mercredi
5 février 2003
Le gouvernement et le MEDEF veulent « ouvrir le dossier des retraites ». Depuis des mois voire des années déjà on nous prépare à une remise en cause de notre droit à la retraite par une propagande médiatique constante, véritable bourrage de crâne, sur le « problème démographique » qui ne permettrait plus de « financer les retraites ». Comme si le problème des retraites était démographique et non pas économique !
En 1945, lorsque le système des retraites par répartition a été instauré, le pays était ruiné par les années de guerre et d’occupation nazie.
Aujourd’hui, la France n’a jamais été aussi riche : la bourse augmente chaque jour, patronat et actionnaires annoncent des taux de profit toujours plus haut, et on ne pourrait plus assurer une retraite pour tous les travailleurs ? Quand on pense qu’en 2001 Jean- Marie Messier a empoché 36,26 millions d’euros (soit un RMI toutes les 34 secondes), le PDG de l’Oréal 21,26 millions d’euros (un RMI toutes les 58 secondes) ou le PDG d’Aventis 21,26 millions d’euros (un RMI toutes les 71 secondes), on se rend compte que les vrais privilégiés ne sont pas les ouvriers d’EDF-GDF ou de la SNCF.
Notons au passage que si patrons, politiciens et médias à leur service nous bassinent avec « l’argent qui manque » lorsqu’il est question de nos acquis sociaux, le fric ne manque pas quand les ministres s’accordent une augmentation de salaire de 70%, lorsque le budget de la défense est augmenté, ou pour envoyer des troupes guerroyer en Côte d’Ivoire ou demain en Irak. Le fric pour assurer une retraite décente pour tous les salariés existe ! Il faut prendre l’argent où il est ! Il faut taxer les profits !
Ce que nous prépare le gouvernement et le MEDEF nous ne le savons que trop bien : une augmentation de la durée de cotisation pour tous les salariés, du public comme du privé. Raffarin a pu ainsi se faire applaudir au congrès du MEDEF en affirmant que la retraite à 60 ans avait fait son temps. Il est toujours agréable de voir des gens qui n’ont jamais bosser de leur vie s’unir pour nous faire travailler plus ! L’augmentation de l’âge de la retraite est, de toute façon, une aberration : pour les patrons, à 50 voire 40 ans, un salarié est déjà trop usé pour être « rentable » ! Et ce qu’il oublie de dire c’est que si le nombre d’actifs qui cotisent pour la retraite baisse, c’est essentiellement à cause du chômage de masse. Or, en forçant les salariés à travailler plus longtemps, on fait, en toute logique, augmenter le chômage. Ce qu’ils ne disent pas non plus c’est que la politique de baisse des salaires réduit, elle aussi, les cotisations pour la retraite ! Tout est lié ! Refuser les licenciements et les suppressions d’emplois, dans le public comme dans le privé, augmenter les salaires, obliger les patrons à embaucher, transformer les emplois précaires en emplois stables, c’est aussi remplir les caisses de retraite !
Ce que veut le patronat, c’est permettre la généralisation de la retraite par capitalisation. Finit la retraite garantie à chaque travailleur après une vie de labeur, chacun verse, selon ses moyens, de l’argent à société de fonds de pension, qui, elle, jouera cet argent en bourse. Cela signifie déjà que les travailleurs les plus mal-payés auront bien du mal à mettre un peu d’argent de côté. Cela signifie aussi qu’aucun salarié ne sera sur d’avoir une retraite ! Une dévaluation, une crise économique, ou même une simple faillite de l’organisme qui gère les fonds de pension, et c’est notre retraite qui part en fumée ! Pour les capitalistes, bien sûr, c’est tout bénef : ils joueront notre argent en bourse, empocheront les bénéfices s’ils en gagnent, et s’ils perdent, pas de soucis, ce ne sont que nos retraites. Ne laissons pas nos retraites entre les mains d’aventuriers de la bourse ! Nos retraites n’ont pas à être jouées au casino ! Il faut refuser catégoriquement les « fonds de pension » et autres « retraites par capitalisation » !
Sur la question des retraites, comme pour nos autres conquêtes sociales, nous n’aurons que ce que nous prendrons ! Depuis des années, nous subissons régressions sociales sur plans d’austérité, licenciements et suppressions d’emplois, tandis qu’une poignée de privilégiés ne cessent de s’enrichir. On voit bien que contrairement à ce qu’on cherche à nous faire croire, le patronat n’est pas un "partenaire social" avec qui il faudrait négocier, mais un ennemi de classe qu’il faut combattre. C’est grâce à la lutte, et non pas dans des négociations de salon, que nous avons obtenu le droit à la retraite, les libertés syndicales, les congés payés et autres avancées sociales. De la même façon, ce n’est que par la lutte, que nous pourrons conserver nos retraites. Dans la rue le premier février, nous devons nous préparer à une riposte à la hauteur des menaces qui planent sur notre avenir. Travailleurs du public ou du privé, chômeurs et retraités, ne nous laissons pas diviser ! Un recul pour une catégorie de salariés prépare forcément un recul pour tous les travailleurs ! Nous pouvons imposer la prise en compte de nos intérêts au patronat et au gouvernement : travailleurs salariés, nous sommes la plus grande force sociale, puisque nous faisons tout tourner. Alors, tous ensemble, dans nos entreprises ou établissements, nos ateliers, services, bureaux, magasins ou chantiers, préparons nous à riposter ! Nous ne pouvons faire confiance aux dirigeants des syndicats dits « représentatifs », ils nous l’ont encore démontré ces derniers mois : en signant un « accord » salarial au rabais pour briser la grève des routiers, en approuvant le plan patronal pour l’UNEDIC (les salariés cotisent plus, les chômeurs touchent moins) en décembre, ou en soutenant le projet d’accord gouvernemental visant à liquider le régime spécial des retraites pour les ouvriers d’EDF-GDF.
- Contre toute remise en cause des régimes spéciaux de retraite et de la retraite par répartition.
Pour les 37,5 annuités de cotisation pour tous les
salariés, du public comme du privé.
Confédération Nationale du Travail Syndicat Intercorporatif de Besançon Adresse mail : cnt25@no-log.org
CNT, c/o CESL, BP 121 25014 Besançon Cedex
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