mercredi
7 mai 2003
Mac do, c’est les ricains, comme le disent les franchouillards. C’est aussi la mal bouffe comme le disait Bovet. Mais Mac do, c’est surtout l’archétype de la boite à profit, du marché roi, du client pigeon et du salarié esclave. Bien connu de tout Cénétiste Toulousain, le Mac do de la place du Capitole a à sa tête une équipe dirigeante qui, au pays des stakhanovistes du fast-foods, est à décorer d’urgence. Un employé, par ailleurs mal noté pour son manque d’entrain dans la folle aventure que Mac do lui offrait, a reçu une lettre recommandée émanant du directeur. Au vu du contenu presque surréaliste de cette lettre, nous la reproduisons telle quelle (fautes et ponctuation comprises) :
"Monsieur,
Le ... à 15 heures, vous ne vous êtes pas présenté à l’entretien préalable afin de discuter de votre éventuelle sanction disciplinaire suite aux faits qui vous sont reprochés c’est à dire :
Lors de votre horaire du ... de 19 heures à 23 heures, vous avez pris un repas équipier comprenant, un petit sprite, deux filets et une boite de quatre beignets de poulet, produits indiqués sur votre ticket repas de ce jour.
Or notre assistant de direction Mc Donald’s, responsable opérationnel dans le restaurant ce jour là, a pu constater que vous n’aviez pas pris les produits dans l’unité de transition comme le préconise nos règles internes, par contre, vous êtes allé en cuisine et vous avez changé la composition des deux filets, à savoir, vous avez rajouté un demi fromage dans vos sandwiches.
De plus, votre boîte à beignets contenait cinq morceaux au lieu de quatre. Vous savez très bien que pour des raisons de sécurité et d’hygiène, vous n’avez pas le droit de toucher aux produits bruts en cuisine lorsque vous avez dépointé.
De surcroît, vous n’avez pas demandé au responsable de zone présent sur le terrain l’autorisation de modifier vos sandwiches., ce qui vous aurez été refusé, car contraire à nos normes et vous n’avez pas indiqué sur votre ticket repas la modification de vos sandwiches, ce qui veut dire pour nous que cette tranche de fromage a disparu du restaurant ainsi que le beignet de poulet.
Cette lettre constitue donc un avertissement de notre part.
La mise à pied conservatoire est levée, donc vous pouvez reprendre votre activité professionnelle à partir du ...
Nous espérons que cet incident ne se renouvellera pas, faute de quoi nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus graves à votre égard.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués. "
Au niveau de la syntaxe, c’est peut être pas du Proust, mais c’est, à l’insu de mon plein gré, beau comme du Virenque. Quant au fond, de telles lettres sont la meilleure réponse à donner lorsque Mac do, face aux luttes des salariés, parle d’esprit d’entreprise. Une question demeure : qui va expliquer à ce brave directeur poète que la disparition de la tranche de fromage et du beignet de poulet n’a rien de paranormal ? Ils ont tout simplement été bouffés par un employé sous-payé qui, à 23 heures, après une journée de boulot, avait faim. De même qu’il a institué dans ses boutiques " l’équipier du mois ", nous proposons à l’oncle Ronald de désigner ce brave directeur comme le benêt du mois, heu... pardon, le beignet du mois.
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