mercredi 2 juillet 2008

Jakub, un de nos compagnons polonais a été licencié de sa boite, la florissante multinationale Lionbridge pour avoir osé - oh sacrilège - participé à la création d’un syndicat dans l’entreprise !

L’EUROPE, ESPACE DE LIBERTE ... MAIS POUR QUI ?

Souvenez vous. C’était il y a longtemps. Au début des années 80. Dans la Pologne Communiste, créer un syndicat était tout simplement interdit.

Car dans les pays du Socialisme réel, monter un syndicat, s’opposer à son Etat-Patron, c’était être un traitre à la Patrie, c’était risquer de divulguer des secrets préjudiciables au système et surtout le premier d’entre eux : non tout n’est pas rose, non ce n’est pas un paradis et oui il y a des résistants qui luttent pour un autre futur. Le système omnipotent était infaillible, inattaquable et ceux qui osaient se plaindre méritaient d’être rééduqués ou exclus de la société.

Heureusement, depuis le mur de Berlin est tombé. La Pologne a rejoint le camp de la Liberté libérale, et à même rejoint l’Union Européenne en 2004. En Europe il n’est pas interdit de créer un syndicat. Théoriquement.

Car en décembre 2007, confiant dans les valeurs de liberté d’expression et d’association affichées par cette Europe, des travailleurs de Lionbrige Technologie de Varsovie, une des premières compagnies multinationales de traduction, ont formé un syndicat, le ZSP (Union des Syndicalistes de Pologne). Pas un syndicat classique fondé sur les petits arrangements entre amis avec le patron à coup de « subventions » et d’élections professionnelles. Non, un syndicat avec des principes non-hierarchiques, et pour mener des luttes contre le patron. Et bien que croyez vous qu’il se passât ?

Dans la Pays du Libéralisme réel, créer un tel syndicat, pour s’opposer au Patron, c’est être un traitre à la Multinationale, c’est risquer de divulguer des secrets préjudiciables au système et surtout le premier d’entre eux : non tout n’est pas rose, non ce n’est pas un paradis et oui il ya des résistants qui luttent pour un autre futur.

Ainsi, comme au bon vieux temps des « démocratie populaires » communistes, ceux qui ont été assez naïf pour croire au mot de Liberté de la « démocratie représentative et libérale » et créer ce syndicat en sont pour leurs frais. Suite à un texte du syndicat diffusé sur internet et qui présentait la situation réelle des travailleurs dans l’entreprise, notre compagnon Jakub a été purement et simplement licencié pour « dommages faits à l’image de la compagnie ». La direction a laissé entendre à Jakub que d’une manière générale les syndicats font que les entreprises deviennent moins concurrencielles, et donc que les actionnaires risquaient de choisir un autre pays, où les syndicats n’existent pas, pour conserver leur marge de profit ...

Les licenciements de syndicalistes et d’une manière générale de tous ceux qui posent trop de questions sont monnaie courante en Pologne. La plupart du temps, les licenciements ont lieu peu après la création des syndicats.

Et pendant ce temps, que font la Commission et le Parlement Européen, pour lequel nous devrions voter en 2009 ? Ils adoptent un texte qui fait passer la durée légale du travail à 65 heures par semaine et un autre qui autorise la rétention des travailleurs sans papiers jusqu’à 18 mois. Dans le plus grand silence des partis politiques et des syndicats intégrés ...

Grace à cette forme d’intégration européenne, ce qui se passe aujourd’hui en Pologne arrivera demain ici. Et si vous vous avisez de poser des questions sur votre pouvoir d’achat à votre employeur, vous pouvez déjà vous attendre à la réponse qui va vous être donné ... La soumission ou la porte !

Seule la création d’un vaste réseau de solidarité sans frontière nous permettra d’être suffisamment forts pour ne pas céder à la pression et faire valoir nos droits et notre dignité.

Jakub a décidé d’attaquer l’entreprise Lionbridge devant les Prud’hommes. Son cas passera le 4 juillet prochain. D’ici là, nous vous invitons à protester auprès des bureaux de Lionbridge partout dans le monde, pour indiquer votre réprobation de son licenciement pour motif syndical, et rappeler aux dirigeants et actionnaires de l’entreprise Lionbridge que c’est grâce à l’exploitation des travailleurs qu’ils peuvent se gaver de stock options et dividendes.

Non à la mondialisation des Patrons et de l’Exploitation !

Oui à la mondialisation de la Solidarité !

Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous !

Lionbridge doit réintégrer Jakub !

Boycott des élections européennes de 2009 !

CNT AIT (Association Internationale des Travailleurs)

108 rue Damrémont 75018 PARIS

contact@cnt-ait.info

http://cnt-ait.info

Vous pouvez relayer cette action de solidarité en mailant ou faxant ce texte (ou tout autre de votre convenance) aux adresses des sites de Lionbridge :

France Paris 92-98, boulevard Victor Hugo 92115, Clichy France

Tel : +33 1 58 74 92 00 Fax : +33 1 58 74 92 01

Sophia Antipolis

Buropolis 1 1240 Route des Dolines Sophia Antipolis 06560 Valbonne, France

Tel : +33 (0) 4-92-95-20-00 Fax : +33 (0) 4-93-65-32-12

Belgique

Brussels Avenue Jules Malou 57 B-1040, Brussels

Tel : +32 2 732 39 00 Fax : +32 2 732 60 10