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jeudi 26 mai 2005

Dans notre précédent numéro, nous avons dénoncé le scandaleux bouclage subi pendant deux mois par 25 quartiers du pays, dont celui de Toulouse-la-Reynerie et nous avons appelé à la solidarité envers 4 personnes arrêtées dans ce dernier le 20 mars. Immédiatement incarcérées à Seysses elles ont comparu, toujours prisonnières, le 11 avril, sous les inculpations habituelles de rébellion, outrage, violences, jets de pierre ou de coktail molotov... Leur procès a été proprement stupéfiant, relevant son caractère purement politique (dans le genre "avertissement aux exploités").

Ainsi, le "policier-témoin" a déclaré ne reconnaître aucun des inculpés, la police scientifique, appelée en renfort, a déclaré qu’elle n’avait pas trouvé la moindre trace d’hydrocarbure sur les inculpés (accusés pourtant d’avoir lancé des "cocktails Molotov"), et des contradictions entre les différents procès-verbaux policiers ont éclaté. Malgré l’absence d’aveux, de preuves et l’indigence des affirmations policières, les quatre personnes ont été lourdement condamnées (de six à neuf mois de prison). Sans doute, le pouvoir comptait-il, pour faire avaler cette injustice de plus, sur la peur sécrétée par l’ambiance de ghettoïsation du quartier, sur la résignation des familles ou sur l’isolement des personnes incarcérées. C’est tout le contraire qui est en train de se produire. Forts de leur innocence, les prisonniers ont interjeté appel. Ils vont également déposer dans les jours prochains des demandes de mise en liberté immédiate (à ce jour, ils sont toujours embastillés). Leur défense s’organise non seulement sur le plan juridique mais aussi en interpellant l’opinion publique. Depuis le 24 avril, date à laquelle des familles, voisins et amis ont commencé à s’organiser collectivement, près de 14 000 tracts ont été distribués lors de tables de presse organisées aussi bien dans le centre ville (marché aux puces, place du Capitole le jour du premier essai de l’A380, rues piétonnes, cortège du 1er Mai...) que sur les quartiers (Basso Cambo, Reynerie, Faourette, Jolimont, Isards...) ou les écoles (Université du Mirail, lycée Polyvalent, lycée des Arènes...). Plus de mille deux cents pétitions ont été recueillies. Les prisonniers reçoivent un courrier abondant. Un rassemblement de protestation, auquel ont participé 250 à 300 personnes (essentiellement des adultes et des personnes âgées) a eu lieu le 5 mai toute l’après-midi à Reynerie. D’autres initiatives sont en cours d’organisation, car la solidarité, qui refuse les clivages communautaires et politiciens, ne fait que s’étendre. Chaque jour nous en apporte des preuves supplémentaires.

Des militants de la CNT-AIT

Lire “Mon quartier à l’heure du Maréchal”, “Le Combat syndicaliste de Midi-pyrénées” n°90.

CNT-AIT


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