Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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L’avenir des enfants dans le projet Fillon

Une sélection dès l’école primaire.

vendredi 3 décembre 2004

Les nouvelles orientations prévoient une scolarisation obligatoire dès l’âge de 5 ans au lieu de 6 ans actuellement (Cf. « Les 14 propositions de F. FILLON pour l’école ») . C’est oublier que 100 % de cette classe d’âge est déjà scolarisée. Cette nouvelle loi qui semble proposer une avancée, mais qui en réalité n’apporte rien de plus dans la réalité, cache en fait un recul de l’engagement de la scolarisation pour les classes inférieures. En effet, le rapport THELOT prévoit que l’accueil des enfants de 2 ans sera assuré en priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé (Document de travail pour la loi d’orientation proposé par le ministère de l’Education Nationale, p.6) , et les autres ? La suite du texte parle de l’organisation en 2 cycles : Grande Section à CE1 (cycle d’apprentissage de base) et CE2 à CM2 pour le 2ème cycle. Quid de la Toute Petite Section, de la Petite Section et de la Moyenne Section ? Devrons-nous encore nous battre pour que les enfants les plus petits soient comptés dans les effectifs ? L’efficacité de la scolarisation en maternelle est martelée par Fillon (Doc. de travail, p.10) mais aucun engagement en terme de moyens n’est envisagée dans le rapport.

L’ouverture d’options va être rendue possible à partir de 8 ans. Quand on voit ce qui est proposé au collège avec un choix de matières optionnelles uniquement aux élèves maîtrisant le fameux socle commun, nous pouvons douter du désir du gouvernement à augmenter le niveau d’éducation de tous. Les élèves en difficultés se retrouvent privés des enseignements scientifiques, artistiques, littéraires alors que toutes les recherches convergent pour souligner le rôle important joué par ces matières vers ce public.

Aux élèves en difficulté sera proposé un soutien de 3 h dans le cadre d’un contrat individuel (Doc. de travail, p.8), à effectuer le mercredi ou le soir avec des enseignants ayant reçu une formation complémentaire, des assistants d’éducation (moins chers mais formés comment ?) et les membres du RASED (réseau d’aide spécialisée) déjà débordés à l’heure actuelle et en pénurie : plusieurs circonscriptions ne possèdent déjà pas de RASED ou des RASED incomplets. La solution envisagée pour les élèves en difficulté est donc une surcharge de temps de travail (Doc. de travail, p.10) qui supprimera forcément des activités extrascolaires épanouissantes et du temps avec leurs parents alors que les enseignants ont les ressources pédagogiques nécessaires pour les aider dans le temps de classe pour peu que l’on décharge les classes en augmentant le nombre de postes dans le 1er degré, que l’on rétablisse les RASED complets partout et en arrêtant de multiplier les gros groupes scolaires de centaines d’élèves.

L’enseignement des langues étrangères est censé s’étendre au CE1(Doc. de travail, p.24). S’il s’agit de poursuivre avec les moyens attribués à cet enseignement jusqu’ici, le résultat continuera d’être disparate selon les localités et les enseignants qui assurent ces cours (le plus souvent des vacataires) seront maintenus dans la précarité puisque rien n’est prévu pour leur intégration. Le rapport compte uniquement sur le renouvellement progressif des professeurs d’école qui dès les prochaines années seront recrutés en fonction de la maîtrise de cette compétence. Les professeurs d’école n’ont déjà qu’une année de formation après le concours, et on leur demande toujours plus de compétences : langue étrangère, maîtrise de l’outil informatique en plus de toutes les autres matières. En projet , en plus de tout cela, l’intégration de l’IUFM au sein des Universités et une place accrue aux stages (Doc. de travail, p.17). C’est forcément plus rentable pour l’Education Nationale. Mais attention : même si la pratique est importante il ne faut pas que les apports théoriques disparaissent. Les profs du secondaire qui sont très rarement dans les IUFM pendant leur seconde année s’en plaignent : ils se retrouvent jetés dans les classes avec très peu d’aide et si la formation n’est pas à la hauteur des espérances, il ne faut pourtant pas qu’elle disparaisse.

En ce qui concerne la formation continue, nous avons pu remarquer qu’elle a été réduite à la portion congrue cette année. Tous les budgets ont été supprimés et les circonscriptions proposent aujourd’hui les formations dans le cadre des animations pédagogiques que les professeurs d’école doivent dans leurs heures. Ces animations qui devraient être le lieu de mise en place de projets entre les écoles sont complètement détournées. Ces suppressions de formation continue ont allégé considérablement le besoin en remplaçants : tout bénef en terme de budget ! Ceci devrait continuer. Les documents de travail de Fillon envisagent que les heures de formation se déroulent en dehors du temps de classe. Non seulement le temps de travail est augmenté mais la quantité de formation se réduirait : 20 h/an à répartir sur 6 ans(Doc. de travail, p.17) alors que jusqu’ici les professeurs d’école avaient droit à 1 semaine /an soit 24 h.

Autre grand changement : la mise en place de groupements d’écoles avec des chefs d’établissement à leur tête. Il est prévu que ces personnes puissent ne pas être des enseignants mais des gestionnaires entourés d’un Conseil d’Administration gérant le personnel, les relations avec les entreprises... logique libérale oblige. A quand l’apprentissage à la sortie du CE2 ?

N’y-a-t-il pas matière à s’inquiéter dans le primaire ? Les attaques sont beaucoup plus fortes dans le secondaire, notamment avec la mise en place du socle commun qui exclue les élèves en difficultés des options, mais si le gouvernement essaie de nous diviser en nous attaquant les uns après les autres, il ne faut pas que nous nous divisions dans la réponse à leur opposer. Soyons solidaires avec le secondaire. Nous serons mangés à la même sauce. Réunissons-nous en AG partout, organisons-nous et élaborons ensemble une réponse forte à ces attaques libérales.

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