lundi
24 février 2003
Dans une dépêche AFP, Francis Mer, ministre des finances, a envisagé une prochaine hausse du timbre. "il n’a pas augmenté depuis 6 ans", a-t-il rappelé. Il ne s’agit toutefois pas de le faire "pour résoudre les problèmes de l’entreprise", a-t-il conclu.
Pourtant, il faut savoir que l’augmentation du prix du timbre doit financer la poursuite de l’automatisation complète de la poste qui entraînera un grand nombre de suppressions de postes de travail et à terme d’emplois dans ce secteur du service public, promis d’ailleurs à une vente partielles aux intérêts privés, l’Etat souhaitant n’y rester que majoritaire. C’est un fait, les usagers vont devoir financer la mise en place de machines au dépend de l’emploi, alors que ces machines ne cotisent ni au chômage, ni à la sécurité sociale, ni à la retraite... Une vraie taxe qui pénalise encore un peu plus le pouvoir d’achat de la population.
Ainsi ce qui pourrait constituer un progrès humain peut, au service d’une minorité, alimenter un peu plus la catastrophe sociale.. Sans compter les problèmes liés aux nuisances sonores qui semblent ne pas avoir été pris en compte dans les secteurs où l’automatisation est déjà en place. Quand on sait que le personnel humain fait déjà défaut, en nombre, pour assurer certaines missions et que des usagers mécontents s’en prennent à ceux qui tentent d’assurer, à faible nombre, le maintien du service, il devient nécessaire d’informer sur la situation réelle et les risques à venir.
C’est un risque aussi, dans le cadre de la régionalisation et de l’ouverture de la poste aux capitaux privés d’avoir des services inégaux et à prix inégaux selon les lieux d’habitation qu’ils soient pauvres ou géographiquement éloignés, en France même. Il faut donc s’attendre, à ce que d’une façon légitime, les travailleurs de la poste se mettent à nouveau en mouvement. Quelles qu’en soient les gênes occasionnées, les usagers devront comprendre que le mouvement des postiers va dans le sens de leurs intérêts : celui du maintien d’un service public de qualité, abordable par tous. Il faudra donc déjouer les malentendus habituels qui opposent travailleurs en lutte et usagers, afin de les voir ensemble s’opposer aux vraies responsabilités de la dégradation.
Dans ce combat, ce seront aux usagers d’identifier l’action néfaste d’associations, telles "contribuables associés", prétendant les représenter, alors qu’elles sont au service implicite d’intérêts privés et ne rêvent que de voir démanteler les services publics les plus vitaux. Il appartient aux usagers de ne pas se laisser déposséder de leurs droits et de conserver la mission de service public, à tarif et priorité égale, quelque soit la qualité de l’usager (Particulier ou entreprise). Il est en effet prévu dans les projets de restructuration que les entreprises payent moins cher que le particulier, tout en étant prioritaire, le prix de timbre. Les dites associations "d’usagers" cherchent toujours en cas de conflit des travailleurs d’un service public en lutte pour le maintien de leur service à dresser les usagers contre les travailleurs sans jamais s’enprendre à ceux qui sont véritablement à la source du conflit : patronat et État.
Les usagers de la poste verront bien, quelle sera leur position lorsqu’il faudra en préalable s’opposer à l’augmentation du prix du timbre ! A suivre, et, qu’on se le dise !
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