dimanche
13 mars 2005
Parents raflés, enfants en danger par le 9ème collectif.
Lors des élections présidentielles de 2002 la présence de Jean-Marie le Pen au second tour a amené des centaines de milliers de manifestants dans les rues, désirant ainsi montrer leur refus des idées réactionnaires et racistes du leader de l ?extrême droite. Elle a aussi conduit à la stigmatisation des abstentionnistes, accusés de collaborer passivement à la montée au pouvoir du Front national.
Pourtant, 3 ans après la réélection de Chirac, sauveur de notre belle « démocratie », le constat est amer : sur bien des points, les idées de le Pen et consorts sont déjà au pouvoir. La politique menée par le gouvernement est on ne peut plus explicite : remise en cause de tous les « acquis » sociaux durement arrachés par les travailleurs dans les luttes du 20ième siècle, politique xénophobe et sécuritaire, inégalités sociales chaque jour plus importantes... Où sont donc passés tous les manifestants d ?avril et mai 2002 ?
Les sans-papiers comptent parmi les victimes les plus durement touchées par l’Etat. Parce que les dirigeants de l’Etat (qu’ils soient de droite ou de gauche) ont décidé que ces personnes devaient vivre à un endroit de la planète et pas à un autre, ils sont réprimés, enfermés, déportés, condamnés à survivre dans la peur, et le plus souvent à travailler au noir pour le plus grand bonheur des patrons. Nous relayons ici le texte du 9ième collectif de sans-papiers, qui occupe depuis début mars un local de l’UNICEF à Paris. Si vous souhaitez exprimer votre solidarité à l’égard de ces victimes de l’Etat, n’hésitez pas à venir également les voir au local pour échanger, discuter, et surtout les soutenir dans leur lutte.
Les sans-papiers du 9ème collectif sont au :
Comité de Paris pour l’UNICEF
7, rue St Lazare
PARIS 9ème
Métro : ND de Lorette
Parents raflés, enfants en danger
Aujourd’hui, le nombre des sans-papiers en général, et plus précisément des enfants ne cessent de s’accroître. Les enfants subissent les conséquences dramatiques de la politique répressive de Sarkozy, puis Villepin, avec la bénédiction de Chirac et Raffarin.
Cette politique ne s’attaque pas uniquement aux sans-papiers, mais aussi à une catégorie sensible, fragile, que sont les enfants.
Aujourd’hui, la police n’hésite pas à arrêter des enfants (soit à l’école maternelle ou primaire), que l’on dirige directement avec leurs parents dans les centres de rétention, et tout ceci dans le but de les expulser.
Les conditions de rétention sont caractérisées par le surpeuplement, la promiscuité, la dégradation des locaux ou bien encore les violences. Dans ces conditions, la sécurité des enfants ne peut même plus être garantie.
La détention des enfants et leur reconduite à la frontière avec leurs parents est un problème juridique mais aussi humain, contraire à la la Convention des droits de l’enfant ratifiée par la France et célébrée pour son dixième anniversaire en novembre dernier, qui stipule que "nul enfant ne fera l’objet d’immixtion arbitraire ou illégale dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteinte illégale à son honneur ou à sa réputation. L’enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes". Le placement dans un centre de rétention est une immixtion arbitraire ou illégale.
La situation dans les zones d’attente est-elle aussi inquiétante. Les enfants étrangers maintenus en zone d’attente ne bénéficient pas, en pratique, du régime de protection particulière qui devrait pourtant s’imposer (problèmes d’interprétariat, incompréhension des procédures appliquées, maintien dans des locaux inappropriés, demandes d’asile considérées comme manifestement infondées, violences physiques ou morales les concernant autant que les adultes). Souvent, ils sont refoulés avant d’avoir le temps d’évoquer en détails et avec sérénité leur situation devant le juge des libertés et de la détention, alors que celui-ci est garant des libertés individuelles.
De nombreux acteurs associatifs et institutionnels, tels que l’ANAFE ou bien récemment la Défenseure des Enfants, dénoncent la situation de danger dans laquelle se trouvent ces enfants, et la violation des textes internationaux, et des dispositions législatives nationales concernant la protection de l’enfance (art 375 du Code Civil).
En piétinant leurs droits, c’est l’innocence qu’on assassine.
Comment est-il possible en France berceau du droit et terre des droits de l’homme, le pouvoir et ses appareils judiciaires et administratifs prive les enfants de l’un des parents par l’expulsion en faisant éclater la cellule familiale, ce qui est encore contraire à la convention internationale relative aux droits de l’enfant et sa volonté de veiller à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents.
Les conditions d’extrême précarité, de stress, dans lequel vivent les parents a des conséquences graves sur la santé et l’éducation des enfants. Des enfants arrachés à leur père et mère et placés à la DDASS (sous prétexte de revenus non stables).
Aujourd’hui, notre présence dans ce lieu, dont la fonction est la défense des droits de l’enfant, est pour demander un soutien pour que nos enfants soient protégés contre les expulsions, et les parents régularisés.
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