Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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A propos de la grève du 29 septembre en Espagne

samedi 2 octobre 2010

La grève générale du 29 septembre en Espagne a vu une mobilisation massive des travailleurs, tous secteurs confondus. Les compagnons de la section espagnole de l’AIT (CNT-AIT espagnole) ont pris part aux cortèges et surtout aux piquets organisés devant les entreprises très tôt le matin [1], pour s’assurer de l’arrêt effectif du travail et du blocage de l économie. Ces piquets matinaux, devant des dépôts de bus, des supermarchés, des grands magasins, des entreprises de transport, des usines, des entreprises de presse etc ... ont souvent été conflictuels (cf par exemple ici le blocage du dépôt de bus de Madrid -> http://madrid.cnt.es/noticia/29-s-cronica-fotos-huelga-general]). A Compostelle, les policiers ont chargés les piquets, ce qui a occasionn ;e des blessés dont des compagnons de la CNT-AIT.

A Barcelone, la grève avait été préparée par l’occupation dès le 25 septembre de l’immense édifice de l’ancienne banque cenrale au plein coeur de la ville, place de Catalogne. Ce lieu occupé ouvert a permis de servir de lieu de convergence pour des débats et des actions, en marge des syndicats et pour l’auto-organisation. Une énorme banderolle avait été déployée sur la façade disant : La banque nous asphyxie, le patronat nous exploite, les politiques nous mentent, les CCOO & l’UGT nous vendent :TOUS AUX CHIOTTES ! ( avec une fleche pointant dans une cuvette ... ). L’Assemblée de Barcelone, bien qu’expulsée des locaux après la grève continue de réunir avec ceux qui ne se satisfont pas des journées isolées. Ci dessous deux traductions postées sur le forum Rouge et Noir de communiqués des occupants de la banque centrale.

Par ailleurs, le même jour une journée de mobilisation était également organisée en Pologne, à laquelle les compagnons de la section locale de l’AIT (ZSP-AIT) ont contribué tout en faisant le lien avec la journée de lutte en Espagne .

Enfin les compagnons péruviens du journal Humanidad ont également organisé un rassemblement en solidarité avec les grévistes espagnols.

La lutte continue ...

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Communiqué sur l’expulsion de la banque réappropriée Plaça catalunya et autour de la journée de grève générale du 29 septembre.

La grève générale a débuté à minuit. Tout au long du matin et de la matinée, il y a eu des piquets dans tous les quartiers et points stratégiques de la ville. A midi les piquets ont convergé vers plaça Catalunya, où l’assamblée de Barcelone avait convoqué un piquet central unitaire. Les "mossos d’esquadra"(police autonome catalane) ont tenté d’empêcher les piquets de s’y rendre comme prévu, ce qui a engendré des moments de tension.

A trois heures de l’après-midi, ,alors que les établissements des Rambles et des alentours étaient en train de se faire fermer, les "mossos" ont commencé à "nettoyer" la plaça de catalunya et ont fait irruption à la Banque Espagnol de crédit réapproprié, qui était devenu depuis le 25 septembre un espace de confluence populaire face à à la grève générale et au-delà. A la fin de la journée de grève, il y a 33 personnes détenues et quelques dizaines blessées par la police.

la plainte déposée par le propriétaire de l’édifice avait été archivée par le juge trois jours avant. Les "mossos" ont délogé sans ordre du juge : il s’agit d’une expulsion illégale. le prétexte donné pour ces agissements d’exception a été que des objets avaient été jetés sur eux à partir de ce bâtiment. Cependant les "mossos" n’ont détenu aucun des occupants, ni trouvé quelque objet que ce soit pour appuyer leur propos, procédé policier qui dénote en lui même qu’il ne s’agissait pas d’appréhender quiconque dans le bâtiment, mais bien d’expulsion pour des raisons politiques. D’autres irrégularités n’ont pas manqué : absence du N° de plaque visible pour de nombreux agents, recrutement de personnel de sécurité privé alors que la plainte du propiétaire est en cours de jugement.

D’un autre côté, il faut dire que l’intense journée de grève générale du 29 septembre a complètement débordée l’ancrage particulier à un espace tel que la Banque réappropriée, à un mouvement tel que le Mouvement du 25 septembre, ou l’Assemblea de Barcelona, ou encore aux manifestations des différents syndicats, même des syndicats majoritaires. Ceci est une évidence pour ceux qui étaient dans les rues du centre de Barcelone en ce jour déjà historique 29 septembre 2010, que le caractère combatif de la grève était transversal, partagé et général.

La Banque réapropriée de la Plaça Catalunya a été durant cinq jours un espace incroyable qui a acceuilli des centaines de personnes. Entre autres activités (assemblées, causeries,groupes de travail, carte de possibilités, casse-croûtes, projections, points d’information,etc...), le 26 eu lieu une assemblée de 500 personnes qui s’y sont rendu à l’appel de : Quelle est ta grève ?

Ceci ne fait que commencer, Car notre grève ne peux pas "rentrer" dans une seule journée. Car nous savons que la Barcelona de la Rosa de Foc (Rose de feu) a pu conquérir de meilleures conditions de vie pour tous à travers des formes d’organisations et de lutte à leur époque illégales ou criminalisées, comme la grève générale. Car nous n’avons plus peur. Car nous avons découvert qu’ensemble* nous pouvons tout.

Moviment del 25 de setembre

Barcelona, 29 de setembre del 2010


Le mal-être et l’envie de vivre explosent à Barcelone

Les gens ont dit basta. Les autorités affirment que c’étaient des groupes anti-système, des jeunes au look "okupa" (squatters punks)...Et bien non.

C’était "nous", ce "nous" que les fourgons de police hystérique poursuivaient dans la ville des heures durant sans parvenir à le trouver.

Ce "nous" qui applaudissait lorsque les vitrines du Corte Inglés ont été brisées.

Ce "nous" qui a pris la parole lors de la première assemblée dans la banque expropriée de Plaça Catalunya et dit : "J’ai presque 50 ans. Je suis au chômage depuis 4 ans après avoir passé ma vie à travailler. Je suis désespérée mais cette okupation m’a rendu le sourire".

Dans la dictature démocratique tout peut se dire et ça ne sert à rien. C’est sûr. Mais que d’un des plus haut bâtiment de la cité une bannière immense proclame : "la banque nous asphyxie, les patrons nous exploitent, les politiciens nous mentent, syndicats ccoo,ugt nous vendent :au chiottes !" est une vérité trop insupportable pour le pouvoir.

Car les gens venaient toujours en plus grand nombre. Et il n’y avait pas de drapeaux ni de slogans faciles auxquels plus personne ne croit désormais. Le discours banal de la gauche était resté derrière.

Nous étions simplement des vies précaires qui prennent la parole, et alors pointait tout le désespoir et aussi l’immense envie d’inventer des chemins pour résister ensemble*. Pour sortir de cette prison qu’est devenue la vie." Au chiotte" était un cri de rage. mais peu à peu ce cri s’organisait, s’amplifiait, s’enrichissait... et des milliers de voix le faisaient sien.

Pour la dictature franquiste tout trouble de l’ordre public était causé par une minorité, et la façon de la disqualifier consistait à dire qu’il s’agissait d’"étudiants". Etudiants étaient synonyme de bons à rien.

A présent la dictature démocratique insiste à nous qualifier comme toujours de minorité, bien que dans ce cas on nous appelle voyou et vandales. Il ne savent pas que cette minorité -ce nous qui se rebelle- est celle qui fait l’histoire. La dictature franquiste est ( partiellement ) tombée. Nous savons aussi que tôt ou tard ce système d’oppression et de misère sera troué comme un gruyère. Parce que des milliers de personnes sont en train d’inventer des milliers de sorties. Et il tombera. Eux, ils ont le jour. Nous, la nuit. Ils ne peuvent pas nous identifier et jamais ils ne sauront qui nous sommes. C’est à cause de cela qu’ils nous craignent tant.

Vidas precarias (vies précaires)

Gent del carrer ( en catalan : Gens de la rue )

* au féminin

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piquet devant le journal Marca (madrid)

http://cnt.es/noticias/28-y-29-s-do...

Carthagène

http://www.youtube.com/watch?v=VcKh...

Santander (piquets devant des acieries puis le grand magasin Cortes Ingles)

http://cnt.es/noticias/cronica-de-l...

Barcelone

http://cnt.es/noticias/bcn-masivo-s...

Valladolid

http://cnt.es/noticias/exito-de-seg...

Valence

http://cnt.es/noticias/29-s-manifes...

Quelques slogans :

HUELGA GENERAL, INDEFINIDA

Grève générale, illimitée

UNIÓN, ACCIÓN, AUTOGESTIÓN

Union, action, autogestion

EL PUEBLO UNIDO FUNCIONA SIN PARTIDOS

Le peuple uni, fonctionne sans partis

MUERTE AL ESTADO Y QUE VIVA LA ANARQUÍA

Mort à l’Etat et vive l’anarchie

BOICOT, HUELGA Y SABOTAJE, EL EMPRESARIO SOLO ENTIENDE ESE LENGUAJE

Boycot, grève et sabotage, le patron ne comprend que ce langage

Grenade : piquet devant les courriers ASM

http://cnt.es/noticias/la-cnt-ait-d...

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[1] par exemple à Salamanque le premier piquet était organisé à trois heures du matin devant le marché de gros. Ce piquet, qui à l’origine était organisé par les syndicats institutionels pour faire une photo avec les chefs syndicaux puis repartir a finalement duré au dela de l’heure prévue, sous la pression des travailleurs présents , jusqu’à 6h30 de façon à le rendre réellement effectif. Les travailleurs se sont alors dirigé vers un autre piquet, devant l’usine IBM, pour bloquer son fonctionnement et permettre aux salariés de participer à la grève malgré la pression patronale.

http://cnt.es/noticias/cronica-jorn...


CNT-AIT



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