mardi
8 octobre 2002
Texte diffusé à la manifestation du samedi 5 octobre 2002 à Paris par le COLLECTIF AUTONOME des SANS PAPIERS de la MAISON des ENSEMBLES
3 - 5, rue d’Aligre 75012 PARIS - tel/fax : 0l 46 28 26 44
Ceux de la maison des ensembles sont originaires de pays francophones : Mali, Sénégal, Mauritanie. Nous avons quitté nos pays respectifs, nos villages de naissance et d’enfance, de souvenirs et de parents, de familles. Chacun a son histoire, son parcours. Qu’on soit berger cultivateur ou commerçant, nous avions la lourde responsabilité familiale. Nous sommes obliger de prendre une partie des dépenses de la famille restée au pays.
Les fléaux naturels tels que la sécheresse, qui réduisent les récoltes de riz et de maïs, ou les criquets pèlerins, qui ravagent les plantations, la corruptions des hommes politiques, les conflits sous-régionaux et les guerres entre pays voisins sont, pour la grande majorité d’entre nous, source de départ.
Dès lors, chacun essaie de joindre la France comme il peut. Pour certains, ce sera directement l’avion, pour d’autres de longs voyages en transports terrestres par le Maroc, la Libye, la Syrie, l’Algérie, l’Italie et l’Espagne. Pour d’autres encore, ce sera le bateau.
Nous avons tous en commun fait le rêve de la France, pays de justice social, pays des droits de l’homme, terre d’asile pour ceux qui étaient oppressés dans leur pays d’origines par des conflits politiques, ethniques, tribaux ou religieux. Nous avons tous eu cette fascination qui s’est construite au fil des propagandes politiques, médiatiques ou publicitaires auxquelles les populations dont nous sommes issues sont soumises au quotidien.
A l’arrivée, la déception est grosse. Déçus de constater que la justice sociale dont nous avions rêvée n’existe pas. Déçu de constater que la réalité que l’on nous a servi dans notre pays d’origine n’est qu’un idéal en carton.
Liberté, égalité, fraternité n’est qu’une devise. Dans la réalité, les droits de l’homme sont autant bafoués en France- que dans n’importe quel pays. La circulaire Chevènement de juin 1997 nous a tous déboutés de nos demandes de régularisation sous prétexte que nous sommes des célibataires sans charge de famille, ce qui est faux.
Pour la grande majorité d’entre nous, notre venue en France n’a été programmée que pour une courte période. Elle est une période de transition permettant, pour les uns, de ne pas subir les horreurs de la guerre, ou, pour les autres, de gagner un peu d’argent afin de faire vivre sa famille en attendant que les récoltes soient meilleures.
Ce voyage, qui ne s’apparente pas au tourisme, conditionne une survie. Dans de moindres proportions, il peut s’apparenter aux voyages qu’effectuent les étudiants dans un pays étranger pour gagner en expérience et en savoir. Notre gain à nous est la survie. Ne pas obtenir des papiers de régularisation empêche cette survie. Elle bloque tous mouvements, nous interdit de rentrer chez nous et nous interdit de travailler. Nous ne voulons pas du travail au noir en faire ainsi le jeu de certains chefs d’entreprises mafieuses au détriment de la société toute entière.
Rassemblements hebdomadaires :
tous les samedi de 17h à 19h, place du Châtelet
tous les mercredi de 11h à 13h, emplacement indéfini
(contacter le collectif pour connaître le lieu de manifestation)
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