dimanche
13 octobre 2002
Rappel : Newell est une entreprise spécialisée dans les accessoires métalliques pour fenêtre, tringles à rideau, etc ... Rachetée par la multinationale Rubbermaid en 2000, deux des 4 sites français vont fermer d’ici Noël. Les ouvriers de ces sites (Negrepelisse-82 et Ablis-78) se sont mis en gréve avec occupation il y a dix jours, pour exiger des indemnités de licenciement plus conséquentes que la misère que le patron dédaignait leur laisser. A Negrepelisse, les ouvriers avaient fait appel à la CNT AIT, et un Comité de Soutien rassemblant familles, amis et villageois les appuyait dans le mouvement.
Lundi dernier, nous avons assisté à une manoeuvre d’intimidation de grande ampleur. En effet, à l’arrivée le matin devant les grilles de l’entreprise, les rumeurs les plus dingues se sont mises à circuler.
Les Délégués du Personnel ont annoncé qu’ils détenaient une lettre du Maire, que personne n’a vue, et où il affirmerait que la commune ne préterait plus le car pour monter au siège de la boite, à Tremblaye les Villages, du fait de la présence "des anarchistes de la CNT".
Des mains "innocentes" se sont mis à faire circuler des textes, récupérés sur internet, faisant le lien entre anarchistes, poseurs de bombes et autres bandes à Bonnot. Pour preuve que la CNT est un groupe de "casseur", il a été mis en avant le piratage du site internet de Newell la semaine dernière, ou encore la prétendue présence de personnes avec un look très particulier [1]. "Vous voyez bien que c’est des gens pas comme nous etc ..." Bref, "on" cherchait à nous criminaliser.
Visiblement, le week end avait été mis à profit par certains pour chercher à nous nuire. La police et notamment les RG, présents ostensiblement depuis plusieurs jour dans la région, ne lachaient pas la pression.
Finalement, la mairie a bien prêté le bus, toutefois en limitant le nombre de place au nombre strict de la 15ne de grévistes qui devaient monter à tremblaye. (les autres places du car ayant été transformées en couchettes ...).
Mercredi, à l’arrivée a Tremblaye, les grevistes ont été accueillis à la descente du car par le PDG et la DRH, qui se sont fait copieusement hués, ainsi que les délégués du personnel (arrivés dès la veille) et ... la police.
Immédiatement le PDG a demandé si des "personnes extérieures" à l’entreprise avaient pris place dans le bus. Il lui a été répondu que non, ce qui était la stricte vérité. Visiblement, tout à été fait pour empêcher que des militants aguerris ne montent à Tremblaye. Et pour cause ...
Arrivés devant la boite, les ouvriers de Negrepelisse retrouvent les grévistes d’Ablis et vont à la rencontre des travailleurs de Tremblaye, qui arrivent pour prendre leur poste. Là, stupeur ! Ceux ci ne savaient pas que les autres sites devaient monter ce jour là, ils n’avaient pas été prévenus par les syndicats de la boite (CGT et FO). Les délégués CGT de Tremblaye, qui étaient parfaitement informés de la montée, arrivent avec un petit tract général, non signé.
Les discussions vont bon train entre ouvriers, et finalement une manif spontannée de 200 personnes (grévistes de Negrepelisse et Ablis, plus la moitié du personnel de Tremblaye) par en cortège dans les rues du village, en scandant des slogans hostiles au patron. Les ouvriers de Tremblaye, dont 13 vont être licenciés dès cette année, savent très bien qu’ils sont les prochains sur la liste.
Pendant ce temps, les DP ont entamé la négociation avec le patron et la DRH et finissent par signer un accord largement en dessous de ce que l’AG des grévistes reclamait : 2 mois de préavis payes + 3 mois legaux + une indemnité en fonction de l’ancienneté. Toutefois, c’est le double ou le quadruple (selon l’ancienneté) de ce que le patron accordait au début.
Suite à cet accord, le travail a repris dans l’usine, mais à 20% de la production habituelle. Les premiers départs sont prévus pour le 15 novembre. Au retour à Negrepelisse, tous les ouvriers ont reconnus que le Comite de soutien les a beaucoup aidé.
Merci à tous ceux, nombreux, qui ont envoyé des messages de soutien de France et du monde entier.
Une réunion publique sera organisée très prochainement dans la région par l’Union Locale de Montauban de la CNT pour voir les suites à donner.
D’après des infos de l’UL Montauban
CNT AIT
BP 158
82001 MONTAUBAN cedex
Vous pouvez continuer à envoyer votre solidarité financière à :
CNT AIT
7 rue St rémésy
31000 TOULOUSE
(chèque à l’ordre de CNT, mention "solidarité Newell" au dos.
[1] Il semblerait que des photos de skinheads siglés CNT trouvées sur internet, aient circulées ...
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