Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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1er Mai 2000 Genève
Les rêves des patrons sont nos cauchemars !

samedi 16 février 2002

Tract distribué lors du 1er mai 2000 à Genève

Aujourd’hui, il n’y aurait plus d’exploiteurs et d’exploités, mais seulement des gagnants et des perdants. Dans ce monde de "rêves", le simple salarié est déjà un veinard : toujours sur la brèche, il mouille sa chemise, il est créatif. Son temps libre, il le consacre à la formation continue, il en chie pour sa boîte... Un faux pas, un caprice boursier ou tout simplement la sanction de l’âge : " vous êtes trop vieux, vous coùtez trop cher " et c’est le chômage, la reconversion... mais vous pouvez peut-être jouer à la bourse. Essayez d’aller voir si votre banquier vous prête votre mise de départ.

Les perspectives de la "nouvelle économie" ne sont pas réjouissantes pour tous. La concentration des richesses se poursuit malgré le "capitalisme populaire" tant vanté. Le discours libéral ne peut convaincre celles et ceux dont l’emploi ou la retraite sont menacés par la mondialisation. Mais la gauche ne bénificiera pas nécessairement de cette méfiance. En Suisse, c’est le discours réactionnaire de l’UDC qui apparaît comme subversif et gagne du terrain. Blocher, le grand patron millionnaire, se présente comme le champion des "petites gens". Sa solution ? S’attaquer aux réfugiés et aux étrangers et refonder l’union sacrée de tous les Suisses autour des bonnes vieilles valeurs nationales... comme si patrons et travailleurs avaient les mêmes intérêts !

Les derniers mois démontrent que la lutte des classes est toujours d’actualité : licenciements massifs, arrogance patronale, atteintes aux conditions de travail.

Chez Swisscom qui a réalisé un bénéfice de 2,74 milliards l’an dernier, 6000 emplois vont disparaître. L’entreprise qui employait 22 000 personnes en 1997 ne devrait en compter que 12 000 en 2003. La Confédération est l’actionnaire principal, mais Moritz Leuenberger prétend que la "restructuration" n’est pas de la compétence du Conseil Fédéral.

Dans le bâtiment, pas question pour les patrons de partager les fruits de la reprise économique. La revendication minimale de 200 francs d’augmentation s’est heurtée à un refus sans appel. Des actions et jours de grève ont largement été suivis par les travailleurs. Sans consulter la base, les dirigeants syndicaux ont accepté une aumône de 100 francs en échange d’une flexibilité accrue.

Dans la fonction publique, on démantèle le statut. A Zurich et dans d’autres cantons, le salaire au mérite est introduit. Dans ce secteur aussi, les travailleurs sont trop souvent baladés lors de manifs symboliques, unitaires et fourre-tout. Réduits à distribuer des tracts devant les bureaux de vote, ils vont confier leur sort à un référendum... Une occasion pour la droite de se rassembler pour casser du sucre sur le dos du fonctionnaire.

Malgré une phraséologie plus combative, les syndicats suisses s’accrochent toujours à la paix du travail. Ils lancent des référendums et s’appliquent à être de bons partenaires sociaux. Force est de constater que ces moyens ont montré leur inefficacité et, plus grave encore, leur caractère décourageant. La bureaucratie syndicale utilise les mobilisations dans un sens qui sert ses intérêts. La gauche officielle se limite à réclamer un "accompagnement social" du changement. Elle a abandonné ses idéaux, comme le principe de l’égalité économique, et préconise une prétendue "égalité des chances" qui n’est que le cache sexe de "la lutte de tous contre tous" des libéraux.

Face à un système qui isole les personnes et règne en maintenant une pression permanente : " Suis-je encore dans la course ? Si je tombe malade, si je ne fais pas des heures sups, vais-je être licencié ? ", chacun se retrouve seul avec sa souffrance. Rompre l’isolement, discuter collectivement des problèmes, c’est le premier pas pour se rendre compte que rien, si ce n’est les profits de quelques-uns, ne justifie l’injustice économique et la peur sociale.

D’ailleurs, cette année en Suisse, des luttes spontanées ont prouvé que le rouleau compresseur du capitalisme n’est pas indestructible : bagagistes de Kloten (oct. 1999 et janvier 2000), mobilisation des habitants du quartier de Saint-Jean pour le maintien de leur poste, etc. Elles ont démontré que l’action collective et autonome sur les lieux de travail et dans les quartiers permet de résister et de commencer à renverser la vapeur. C’est par le développement de telles luttes menées à la base (grèves, boycotts, occupations, etc.) et par la solidarité internationale des hommes et des femmes qui subissent les méfaits du système actuel, qu’il sera possible de remettre en cause l’exploitation capitaliste et de faire de nos rêves les cauchemars des patrons.

DIRECT !

Section suisse de l’AIT (Association internationale des travailleurs)

1er mai 2000

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