Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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La lutte des salariés de Newell
LA DEPECHE DU MIDI PORTE PAROLE DES PATRONS

vendredi 27 septembre 2002

Article de la Dépêche du Midi sur la lutte des salariés de Newell, puis réponse du comité de soutien.

La Dépêche du Midi - Social

Hier matin, à Négrepelisse, les employés ont trouvé porte close

NEWELL : UN COMITE DE SOUTIEN BLOQUE L’USINE

Hier matin, à l’heure de l’embauche, les employés de l’usine Newell de Négrepelisse qui fabriquent des accessoires de fenêtre se sont cassés le nez devant les portes de leur entreprise. Un comité de soutien « spontané » était intervenu peu de temps auparavant pour cadenasser les portes de l’ entreprise qui connaît depuis juillet dernier un conflit social majeur. La direction a en effet décidé de supprimer 33 emplois et cherche un repreneur. Ce comité de soutien qui n’est pas structuré puisqu’il n’a pas de président, se serait réuni jeudi dernier selon plusieurs membres présents sur le site, et a décidé de bloquer l’usine hier matin. Décision unilatérale puisque aucun des employés, et a fortiori des délégués, n’avaient été prévenus.

Ce comité, composé selon leurs représentants par des commerçants, des retraités, des élus et des membres des familles du personnel entendaient agir pour que « la direction reconnaisse le travail effectué et une indemnisation correcte ».

Une façon un peu curieuse de remettre en cause le plan social actuellement en cours de négociation entre les employés et leurs délégués et la direction de Newell Windows Fashions France. André Viviés, chef de production, représentant la direction à Négrepelisse qui était en congé hier, s’était néanmoins déplacé sur le site pour suivre l’évolution de la situation et confirmait « ne pas avoir été informé de l’action du comité de soutien ». Ludovic Larroque, délégué syndical, se disait lui aussi un peu surpris : nous découvrons la situation ce matin. Nous devons rencontrer la direction mardi matin pour continuer la négociation. On voudrait partir cet après midi. »

On sait en effet que quatre repreneurs (dont deux options très sérieuses) seraient sur les rangs pour reprendre l’entreprise. Hier à midi, Newell Négrepelisse était toujours fermé à double tour, au point que les deux délégués, Ludovic Larroque et Christophe Cabanac, n’ont pu récupérer leurs affaires personnelles et de l’argent avant de monter en voiture, dans l’ après midi, à Tremblaye-les-Villages, le siège de Newell pour y rencontrer une fois encore la direction. Sur place, le maire et conseiller général de Négrepelisse, Jean Cambon, indiquait « qu’il suivait cette affaire de près et qu’il avait reçu en mairie les délégués du personnel ». Norbert Maisonneuve, secrétaire général de l’UMP précisait, sur site, qu’il représentait le député-maire de Montauban Brigitte Barèges. Le regard grave, un des employés de l’usine avait une interprétation personnelle de la situation : « nous sommes inquiets pour l’avenir car, s’il y a repreneur, demain, on sait ici que tout le personnel de l’usine ne sera pas réintégré. Alors c’est pas la peine d’en rajouter en faisant ici sur place, ce matin, ce que j’appelle de la récupération politique ».

La colère du Directeur Général

De son côté, le directeur général de Newell Windows Fashions France, Jean-Paul Plazonich que nous avons contacté hier, n’a pas caché sa colère : « je n’ai pas été prévenu de l’initiative de ce comité de défense que je ne connais pas. Je constate qu’il a pris l’initiative de cadenasser les portes d’une entreprise privée sans prévenir personne. Sur ce point, je me réserve la possibilité de saisir la justice. Je ne comprends pas cette attitude. Sur le fond, il est indéniable que le comité dessert les intérêts des employées, des repreneurs éventuels et de l’entreprise que je dirige en agissant dans l ’illégalité la plus totale. S’il fallait augmenter le nombre de licenciés on ne s’y prendrait pas autrement. Vous pouvez dire que si je reçois demain à 9 heures, les délégués de Négrepelisse comme cela était prévu, c’est grâce à moi. En effet, les deux délégués ont été empêchés par le comité de rentrer dans l’usine pour prendre leurs effets personnels et de l’argent pour couvrir leur déplacement jusqu’au siège de Tremblaye-les-Villages où je dois les recevoir. C’est moi qui assurerais les frais pour que la négociation puisse continuer. J’ai affaire à des gens qui écoutent et qui comprennent la situation. Nous voulons faire ensemble le contraire du comité, c’est à dire sauver les emplois qui peuvent l’être. » Hier, ce sont les gendarmes qui ont fait sauter les cadenas des portes de l’ entreprise Newell pour que le personnel puisse travailler.
Guy REVELLAT

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Communiqué rectificatif du comité de Soutien des employés licenciés de l’ entreprise Newell.

Le comité de soutien dément le tissu de mensonge paru ce matin dans la Dépêche du Midi (Édition du Tarn et Garonne du 24/09). En effet, ce ne sont pas les gendarmes qui ont enlevé le cadenas d’entrée de l’usine car tout simplement il n’y avait pas de cadenas. Ce sont les familles, les mais, la population, les sympathisants, qui ont empêché les ouvriers d’entrer dans l’ usine. Et il n’y a absolument pas eu de reprise de travail de la part des employés. Concernant le déplacement des délégués à Tremblaye les villages pour les négociations avec le directeur général, c’est le comité de soutien qui a avancé les frais engagés par le biais d’une collecte. Et c’est à leur initiative qu’ils ont imposé des négociations avec la Direction générale.

En outre, nous précisons que le comité de soutien s’est créé spontanément, par solidarité et qu’il n’y a pas besoin de président pour être structurés. En effet, les décisions sont prises collectivement et c’est dans la détermination que nous continuions la lutte.

Nègrepelisse,
le 24/09/2002

NDLR : A noter que cet article qui a tenté maladroitement de discréditer le Comitré de soutien serait en train de faire du remous du côté de Montauban. En effet les gendarmes aussi auraient été obligé de se fendre d’un droit de réponse dans la dépêche,pour indiquer qu’il n’y avait pas de cadenas, comme celà était bien écris noir sur blanc sur leur PV de constatation...


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