mardi
22 avril 2003
C’était à la fin du mois d’avril dernier. Nous préparions activement le Premier mai. Quelle fut notre surprise de trouver sur le répondeur du local trois messages forts insistants.
Une journaliste anglaise - appelons la Kate - cherche à entrer en contact avec nous. Elle travaille pour une chaîne de télé anglaise, genre Canal + pour le style, et elle souhaite faire un reportage sur les actions anti Mac Do en France.
Elle a lu dans différents journaux militants (Silence, ACC) que l’Union Locale de Toulouse de la CNT-AIT coordonne plus ou moins tout cela. Elle désirerait donc nous rencontrer.
Lors de la réunion hebdomadaire, les militants ne sont pas pris au dépourvu. ce genre de scénario nous arrive parfois et le sujet à déjà largement été débattu. Un compagnon est donc mandaté pour expliquer à Kate notre position vis-à-vis des médias : ni show-bizz, ni vedettariat. Par contre, si elle le souhaite, nous pouvons lui envoyer des tracts et des comptes-rendus, qui sont des textes collectifs issus de la réflexion, du débat et de l’action de l’ensemble des militants.
Le dit compagnon téléphone donc à Londres, à la boite de production de Kate. Celle-ci ne lui laisse pas le temps d’en placer une. Elle lui explique que ce serait "super cool" de faire un reportage télé, qu’elle et son équipe sont prêts à faire l’aller-retour -depuis Londres !- dans la journée pour filmer une action anti Mac Do. Elle demande d’ailleurs quand est prévue la prochaine, sachant que le reportage est programmé pour la fin mai.
Le compagnon explique calmement que la journée internationale étant en octobre, rien n’est annoncé dans l’immédiat. Mais la journaliste insiste. Elle verrait bien un rassemblement devant Mac Do, avec des militants qui distribueraient des produits du terroir aux passants... Le compagnon, avec un flegme, pour la circonstance, tout britannique, lui fait remarquer que nous n’avons pas pour habitude d’organiser des manifestations pour les journalistes ou pour la télé... Mais Kate persiste.
Elle a déjà pris contact avec les jeunes Verts qui, selon elle, seraient prêts à monter un coup, et ce serait bien si nous aussi, avec eux,... Le compagnon, toujours zen, lui explique que la CNT n’est pas une entreprise de spectacle, mais une organisation anarcho-syndicaliste.
La discussion s’achève ici.
De la répétition de ce genre d’historiette, nous pourrions tirer la morale suivante :
critiquer l’intoxication et la manipulation médiatique est une chose. Encore faut-il savoir ne pas se précipiter dès que les caméras sont allumées.
C’est là un bien étrange paradoxe moderne : le véritable exploit n’est pas tant d’être constamment sous le feu des projecteurs que de réussir à les éviter !
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