dimanche
8 juin 2003
Journal du Comité pour la Promotion du Kaos n°1, 25 mai 2003
"Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles !"
Eprouvez-vous le besoin de parler à quelqu’un qui vous comprenne et agisse dans le même sens que vous (refus du travail, des contraintes, de la marchandisation et de la vérité des mensonges que constitue le spectacle) ?
Dans ce cas, vous avez compris que :
A) L’habitude de parler pour ne rien dire, de se perdre dans de faux
problèmes, de prêter l’oreille à ceux qui parlent d’une façon et
agissent d’une autre, de se laisser aller à l’usure des conneries
quotidiennes et du répétitif, est encore une façon d’empêcher chacun de
reconnaître dans ses passions et ses souhaits de vie authentique
(l’inverse des désirs d’appropriation privée inventés par le commerce)
ses véritables intérêts.
B) Toute intervention qui n’aboutit pas à des mesures pratiques est du
bavardage, une façon de noyer le poisson. Toute mesure pratique qui
n’aboutit pas à l’amélioration de la vie de chacun ne fait que renforcer
son oppression ; et rien ne peut vraiment améliorer la vie sans la
destruction du système marchand.
C) Toute assemblée doit arriver rapidement à une décision ou être sabotée.
D) pendant les grèves ou avant, la discussion doit avoir pour but la
vérité pratique : répandre la conscience de la lutte entreprise et
arriver à des certitudes quant aux actions à entreprendre.
E) Ce qui reste emprisonné dans le langage devient vite de
l’idéologie, c’est à dire le mensonge, comme tout ce que racontent les
membres des appareils bureaucratiques (partis, syndicats, groupes
spécialisés dans l’amélioration du bétail ouvrier).
F) Contre le langage dominant et faux, la meilleure garantie des
assemblées de grève est d’élire très vite un conseil de délégués seuls
habilités à suivre les directives des grévistes, sous peine de
destitution immédiate, et à les traduire en actes sans perdre de temps.
G) Nous ne voulons plus ni beaux parleurs, ni orateurs faisant des
effets de style mais le langage des actes, des propositions concrètes et
des plans d’action bien élaborés par nous-mêmes. Il est temps que
l’effort de perfection porte non plus sur les phrases mais sur les actes.
De fait, vous luttez déjà, consciemment ou non, pour une société où
les mots ne serviront plus à dissimuler mais à prolonger réellement nos
désirs, à être les porte-paroles fidèles de ce que nous voulons.
Ratgeb (Raoul Vaneigem), De la grève sauvage à l’autogestion généralisée, Paris, UGE, 1974 p. 55-56.
Réforme : changement important, radical (apporté à quelque chose, en particularité à une institution) en vue de l’amélioration. (Larousse).
Synonyme pour un gouvernement (plus ou moins confortablement installé) de démantèlement des acquis glanés après de fortes poussées sociales par des organisations dites progressistes ( politiques, syndicales). Pour ces mêmes organisations, négociations de ces mêmes acquis pour désamorcer les conflits en périodes d’offensives radicales .
Après un long travail de sape, sur tous les fronts et à feux nourris, contre ce qu’il restait des derniers bastions de dispositifs sociaux, après la mise en place de dispositifs régressifs et liberticides, après le quadrillage et le passage à la moulinette tous les aspects de nos vies, les luttes quotidiennes et parcellaires (parfois sauvages) semblent laisser la place à un mouvement d’ampleur. Depuis maintenant plusieurs semaines vous êtes dans la rue a déployer une somme d’énergie, que depuis fort longtemps on n’avait vue en action, pour contrecarrer les attaques qui vous sont assénées. Bien sûr vous ne voulez pas intégrer les baronnies, pour ne pas à avoir subir le lot de précarité que nous sommes depuis pas mal de temps en train de nous coltiner, et vous n’avez pas tort. Quant à la retraite, elle n’est qu’une période de convalescence accordé par la classe capitaliste aux salariés qu’elle a utilisés pendant une quarantaine d’années et qui lui sont devenus inutiles. L’intérêt de la retraite est l’arrêt du travail salarié, la perception d’un peu d’argent, la possibilité d’accomplir toutes les activités que l’on souhaite et qu’on ne pouvait pas faire avant. Nombre de salariés n’auraient pas dû s’en préoccuper puisqu’ils sont morts d’accidents du travail, de maladies professionnelles, ont été tués par des catastrophes industrielles, des rejets chimiques ou des radiations avant la retraite, ou vont en mourir quelques mois ou années après. Si les travailleurs tiennent à leur retraite c’est bien à cause de tout ce qu’ils ont dû subir ’avant. On ne devrait pas essayer d’avoir une bonne retraite mais bien plutôt une vie heureuse. Il y adonc un obstacle majeur, cet avant : le travail.
Vos représentants s’évertuent à tenter de réformer les réformes, de négocier au mieux de leurs intérêts en essayant de démontrer la légitimité qu’ils se sont octroyés et, pour les plus enhardis d’entres eux, d’aménager les libéralités du capitalisme. Le conflit étant entré dans une phase décisive, à la limite de la stagnation, vous en appelez aux travailleurs du privé. Comment faire pour rendre attrayant à la majorité de la population sacrifiée dans la balance des négociations antérieures une telle dynamique ? Quels projets pourraient nous inciter à prendre part à ce rapport de force ? Quelles garanties aurons nous dès que votre situation sera normalisée ?
Face a la morgue affichée de vos ministres de tutelles et aux manoeuvres des centrales syndicales, vient enfin le temps de prendre nos affaires en main, de trouver la volonté de rupture et de rendre ces moments exceptionnelles en dépassant les rapports existants et les simples revendications raisonnables. A nous de développer des méthodes d’offensives encore inédites.
Tout ce qui permettra d’affaiblir notre adversaire commun doit être mis en oeuvre, gare aux gouvernements qui se succéderont, aux patrons, aux petits chefs, aux collabos et aux garants de la paix armées social. Organisons dès maintenant toutes les répliques envisageables sur et hors des lieux de travail : grèves sauvages, débrayages, absentéismes et sabotages divers et variés individuels et collectifs.
La retraite on s’en fout ! On veut pas bosser du tout !
CPK
Vous avez travaillé. Vous travaillez. Vous vous êtes trompés. C’est pas grave. Une seconde chance vous est donnée. Aujourd’hui, vous manifestez pour conserver votre retraite à soixante ans. vous ne voudriez plus travailler. Pourtant, vous avez travaillé et/ou vous continuez. Vous attendez que ça passe. Finalement, çà passera. Et vous avec. Si vous approchez aujourd’hui la soixantaine, en 68 vous n’aviez pas loin de la vingtaine. Vous avez vu, vous avez su que d’autres mondes étaient possibles que celui qui s’est édifié, avec votre participation. Vous avez oublié, vous avez fait semblant d’oublier. Vous avez fait comme si travailler était digne, supportable, intéressant ou simplement humain. Les générations qui vous ont suivi ont mimé votre résignation, plus grotesquement : votre enthousiasme. Une seconde chance vous est offerte. Vous savez dans votre chair que vous ne voulez plus travailler. Que vous n’avez finalement travaillé que sous la contrainte, et que vous vous êtes faits, pour certains ; les illusions nécessaires. Laissez vos illusions derrière vous, si vous en aviez. Il en est temps. Vous en avez les moyens. Vous n’êtes pas tout à fait tari. Le gouvernement, la domination, en conçoit une certaine terreur. Ils voudraient vous faire rempiler pour quelques années de plus, que vous soyez vraiment vidés. Avant de vous lâcher dans la nature. Les gestionnaires de la société vous redoutent. Ils craignent qu’étant encore vivants, vous désertiez. Vous en avez les moyens. Plus que quand vous aviez vingt ans, peut-être. Vous avez les moyens de déserter, au prix de renoncer à l’adhésion à l’ordre social qui vous a consumés. Déserter veut dire agencer les conditions d’épanouissement de rapports moins mutilés que ceux que commande la domination marchande (absence de communauté comme d’inimitié et d’amitié véritables, camouflage des antagonismes de classes, légalisation de la classe ouvrière par divers dispositifs de neutralisation - accès à la propriété privée, sollicitation consumériste permanente, adhésion/participation au mirage spéculatif, auto-contrôle permanent - intégration/collaboration des organisations syndicales, etc.). Vous avez une dernière chance de ne pas vous trahir, de vivre, finalement. C’est celle de quitter le navire. En un sens, c’est notre dernière chance. Un mode qui va au gouffre veut s’assurer qu’il n’y va pas seul. Il veut nous entraîner dans sa course à l’abîme. Il est prêt à tout pour empêcher, pour anéantir toute sécession sociale. C’est pourtant la seule aventure à hauteur de vie qui nous soit ouverte, pour l’heure...
LE CHAOS SERA NOTRE GREVE GENERALE
Des IncivilEs et des P’Tiqqons d’Avignons
Tract distribué le 1er février lors de la manifestation pour les retraites
Tout le pouvoir appartient à l’assemblée, en ce qu’il est le pouvoir que chacun veut exercer sur sa vie quotidienne. Dans chaque établissement/entreprise l’assemblée générale élit (pour une durée déterminée) des délégués, révocables à chaque instant, mandatés afin d’enregistrer ses décisions et de les faire appliquer. Ces délégués n’ont donc aucun pouvoir décisionnel. Toute discussion, toute intervention doit aboutir à une proposition pratique. Une mesure prise en assemblée est immédiatement exécutoire.
ou Après avoir appelé l’an dernier Sarkosy pour "sauver la démocratie", ils appellent la police pour sauver les retraites. Lors de la manifestation du 13 mai on a vu un groupe d’une centaine de policiers sous une banderole. Le mardi 20, une grosse centaine d’enseignants et postiers ont occupé le hall de la gare d’Avignon-centre. Face à l’imposant dispositif de sécurité (flics, RG, BAC, vigiles) les manifestants n’ont rien trouvé de mieux à dire/faire que : "’la police avec nous !". Il semble donc bon de rappeler que, si la situation l’exige, et notamment si la grève se généralisait et durait, ces policiers/manifestants seraient réquisitionnés et matraqueraient avec beaucoup de zèle leurs anciens copains de manifs. La police ne peut pas être avec nous. ...
Responsables syndicaux et flics des Renseignements Généraux peuvent s’acoquiner s’ils le souhaitent, mais les RG n’ont évidemment pas leur place au fond des AG ! ni ailleurs ! !
Avignon, lundi 19, sortant du cortège de la manif, un groupe d’une dizaine d’enseignants ont envahi les locaux de Radio Bleue afin de protester contre le traitement qui est fait au mouvement de grève vauclusien. S’ils avaient été un peu plus nombreux ils n’auraient pas eu de peine à « s’emparer » des ondes. Radio Bleue n’a évidemment pas informé ses auditeurs de cette action.
Sites internet recommandés :
site d’information autonome sur les grèves dans le département.
http://traitsnoirs.lautre.net anarchistes-autonomes d’Avignon
"Celui qui, dans la guerre civile, ne prendra pas parti sera frappé d’infamie et perdra tout droit politique" Solon
Pour contacter la rédaction de NO RAFFARAN ! ou le Comité pour la Promotion du Kaos, écrire à incivils@freesurf.fr
L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre
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