samedi
19 octobre 2002
Je voudrais témoigner de ma participation à la manifestation du 19 octobre relative au combat des sans-papiers. Il est 15 heures et j’arrive sur la Place du Capitole. En arrivant, je tombe sur un spectacle de rollers sponsorisé par une radio. Je me dis."Hé bé, je me suis planté ou quoi ?". J’avance de quelques pas et je vois deux groupes de personnes bien distincts. D’un côté, le collectif des sans-papiers et de l’autre une flopée de gens avec des drapeaux, des badges... on aurait dit des sapins de noël. Je retrouve des amis de la CNT-AIT qui m’expliquent et éclairent ma lanterne : ces gens là, c’est des gus de la gauche, syndicalistes, CGT, LCR ... bref, des gens qui, comme le dit très justement le tract des sans papiers ne se sont pas gênés de faire des listes de noms pour les refiler à la préfecture. Quelle honte ! On se croirait revenus au temps de Pétain.
D’un coup, alors qu’on discute avec des personnes sans-papiers, le sapin de noël se met en marche, direction la préfecture. Notre interrogation se transforme en rigolade, de voir partir tout seul ce groupe de gens sans le collectif des sans-papiers. Enfin, débarrassés de ses récupérateurs de toute sorte, nous partons défiler en ville avec le collectif des sans-papiers. Nous marchons en criant leurs slogans. Je m’étonne, vu que c’est ma première manifestation, à m’égosiller et à taper dans mes mains. Tout cela se passe dans une super ambiance et dans un respect et une dignité profonde. Quelques regards de personnes sur les trottoirs témoignent d’une certaine compréhension de l’action des sans-papiers. J’avouerais que je me sens bien dans cette foule. De plus, le soleil est là. Il a dû faire fondre le sapin de noël que l’on ne revoit plus d’ailleurs !
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