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mardi 21 octobre 2003

Il ne faut pas se voiler la face : les morts de la canicule sont des pauvres ; ceux qui ne rapportent plus.

Le système nous renvoie la responsabilité de leur mort sur le mode de la culpabilité individuelle. Le manque de moyens pour les urgences, les maisons de retraite et les hôpitaux, la non-prise en compte de la pollution ne sont pas mis en avant mais c’est bien chaque citoyen qui est culpabilisé pour ne pas s’être occupé des plus faibles. Et puisque nous sommes coupables, nous serons punis et un jour de congé supprimé sera le prix à payer.

Paradoxe, car depuis longtemps devenus de simples marchandises, la santé comme l’éducation se sont spécialisées et puisque des spécialistes, moyennant finances, assurent ces fonctions, le reste de la société se sent déchargé de tout devoir et de toute responsabilité touchant à ces questions. Les pauvres tués par la canicule sont donc des victimes de la marchandisation, puisqu’ils n’ont pu acheter leur droit à vivre. En jouant sur cette ambivalence, le gouvernement manifeste simplement son habileté politicienne et son mépris de l’humain. La solidarité véritable nous semble être une arme pour lutter contre la marchandise car, étant par essence gratuite, non mesurable, elle se situe à ses antipodes. Il n’est donc pas étonnant que dans ce monde où tout est marchand, la solidarité soit réduite à la portion congrue.

Comment développer des pratiques solidaires, comment les mettre en œuvre sont donc des questions que doivent se poser les anarchosyndicalistes.

(texte collectif de militants CNT-AIT de Montauban)

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