Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Mouvement des chômeurs de 1997
CAEN : UNE JOURNEE AUX ASSEDIC

mercredi 7 janvier 1998

Sept janvier 1998, journée d’action des chômeurs. Nous sommes une centaine devant le siège des ASSEDIC : La C.G.T. qui plastronne avec son camion. quelques CFDT et ce qui reste d’A.C. ! Beaucoup de présents sont des salariés. majoritairement des élus syndicaux présents grâce aux heures syndicales. Peu de chômeurs si ce n’est un bon nombre du Syndicat des chômeurs C.N.T-A.I.T.

Rideau fermé. délégation C.G.T. à l’intérieur, la "négociation" piétine et dehors. ça commence à s’énerver. C est clair la majorité des présents ne veut pas accepter. C.G.T. & A.C. ! n’ont pas les forces nécessaires. Il leur faudrait l’appui d’autres chômeurs (ceux de la C.N.T. ! ) ce qui changerait la donnée : perte du leader-ship de la C.G.T.. mise en avant de la C.N.T. Inacceptable pour un cadre de la C.G.T.-P.C. qui nous traite de casseurs et provos.

Un chômeur appelle alors à occuper le P.S., glaçant d’effroi les ’"gauches plurielles" présentes ... bien qu’hypocritement une partie d’entre eux aimerait bien que la C.N.T. s’ en charge, histoire d’être solidaires des alliances électorales tout en escomptant quelques dividendes sur le dos du P.S. De nouveau, un adhérent de la C.N.T. critique le fait que, présentement, les permanents syndicaux décident pour les chômeurs. Le compagnon se fait traiter de casseur, de fouteur de feu aux banlieues, de fasciste encarté F.N. L’énergumène, veut même frapper le compagnon. Il bouscule un chômeur qui réagit en lui mettant une baffe ; ça le calme un peu.

Une militante d’A.C. !, sentant la main-mise de la C.G.T, propose de ne pas attendre le retour de la délégation et d’aller manifester à la DDTE. Le groupe se divise et fond rapidement. Le camion de la C.G.T. amène une cinquantaine de présents pour une ballade en ville suivi benoîtement par quelques C.F.D.T. et les 4/5èmes du groupe sous la banderole A.C. ! Nous sommes tous d’accord pour refuser d’occuper le C.C.A.S. (c’est-à-dire le bureau des aides sociales de la ville de Caen), ce qui déplacerait l’enjeu des ASSEDIC, (dont certains aimeraient faire oublier la gestion paritaire par les patrons et les syndicats) sur la ville de Caen faisant le jeu des politiciens contre le maire. Notre objectif n’est pas de cette nature. Beaucoup comprennent que la C.G.T. ne veut étendre le mouvement que pour le contrôler avec la bénédiction du pouvoir.

Nous prenons alors la décision de créer un collectif de lutte des chômeurs, capable d’être large, auto-organisé, porteur d’autre revendications. et décidons dans la foulée d’occuper une ASSEDIC. Ce qui est fait le 10 janvier à 15 heures après neutralisation des vigiles. Le directeur de l’antenne ASSEDIC prend en otage les usagers qui attendaient leur argent en fermant les guichets. Les usagers commencent à protester, couvrant la voix du directeur. Nous prenons à témoins les personnes présentes que les salariés de l’agence ne sont ni menacés ni molestés, qu’aucune casse n’a lieu. Nous occupons en laissant les guichets et bureaux libres pour ne pas pénaliser les usagers. Nous constatons aussi que le directeur, membre de la C G.T., se livre à des provocations et pratique les techniques patronales de division et d’opposition des chômeurs et cela quand, ailleurs, la C.G.T. occupe des antennes.

Arrive FR3 qui veut filmer pour le journal. Nous donnons un communiqué appelant à la mobilisation. Des contacts sont pris. Nous sommes à 18 heures une cinquantaine. Dès lors, le rapport de force est intéressant. Dans de nombreuses villes, des occupations sont faites par 10 ou 20 personnes. A Caen, la C.G.T.-A.C. ! et tout le reste ne sont pas plus de 20 à occuper le CCAS. Des copains et copines continuent d’arriver. La C.N.T., qui a conservé des forces, popularise l’action.

Finalement. la police viendra nous faire évacuer au même moment qu’à Rennes et dans d’autres villes de la région mais l’occupation faite par la C.G.T. n’est pas virée Il est vrai que celle-ci ne menace pas la cohésion du gouvernement.

Constat à Caen : un pôle chômeurs existe, peut-être capable de faire échapper une lutte de chômeurs à la C.G.T. Si A.C. ! et quelques autres nous avaient rejoints nous aurions localement pu soutenir une occupation plus importante. Que chacun prenne ses responsabilités. Le Comité va continuer à agir.

Donc, affaire à suivre.

Des militants CNT-AIT de Caen

Source "Le combat Syndicaliste" Bimestriel de la CNT-AIT, N°49, Janvier-Fevrier 1998

CNT AIT BP 2010 14019 Caen cedex 6


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