jeudi
10 octobre 2002
En octobre 1995, plus de 30 ex-employés de Mac Donalds du monde entier ont témoigné sur leurs salaires et leurs conditions de travail et ont rendu public comment Mac’Do exploite ses employés et manifeste son hostilité à toute forme de syndicalisme. Un groupe de soutien aux travailleurs de Mac’Do appelle le 12 octobre 96 à une journée internationale de solidarité. Le 12 octobre est la date de la mort par électrocution de Marc Hopkins, un travailleur de Mac Donald de Manchester. Depuis lors, chaque année, la CNT-AIT de Toulouse à organisé une tournée des Mac Do, élargie à l’ensemble des fast-foods de l’agglomération pour dénoncer les conditions de travail dans la restauration rapide. En effet, la chaîne américaine de fast-food n’a pas le monopole de la flexibilité, de la précarité et des bas salaires. Nous sommes ainsi intervenus ponctuellement à la demande de salariés, dans des Pizza Hut et des Quick de Toulouse. Ces deux dernières années, d’autres luttes dans des Mac’Do et des Pizza Hut de la région parisienne ont éclaté contre la logique patronale dans la restauration rapide, logique des plus banales et que nous connaissons bien, puisqu’elle est la logique du profit capitaliste sur le dos des travailleurs et des consommateurs.
Mac’Do n’est donc qu’un exemple international de cette logique parce que la firme est présente dans le monde entier et que les "innovations" introduites dans la gestion de ses employés préfiguraient les nouveaux aménagements qui allaient se généraliser dans les entreprises. Certains ont fait de Mac’Do un thème sociétal proche de la science fiction. En 1998, une plaquette intitulée "Résistance à la Mac’domination, agir pour un monde sans fast-food" mélange la réalité sociale avec une autre plus subjective : la dénonciation d’une bouffe sous-culturelle. Or, ce qui est révoltant, pour les hommes et la planète, ce n’est pas le fast-food en soi. La suite nous a montré qu’il convenait d’être clair.
Le 12 août 1999, des militants de la Confédération paysanne, qui préfèrent le Roquefort, pour protester contre la taxation de leur fromage, démontaient le Mac’Do de Millau sous les yeux débonnaires des gendarmes. Nous sommes loin de la défense des salariés et de la dénonciation de la flexibilité et de la précarité. Pire encore, le 19 avril 2000 un attentat imbécile, commis dans un Mac’Do de Quévert (Côtes d’Armor) tuait une employée. La confusion possible entre la cause et ses effets n’a pas échoppé à l’extrême droite, jamais en reste de débilités : "Ni Mac’Do ni mos-quées" peut-on lire sur un autocollant signé GUD-Unité Radicale, lequel, par ailleurs, se déclare "antimondialiste", fervent défenseur des "richesses culturelles" et de la "diversité" raciale (et de la ségrégation !)
Qu’on ne s’y trompe pas, nous sommes, en tant que CNT-AIT solidaires des salariés de la restauration rapide, et plus largement, de tous les exploités, quel que soit le mode de vie, la notion, la religion dominante de l’endroit où ils sont exploités. Cette solidarité de classe est le premier pas pour supprimer le capitalisme et ses conséquences (l’exploitation de la vie et la destruction de la planète) et pour agir contre ses avatars, les nationalismes, régionalismes et les intégrismes.
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