Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Récit d’un mec qui rue dans les brancards

lundi 10 juin 2002

Tout individu qui entre au service des urgences du CHU passe obligatoirement par l’accueil où il doit décliner son identité. Là, selon la personne qui rédige le questionnaire d’entrée, Monsieur Ben Saïd, ou n’importe quel autre français avec un nom qui n’est pas très gaulois, se voit demander de façon insidieuse s’il est ici en vacances, ou d’autres réflexions très fascisantes de ce genre. Pour finir ; un geste obscène dans son dos et Monsieur Ben Saïd attendra peut-être aussi dans la salle d’attente un peu plus qu’un autre et ainsi de suite.

Vingt heures au service des urgences arrive un SDF Témoignage : je cite les propos d’un cadre regardant passer le SDF à quelques mètres d’elle : "Comment peut-on être si sale ?". Le SDF, par définition sans domicile fixe, n’a plus les moyens d’être aussi propre que cette bourgeoise de surveillante BC-BG.

Que dire des détenus, individus souvent respectables, jetés en prison par une société abjecte et gardés par des argousins ? Hospitalisés, ils sont gardés dans leur chambre jour et nuit par deux flics.

Je voudrais dénoncer l’attitude de ce curé qui raconte à la famille d’un patient décédé "Dieu l’a rappelé à lui, il sera mieux au ciel, etc.". Il avait 27 ans, nom de dieu Je pose la question : comment peut-on entendre de telles conneries dans un cadre hospitalier dont la fonction première est de garder les patients en vie ?

Marche à suivre pour devenir cadre : le bon agent hospitalier aspire - et espère -, comme tout "citoyen" qui se respecte, à sor-tir de la masse. Il ambitionne un poste de chef, une bonne rémunération. Sur son che-min, il ne se gêne pas avec son prochain. Il sait à merveilles se faufiler ; bousculer ; insinuer ; intriguer ; piétiner, écraser. Et bien entendu, il sait aussi flatter, encenser, être obséquieux et servile.

L’hôpital, qui devrait être un lieu d’accueil des personnes blessées, malades, en détresse physique ou mentale, se transforme bien souvent sous les influences des médias et de la société bourgeoise en un endroit hostile envers les plus opprimés.

Un brancardier


CNT-AIT



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