Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Ceux qui gagnent sont ceux qui luttent !

A propos des 7 de Thessalonique.

mardi 13 décembre 2005

Dans la société qui nous est donnée de vivre, nous assistons à une utilisation entièrement hypocrite des idées de la part des dirigeants -largement maîtres des moyens de communication- pour nous faire croire qu’on vit dans le meilleur système possible. Ainsi, lois et traités en matière de démocratie, de justice ou de droits humains, ne trouvent jamais d’application effective.

Une des meilleures preuves de ces mystifications : les événements qui se produisirent après le sommet européen de Thessalonique (Grèce) en 2003. En effet, si le mot Justice a pu alors retrouver ponctuellement son sens, c’est grace à la lutte des 7 de Théssalonique, contre les chefaillons de l’ordre établi, les lois ou les magistrats Ce fut le résultat de la dignité, la volonté et le désir de liberté de sept personnes -qui, devant la tentative du système politico-judiciaire grec de les prendre pour boucs émissaires, refusèrent d’accepter leur enfermement. Sachant que leur salut ne viendrait pas des avocats, ils utilisèrent, depuis le début, l’union (mobilisations, circulation de pétitions) comme moyen de pression. Mais lorsque les sept réalisèrent qu’il n’étaient pas entendus, ils entamèrent, comme ultime moyen d’action, une grève de la faim qu’ils décidèrent de prolonger jusqu’à ses dernières extrémités.

Ces 7 personnes restèrent cinquante-trois jours sans s’alimenter (certaines séquelles sont irréversibles au- delà du cinquantième jour) afin de dénoncer non seulement, les mensonges d’accusations des institutions
-  supposées représenter « justice » et « liberté »- mais réclamèrent encore que soit reconnu comme illégitime leur emprisonnement. Les “sept de Thessalonique” vont retrouver leur liberté par eux-mêmes, grâce à cet esprit vif qui refuse de se laisser piétiner.

À chaque instant, leur solitude était vaincue grâce à un infatigable et déterminé soutien de l’extérieur. L’appui des familles, amis et compagnons qui dura pendant leurs cinq années d’emprisonnement permit de porter l’affaire au grand jour. Comme on pouvait s’y attendre, cette campagne de dénonciation ne fut reprise par les médias d’”information” que lorsque la grève de la faim fut largement entamée. En outre, le traitement des médias ne fut d’ailleurs pas sans rappeler leur fonction manipulatrice et leur rôle dans la désinformation. Encore plus significatif, après leur sortie de prison, seul Internet diffusait des images, présentant les stigmates de la grève de la faim. Les deux faits nous rappelant que ce mal résulte du même problème : le système inhumain qui régit notre société, qui place le fric et les bénéfices avant la Vie , et qui ne tolère, en aucun cas, ni la mise en lumière de ses contradictions ni la dissidence face à ses projets.

En manifestant publiquement leurs opinions les jours du sommet dans une ville assiégée par la police, cent trente personnes supplémentaires se retrouvèrent dans les geôles des commissariats. C’est de cette façon que les chefs d’État de cette “Nouvelle Europe”, firent étalage de leurs valeurs « démocratiques » et essayèrent de faire taire les dénonciations portant sur les conséquences inhérentes au modèle politico- écomomique capitaliste qui créé inégalités révoltantes dans les pays du Sud, et réalités très dures dans la “Vieille Europe”.

Mais comme nous l’avons déjà mentionné, la spirale de la violence ne s’est pas arrêtée là. La justice a imputé à nos sept compagnons tous anti-autoritaires et/ou anarchistes des actions violentes, camouflant de la sorte le véritable sens de leurs idées et revendications. La farce va encore plus loin. La violence du système provient des capitalistes retors qui manipulent le monde comme s’il s’agissait d’un jeu d’échecs. Ils se jouent de nous, les gens normaux, les travailleurs, comme si on était des pions sans aucune valeurs, sans que leur importe en rien, l’angoisse, la souffrance, la faim, la mort, la douleur qu’ils génèrent.

Bien qu’ils fussent obligés de libérer les “sept”, ces derniers ne jouiront plus des mêmes libertés que les hommes qui n’ont jamais eu de charges retenues contre eux. Ainsi, en octobre dernier, parmi les dix-neuf manifestants (dont certains grévistes) amenés à comparaître, six furent condamnés à deux ans et demi de prison, les autres furent déclarés innocents. Les premiers, pour ne pas effectuer leur peine pouvaient racheter financièrement celle-ci. Parmi les seconds, Simon Chapman participa à la grève ; il possédait une vidéo qui montrait comment lors de son arrestation, les flics échangèrent son banal sac à dos bleu par un autre - noir - que les flics avaient préparés, plein de cocktails molotov.

Pour autant, il reste encore onze personnes à juger dont, une fois encore, des preuves à leurs charges ont été falsifiées.

Après avoir analysé ce coup monté policier et judiciaire et les nombreuses contradictions qui existent dans notre société, il demeure très clair que la révolution sociale est chaque jour plus nécessaire. Nous devons rester conscients que cette tâche ne sera pas facile, ni réalisable en un clin d’oeil. Les forces répressives seront, comme à chaque fois, très dures, voire plus encore. Pourtant, le désir d’une vie digne et libre est plus fort que les murs de leurs prisons. Ils pourront enfermer nos corps mais jamais nos idées : le monde nouveau que nous portons dans nos cœurs

Tiré de Espoir n°2


CNT-AIT



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