir les prochaines fois, si nous voulons faire progresser la démocratie directe.

THEORIE ET PRATIQUE : UNE COHERENCE

Avant tout, il convient de préciser que notre démarche vis-à-vis du mouvement étudiant en tant que groupe organisé est restée claire.

Les JL. sont un groupe politique (politique... pas politicien, ni "apolitique" comme se proclament certains groupes de droite) constitué non seulement d’étudiants, mais aussi de lycéens, jeunes travailleurs, chômeurs. Notre démarche fut la suivante : tracts signés, apparition en manif avec une banderole et non-participation aux coordinations ou comités.

Celle des autres groupes politiques : pas de tracts mais des autocollants mêlés à ceux du mouvement (la ville en mouvement : liste électorale "LCR + Verts") ; apparition en manif avec les banderoles du mouvement étudiant, noyautage de la coordination et des divers comités.

Afin de rester fidèles à nos pratiques libertaires, nous nous sommes refusés à participer à ces divers comités. Considérant que ceux-ci ne respectaient pas la démocratie directe, nous ne voulions pas cautionner de telles pratiques. Nous sommes cependant quelquefois intervenus dans les A.G. pour participer aux débats.

Dans cette logique, nous avons diffusé un tract " Qui mène la danse ?" au début des premières A.G. afin de dénoncer toutes ces magouilles. L’impact de ce tract a été de voir apparaître très rapidement un autre discours de la part des dirigeants : démocratie directe, mandatés révocables à tout instant... Soit ! Encore faut-il donner à ces termes leur véritable signification et les mettre en pratique réellement.

Pour nous (est-ce bien nécessaire de le rappeler !), le mouvement appartient à tous les grévistes faisant partie ou nom d’une organisation. Selon nos principes, appartenir à un groupe politique ne signifie en rien diriger un mouvement.

PROPOSITION DE FONCTIONNEMENT POUR UNE VERITABLE AUTOGESTION DU MOUVEMENT

Afin que ce mouvement reste celui de tous les grévistes, donc qu’il soit autogéré, voici quelques propositions de fonctionnement :

La première structure d’un mouvement, c’est l’assemblée générale souveraine. Elle rassemble tous les étudiants d’une université. C’est là que se prennent toutes les décisions relatives au mouvement. Son rôle est fondamental, donc son mode de fonctionnement doit être clair :
-  - Il s’agit en premier lieu d’élire un président de séance. Son mandat, selon nous, doit se limiter à distribuer les tours de parole aux personnes l’ayant demandée et s’étant inscrites préalablement sur une liste. Il doit aussi recentrer les débats quand les intervenants dépassent largement les points abordés. Si l’A.G. l’a décidé, il fait respecter le minutage du temps de parole. Afin de passer aux votes, il fait une synthèse des différents points de vue exprimés. Le président de séance ne dirige pas l’A.G., et comme tout mandaté il est révocable à tout moment.

-  L’ordre du jour : il est élaboré en début de chaque AG, par tous les grévistes. Il est voté point par point et discuté par l’A.G. si nécessaire. Il doit comporter un bilan des mandats passés et un compte-rendu d’activité. L’ordre du jour n’est pas figé, exceptionnellement, il est possible de rajouter des points.

-  L’A.G. doit se dérouler selon le schéma suivant : un point, un débat, un vote.

-  Certains points de l’ordre du jour peuvent entraîner l’élection d’une ou plusieurs personnes chargées d’exécuter une tâche définie par l’A.G. (un mandat). Ces personnes doivent se limiter à l’application STRICTE de leur mandat, et devront en rendre compte (comme nous l’avons dit précédemment) lors de l’A.G. suivante. De ce fait, les commissions, si elles sont jugées nécessaires, ne sont que des instruments de l’A.G. et n’ont aucun pouvoir décisionnel. Selon ces principes, un comité de lutte n’a pas lieu d’être.

-  Il nous semble important qu’il y ait une rotation et non un cumul des mandats, afin d’impliquer le maximum d’individus, évitant ainsi les manipulations par une minorité.

NB : Ce qui a gravement nui à ce mouvement, c’est le flou qui a régné autour des termes suivants :

-  Mandatés : personnes chargées par l’A.G. d’accomplir une tâche précise.
-  Commission : structure mise en place par l’A.G. afin d’accomplir des tâches techniques (presse, banderole, trésorerie,... ). Là aussi, nous pensons que la rotation des tâches est indispensable.
-  Coordination : structure mise en place par l’A.G. afin de coordonner plusieurs facultés ou secteurs en lutte. Elle n’a de raison d’être que si d’autres lieux sont en grève, et qu’elle exprime une réelle volonté d’unité. Ainsi, elle n’est pas prévue pour impulser d’autre dynamique.
-  Comité de lutte : structure qui regroupe un ensemble de personnes ayant la volonté de gérer la lutte, y compris au niveau de la réflexion, donc de diriger le mouvement.

ECOLE ET SOCIETE, IL FAUT TOUT CHANGER !

L’université (créée au Moyen-age pour faire des docteurs en théologie) jusque dans les années 1970 servait à former les futures élites du pays, elles-mêmes issues des milieux aisés. Son autre mission est la recherche. Dépendante financièrement de l’Etat, elle est orientée par ses choix politiques. Il l’utilise pour renforcer le prestige national et la compétitivité de son économie. Durant les années 1970, l’internationalisation de l’économie tend à entraîner la division du travail à l’échelle mondiale. Une partie de la production industrielle s’implanta dans les pays du Tiers-Monde. Alors que, dans les pays industrialisés, les effectifs du secteur tertiaire augmentaient considérablement, en Occident il y avait apparemment besoin de plus en plus de cadres. En France, le pouvoir en place renforça alors la scolarisation et ouvrit plus facilement l’accès aux études supérieures, confortant l’illusion républicaine de faire de tous les fils d’ouvriers et d’employés des cadres. Cela relève de l’idéologie socialiste qui veut une homogénéisation de la société en douceur en faisant profiter à tous des "bienfaits de la société capitaliste". Or, il semble que cette illusion soit devenue un bien triste cauchemar : la société capitaliste n’a pas besoin d’autant de cadres français (en tant que personnes dirigeantes à responsabilité). L’augmentation de la scolarisation des jeunes n’a pas éradiqué le chômage : au contraire, celui-ci ne cesse d’augmenter. L’Etat, conscient de la situation, a continué à favoriser l’entrée à l’université de jeunes qui, sinon, seraient au chômage. Cet artifice permet une augmentation moins forte des statistiques du chômage (devenues un véritable audimat des politicards) mais aussi de les insérer dans un groupe social avec ses intérêts propres et qui ne se reconnaît pas dans le groupe de tous les précaires, chômeurs et travailleurs.

D’où une division supplémentaire de la société et un renforcement du corporatisme. " Je suis étudiant(e), futur cadre (au chômage !), pas ouvrier, pas cheminot ; au chômage j’irai à l’APEC pas à l’ANPE, mes intérêts sont différents ! ". La condition de cadre potentiel donne l’impression d’être très au-dessus du monde des exécutants et conduit à les mépriser. Cette démarche de pensée montre à quel point on a inculqué aux gens la nécessité d’une société pyramidale où il vaut mieux être en haut qu’ en bas et dont les bases sont la sélection et la division.

En milieu scolaire la sélection s’opère de différentes manières :
-  par l’argent (frais de dossier, d’inscription, de logement, d’équipement scolaire, etc. .) ;
-  par le contenu des dossiers (notes, appréciations des professeurs, âge, cursus scolaire) ;
-  par le manque d’information sur l’orientation (conseiller d’orientations, SIOU et CIO souvent incompétents, brochures imprécises donc inadéquates). Cette pré-sélection crée la soumission des individus au système. Elle ne fait que reproduire les divisions existantes dans notre société, chaque milieu social étant amené à étudier dans tel ou tel type de structure (étudiants des grandes écoles, des BTS, des Facs privées, des IUT, des Facs publiques). Mais ces formes de sélection ne s’arrêtent pas aux portes des établissements de l’enseignement supérieur, où là encore, l’argent et la soumission sont les fondements. La sélection se fait aussi de façon plus insidieuse par une démotivation qu’entraînent la complexité des inscriptions pédagogiques, l’isolement des individus, l’esprit de compétition (entretenu par l’existence de quotas affichés dans les IUT, BTS, 3ème cycle et sous-jacents pour les 1er et 2ème cycle.) Enfin toutes ces étapes nécessitent le soutient d’un entourage familial averti dont ne bénéficient pas tous les étudiants.

Aujourd’hui l’engorgement d’étudiants à la fac étant de plus en plus coûteux, l’Etat veut se décharger de son financement, le déléguant au secteur privé : c’est la logique du rapport Laurent et du plan Université 2000 qui prévoient :

-  la régionalisation et la privatisation de la fac, en introduisant dans le financement de celle-ci le fric des entreprises, donc la modification des cursus universitaires et l’orientation de la recherche en fonction des intérêts des patrons. A la main-mise de l’Etat sur l’Université se substituera celle des grandes entreprises.

-  la suppression progressive des bourses, qui seraient remplacées par des prêts accordés seulement aux étudiants ayant un patrimoine, l’augmentation des frais d’inscription (qui pour nous devrait d’ailleurs être gratuite), le remplacement des cités universitaires par des résidences plus chères, etc., etc. La privatisation qui menace l’enseignement supérieur (comme les autres services publics), l’insérerait plus clairement dans les rouages de l’économie capitaliste, où tout doit être rentable.

CONTRE L’EDUCASTRATION, POUR L’AUTONOMIE INDIVIDUELLE ! QUELLE FORME DE PEDAGOGIE ?

L’école, qui a été de tout temps un des lieux de dressage du système parmi les plus efficaces, doit permettre à tous les individus de devenir des êtres conscients, libres et responsables. L’école n’est pas uniquement le reflet de la société, mais elle doit surtout être un instrument fondamental pour changer la société, en étant un lieu d’apprentissage de l’autonomie, de l’indépendance et de la création.

Tandis que même la fac nous cantonne dans un rôle passif et dans la dépendance directe du professeur, nous pensons qu’il faut dépasser la relation pédagogique actuelle basée sur la subordination et le maintien nécessaire de la discipline. L’objectif n’est pas de vérifier si l’élève est un bon perroquet, répétant les cours du prof, reproduisant une pensée qui ne lui appartient pas. Il faut au contraire éveiller et développer l’esprit critique. Les lieux d’éducation doivent aussi devenir des lieux de joie et d’expression des désirs ; loin de nous ces facs lugubres pleines de tristesse et d’ennui.

Historiquement, il existe des expériences qui vont dans ce sens, comme par exemple : L’ ECOLE MODERNE fondée en 1901 à Barcelone à l’ initiative de Francisco FERRER, théoricien et praticien de la pédagogie anti-autoritaire. Lors de la révolution sociale espagnole de 1936, le Conseil de l’Ecole Nouvelle Unifiée (C.E.N.U., créé le 27 juillet 1936) créa de nombreux groupes scolaires avec la construction d’écoles neuves par le Syndicat du Bâtiment, et la réquisition des couvents et des villas. Au sein de ces groupes scolaires (chacun comportant volontairement un petit nombre d’élèves), la pédagogie anti-autoritaire fut appliquée avec mesure. Ainsi, elle intervient dans un cadre pédagogique combinant la raison et la sensibilité, excluant tout dogmatisme, qu’il soit religieux ou (soi-disant) "révolutionnaire".

FREINET, un instituteur français, met en place une pédagogie fondée sur les méthodes actives, qu’il expérimente dans une école qu’il créa en 1935. Plus récemment, le courant fonctionnaliste, formé de psychologues du développement (PIAGET, FERREIRO) et de pédagogues, affinent ces méthodes actives.

Selon ces divers courants et expériences, l’éducation ne doit pas faire l’ ouvre d’un apprentissage, ou plutôt d’une mémorisation de savoirs, d’idées dominantes, de dogmes ou de valeurs. L’élève n’est pas une pâte à modeler qu’on façonne grâce au système éducatif, au grès des valeurs prônées par la société, et qu’on sanctionne si ce travail de mémorisation n’a pas correctement été effectué.

Actuellement, l’éducation fonctionne selon une relation de transmission d’un certain savoir du prof vers l’élève, et de sa restitution de l’élète vers le prof. Est-ce de l’éducation ou de l’alphabétisation ? L’école doit-elle nous apprendre à mémoriser ou à réfléchir ?

C’est dans cette dernière perspective que s’inscrivent les idées défendues par Ferrer, Freinet et le courant fonctionnaliste. L’éducation doit viser au développement harmonieux de l’individu. Cela signifie tout d’abord qu’à l’école l’enfant doit au premier lieu grandir, développer ses facultés, prendre conscience de ses sentiments. Quant à l’acquisition de savoirs, celle-ci s’effectue par des démarches individuelles, et une recherche personnelle, afin de favoriser la réflexion et la responsabilisation individuelle. Dans cette même optique, une place importante doit aussi être accordée aux échanges entre les élèves, confrontant leurs différents points de vue ou idées. L’erreur n’est pas sanctionnée mais exploitée, c’est à dire que l’élève va réfléchir sur les raisons de son erreur, essayer de l’expliquer pour progresser dans sa réflexion.

C’est une des formes de la pédagogie anti-autoritaire qui se place dans un système de relations basées sur la solidarité et non sur la concurrence et la hiérarchie. L’élève n’est pas considéré comme un disque dur d’ordinateur sur lequel on imprime des données, mais bien comme une personne en tant que telle, dotée de capacités de réflexion, d’analyse et d’un esprit critique, garantissant sa propre autonomie. C’est dans cette optique que nous concevons l’éducation dans son ensemble.


Ce document est une réalisation collective Jeunes Libertaires 1995

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