vendredi
27 février 2004
Les différentes atteintes aux maigres "droits" des chômeurs (RM, réduction de l’ASS et de la durée des indemnisations... ) ont suscité la création, dans notre bonne ville de Toulouse, d’un collectif de lutte. Il s’agit, en réalité, d’un simple cartel d’organisations, associations et syndicats dits représentatifs dont une partie cogère avec l’État la misère dans laquelle nous nous trouvons, nous chômeurs, en participant au fonctionnement des diverses caisses (Sécu, UNEDIC...).
Nous nous sommes rendus par curiosité avec quelques copains aux premières assemblées générales de ce grand "mouvement" en naissance qui se voulait historique parce que, pour une fois, vraiment unitaire... Mais, il faut bien le reconnaître, elles ne rassemblaient en fait jusqu’à présent que des militants, et encore pas beaucoup, vu le nombre d’organisations participantes (50 personnes au maximum !). La première réunion fut quelque peu houleuse puisqu’un SDF a eu la fâcheuse idée de venir y parler de ses problèmes et, suite à un dérapage verbal, il s’est pris une méchante baffe d’un des organisateurs... Déjà que la réunion ne comptait que peu de précaires non encartés, cela a eu pour effet d’en réduire encore le nombre.
Une première manifestation fut tout de même décidée dans la confusion. Elle se déroula un samedi du début décembre et compta 300 personnes (peu de chômeurs), nous y étions et avons diffusé notre propre tract... Juste avant Noël, voulant "marquer le coup médiatiquement", le collectif décida d’organiser une occupation d’un lieu public tenu secret pour garder l’effet de surprise... Mais la mobilisation ne fut pas celle escomptée, il y eut presque moins de personnes que dans l’assemblée générale : à peine 30 personnes (les diverses organisations n’avaient, en effet, pas relayé l’information !!!)... pour occuper quelques secondes un couloir des bureaux provisoires de l’inspection du travail accompagnés de cinq policiers des renseignements généraux. Nous avons obtenu la grande victoire d’être reçus par un des responsables du dit service dans une salle de réunion sous l’œil bienveillant d’une caméra de la télé régionale à qui chacun voulait exhiber l’autocollant de son organisation. Il n’y avait pourtant rien de glorieux dans cette action qui se voulait radicale, la soi-disant occupation avait tourné court et s’était transformée en une simple rencontre avec l’administration !!! Elle s’est terminée par la promesse du scribouillard de l’inspection du travail d’envoyer un fax avec nos revendications à son ministre... On a alors quitté les lieux bien sagement en attendant dehors comme de gentils enfants la confirmation de la réception du fax obtenu de haute lutte... Tout cela ne sert évidemment pas les intérêts des personnes concernées. Le 5 février, ils se présenteront aux ASSEDIC et y seront informés, pour ceux qui ne le savent pas encore, qu’ils n’ont plus droit à rien. Tout est en place pour canaliser les mécontentements éventuels. Si une personne s’énerve, il y a déjà un vigile de service. Si c’est plusieurs, les flics sont certainement déjà prévus. Au-delà, il y a la CGT et consorts qui sont déjà prêts, comme on le voit, avec des “comités” de pacotille, à mener dans l’impasse les énergies qui se présenteront. Encore une fois, ne comptons que sur nous mêmes si nous voulons être efficaces dans l’action.
Un râleur impénitent mais actif !
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