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dimanche 25 avril 2004

Samedi 6 mars 2004, sur la place du Capitole, il y a trois appels à manifester. L’un pour la "Journée de la Femme", l’autre pour les "chômeurs" et le troisième, celui du Rassemblement des sans-papiers. Malgré toutes les organisations qui ont appelé à ces manifestations, on dénombre 200 personnes pour la journée de la femme et une cinquantaine pour les chômeurs. Une centaine de sans-papiers choisissent de rester autonomes, indépendants de ces cortèges récupérés par les électoralistes en campagne. Ils refusent les propositions de cortège commun avec ceux de la CGT et de la FSU, et partent sur leur propre mot d’ordre. "Arrêtez les contrôles et les expulsions !" lançaient-ils. Une dizaine de copains de la CNT-AIT choisissent de se joindre à eux.

Le tract du Rassemblement, distribué depuis quelques semaines, est un des seuls à notre connaissance à dénoncer le flicage au quotidien et notamment sur les marchés, ce dont nous sommes régulièrement témoins, étant tous les dimanches sur celui de St Sernin pour tenir une table de presse militante. Ils le disent avec leurs mots et se sont organisés pour se faire entendre. Nous ne pouvons qu’espérer que leur exemple d’auto-organisation en dehors des partis et des syndicats institutionnels sera suivi par les autres sans-papiers, mais aussi par les chômeurs, les ouvriers et tous les exploités. C’est pourquoi nous reproduisons ci-dessous leur tract.

R.

NB : les médias ont filmé les trois rassemblements mais n’ont pas évoqué les sans-papiers...

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NOUS VOULONS LA PAIX

Marché St Sernin, marché de la Faourette : des lieux vivants, populaires, avec des vendeurs, des acheteurs, des badauds...

Débarquement et quadrillage de marchés par les CRS. Inquiétude générale : des vendeurs de puces, style vide-grenier (autorisés depuis très longtemps à St Sernin) s’en vont, des parents partent avec leurs enfants, craignant des bagarres ou des bousculades, le marché se vide, ceux qui restent ne se sentent pas tranquilles.

Ce n’est pas normal que la police soit partout, qu’elle envahisse la vie. C’est comme une armée qui vient surveiller l’ennemi. Mais quel ennemi ?

Quand la police débarque comme ça en masse dans un lieu populaire, elle n’apporte pas la paix et la tranquillité, mais l’inquiétude et l’injustice.

Ils patrouillent, ils contrôlent les papiers, ils arrêtent qui ? Les voleurs ? Ce n’est pas marqué sur les papiers. Non, ils arrêtent les ouvriers sans papiers. Des CRS pour empêcher des gens de travailler, de gagner honnêtement leur vie, est-ce que c’est ça le travail de la police ? La chasse aux ouvriers sans papiers, c’est une vraie chasse à l’homme, on est traqués dans tous nos lieux de vie : au travail, dans la rue, dans les quartiers... comme des criminels. Nous sommes des ouvriers du pays, pas des ennemis !

Il faut arrêter les contrôles pour trouver les ouvriers sans papiers. Nous travaillons, nous vivons ici, durement, la police doit nous laisser en paix.

Dans les quartiers, les gens vivent difficilement et quand la police débarque comme ça, ça ajoute à l’insécurité. Il n’y a aucune raison valable à quadriller un marché populaire par plusieurs compagnies de CRS, sauf pour faire peur aux gens et criminaliser les habitants. Les désigner comme des ennemis, des suspects. Chacun sait bien que les grands trafiquants sont ailleurs.

La police n’est pas une solution. Mettre la police partout, c’est une façon pour le gouvernement de fuir ses responsabilités. Au lieu de chercher à résoudre les problèmes, il surveille les gens, s’acharne contre eux et les traite en coupables. Mais la police ne règlera pas la question du chômage, ni celle du logement, de l’école...

Les questions des droits, de la justice, de la paix ne se règleront pas par un déploiement policier, mais par une politique qui compte chacun dans le pays à égalité avec les autres.

Par exemple, la seule façon de régler la question des papiers, c’est de donner aux ouvriers sans papiers les droits de leur travail en les régularisant.

SI ON VEUT LA PAIX, LA TRANQUILLITE, ON N’A PAS LE CHOIX : IL FAUT MENER AVEC NOUS LA BATAILLE POUR LES DROITS, POUR LA JUSTICE ET L’EGALITE !

  Il faut exiger l’arrêt des contrôles et, si on y assiste, ne pas rester indifférent !
  Il faut s’organiser pour résister aux attaques du gouvernement sur le logement et la santé !

Dans cette situation difficile de persécution incessante, nous avons décidé de continuer la bataille pour les droits pour tous.

Rejoignez-nous !

# Le Rassemblement des sans-papiers, ouvriers, gens d’ici et leurs amis

CNT-AIT


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