Les prisons françaises explosent. L’Etat a beau en construire de nouvelles, en programmer encore et encore, la machine à enfermer tournant comme une folle, jamais elles n’ont été si pleines. Les conditions de vie y sont déplorables.
Et jamais, depuis bien longtemps, la prison n’a autant constitué la seule réponse que le pouvoir oppose à... certains.
Car, les riches, les délinquants en col blancs, soit n’y vont pas du tout, soit n’y font que de courts passages.
Ceux qui y restent, ce sont à 99.9 %, les pauvres, les simples, les arabes, les noirs, les gitans, les gosses de banlieue, tous les gens de très "en-dessous" que la bourgeoisie méprise et humilie.
La prison est devenue sa façon privilégiée de gérer la crise sociale qu’elle génère.
Ceux que l’on nous présente comme des délinquants sont avant tout, si l’on examine les tenants et les aboutissants de leurs affaires, des prisonniers sociaux.
Aussi, Le Combat Syndicaliste et l’Actualité de l’Anarcho-syndicalisme en parlent et en reparleront.
La Rédaction
Depuis sa création, nous expédions gratuitement ”Le Combat syndicaliste de Midi-Pyrénées” à tous ceux qui veulent le lire et qui n’ont pas les moyens de payer un abonnement. Cela vaut en particulier pour les prisonniers politiques et sociaux. Il suffit qu’ils le demandent en nous précisant leur adresse (ne pas oublier le numéro d’écrou)
Une notion très vaste, on aurait tendance à croire, en étant simpliste, que ce sont les secondes, les heures, les journées qui font les mois pour finir sur l’année.
Maintenant dans la vie quotidienne on ne se rend même pas compte qu’il passe, en citant par exemple "c’est déjà mercredi" ou "ce week-end est vite passé". Ça arrive de le dire après une semaine bien chargée à tel point qu’elle se déroule à une vitesse fulgurante. Le tout étant répétitif, fait que les mois s’enchaînent jusqu’à la fin de l’année. Et là, on se retourne (...)
Le 24 mars 2007, nous étions une centaine à protester à Lavaur contre l’ouverture prochaine d’un "Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs" (EPM). Qu’a t-il pu se passer dans la tête des élus de cette petite ville de province, pour avoir cette idée saugrenue ? Car, " construire une prison pour enrayer la délinquance, c’est comme construire un cimetière pour arrêter une épidémie ", mais l’État a trouvé un lieu discret pour une ignominie qu’il n’aurait pu commettre à Toulouse.
Trois établissements EPM ont vu le jour sur le (...)
Je voudrais dénoncer cette véritable force répressive qui agit dans l’ombre, je veux parler des travailleurs dits sociaux dans le milieu carcéral, en apportant un témoignage. Une femme qui purge sa peine à la prison de X, grâce à sa bonne conduite, au fait qu’elle suive des formations,... finit par sortir en "chantier extérieur" avant d’être libérée. Mais, ne nous réjouissons pas trop vite, et reprenons du début.
Dès leur arrestation, procédures, emprisonnements, les femmes subissent le mépris du personnel féminin qui les (...)
La quasi-totalité des prisonniers le sont pour des raisons économiques et sociales car nous vivons dans un monde totalement inégalitaire et arbitraire. La prison est aussi un moyen radical de mettre a l’écart ceux qui contestent ce système. Nous l’avons encore vu cet automne quand les habitants des banlieues se sont révoltés pour dénoncer leurs conditions d’ existence : La seule réponse du pouvoir a été la répression .
Par contre quand il s’agit de personnages hauts placés (Papon) ou de (...)
Lundi 14 novembre 13h30, nous arrivons devant le TGI de Toulouse, (un RDV avait été donné par un tract de la CNT-AIT au rassemblement de Samedi place du capitole ). Il y a du monde devant l’entrée.
Y a t il fouille ou contrôle pour que tous attendent ainsi sous la pluie ? Non, en nous faufilant nous en apprenons la cause . Ce sont deux rangées de CRS qui occupent le couloir. Ils empêchent toute personne de s’introduire dans le tribunal. Toute personne ou presque..Uniformes bleus ou noirs, porteurs de (...)
Bouygues, Eiffage Construction, Sodexho-Alliance (Siges et Idex-Sogerex), Suez-Lyonnaise des eaux (Gepsa)... sont en prison. Pour y faire de l’argent, pas à cause de tout ce qu’on peut leur reprocher.
Le système carcéral offre un excellent exemple de l’interpénétration "public-privé". Le partage des tâches est simple : le "service public" fixe les lois permettant les emprisonnements (parlement), régule les flux d’entrée et de sortie de prisonniers (police, justice) et le "service privé" fait ses choux-gras (...)
"On le matraque d’abord. Puis on le sort du pieu à poil (toutes les humiliations sont bonnes), on le traîne jusqu’au couloir, là il a ordre d’y rester à genoux." Le feuilleton des prisonniers d’Action Directe qui se poursuit depuis 20 ans vient de connaître un nouveau rebondissement.
Dans l’épisode en cours, la vedette est tenue par l’ERIS (nouvelle -encore une- équipe de gardiens de prison, formés aux interventions musclées par le GIGN). Au générique également un directeur de prison et trois engagés (...)
Quatre flics encagoulés surgissent en pleine nuit dans une cellule. Ils extirpent un homme de sa couchette, et le traînent, nu, jusqu’au couloir où il le font se mettre à genoux avec trois autres détenus, également nus, devant le directeur de la prison. Cela ne se passe pas en Irak, mais dans une prison française.
Deux gendarmes entrent calmement dans une chambre d’hôpital où une jeune femme attend, une perfusion au bras. Une infirmière arrache la perfusion. Ils lui disent poliment mais fermement de les suivre (...)
Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan et Régis Schleicher, membres d’Action Directe, ont été condamnés dans les années 80 à de très longues peines de prison ou à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 15 à 18 ans. Ils ont passé la majeure partie de leur détention à l’isolement dans les quartiers spéciaux, ces prisons dans la prison.
Régis Schleicher, qui a accompli sa peine de sûreté, a droit à la libération conditionnel-le ; elle lui est refusée. Les quatre autres sont gravement malades : tumeur (...)
René partage sa cellule de Mende avec un autre détenu. Il se porte bien, participe à la promenade (une heure par jour), et passe son temps à lire et à écrire. Il voit sa copine au parloir, une fois par semaine, 40 mn.
Un copain s’occupe de son troupeau de moutons pendant qu’il est en taule.
René a demandé la permission d’offrir des agneaux aux détenus pour les fêtes de fin d’année, permission refusée.
Il a demandé, toujours pour les fêtes, la permission de sortie réglementaire de 3 jours, permission refusée.
Pour ce qui (...)
L’État impose les intérêts marchands à grands coups de mesures économiques : les salaires n’augmentent plus, les licenciements deviennent de simples formalités, le chômage, le RMI sont revus à la baisse. Et pour ceux qui ne rentreraient pas dans le moule, des lois spécifiques permettent de parfaitement les encadrer.
"Détenu à la Centrale de ... entrant dans les critères d’une libération conditionnelle fin juillet 2003, cherche patron philanthrope pour contrat de travail à durée indéterminée. CDI exigé impérativement. Toutes régions de France sauf 23 départements pour cause d’interdiction de séjour et en particulier le département où résident famille et amis. Tout emploi fera l’affaire. Conditions :
Accepter une enquête de gendarmerie sur votre personne et votre entreprise.
Patienter un mois minimum avant premier contact avec le futur employé.
Téléphoner trente fois au service social de la Centrale pour confirmation de la réception de chaque document envoyé.
Signer en blanc le contrat de travail sans la présence effective de l’intéressé.
Espérer plusieurs mois sa présence au travail.
Recommencer toute la procédure depuis le début si la Commission refuse la libération conditionnelle en la remettant à plus tard."
Vous ne lirez jamais cette annonce. Jamais. Bien qu’elle soit la réalité vécue par plusieurs milliers de prisonniers attendant en vain un contrat de travail.
Oui, Madame !
Il tourne, il tourne en des milliers de pas
Qui ne mènent nulle part
Dans un monde de béton, aux arbres de barreaux
Fleuris de désespoir
Inhumain..., rétréci..., sans aucun lendemain.
Sa pitance est glissée sous une grille à terre
Et dans un bol l’eau... pour qu’il se désaltère.
Il est seul...,sans soleil
Et n’a même plus son ombre.
Infidèle compagne, elle s’en est allée
Refusant d’être esclave de ce vivant mort-né
Il tourne...il tourne et tournera toujours
Jusqu’au jour où vaincu en animal blessé
Après avoir gémi (...)
Retour sur image : mercredi 17 juillet 2002, le sieur Perben, Ministrone de la Justice en Chiraquie, a présenté devant le conseil des ministres le projet de loi sur le rétablissement des prisons pour enfants.
Jeudi 16 janvier 2003, 23 heures, Aéroport de Roissy. Un jeune Somalien (24 ans), sans-papier et demandeur d’asile politique, est expulsé. Trois flics de la PAF (Police de l’Air et des Frontières) l’encadrent. Il fait un premier malaise. Il en fait un deuxième. Un médecin est appelé, pour faire l’expertise de la situation. Il conclut que c’est un simulateur. Le somalien est embarqué dans l’avion, sans trop de ménagements, et, en tant que simulateur agité, il est ficelé sur son siège. L’avion n’a pas décollé qu’il (...)
Prison. Le mot est à la mode. Pas un jour ne se passe sans qu’un politicien, plus ou moins véreux, n’en claironne les éloges.
Alors, puisqu’ils veulent qu’on en parle, parlons-en. Pour dire la vérité. Pour dénoncer la machine à broyer.
Dans notre dernier numéro, c’est de Benoît qu’il s’est agi. Benoît, éjecté de sa cellule juste pour qu’il ait le temps de mourir "dehors". Un cas pas du tout exceptionnel. Encore moins exceptionnel est le quasi-esclavage auquel sont réduits les prisonniers par l’Etat français. En (...)
Répondant à l’appel des détenus du centre de détention de Salon, nous, prisonniers de la centrale d’Arles, organiserons une journée de protestation le 13 octobre. Nous ne prendrons pas nos plateaux repas et nous refuserons de réintégrer nos cellules à l’appel de la mi-journée.
"Il semble que certains naissent plus égaux que d’autres". Cette sentence de l’écrivain britannique G. Orwell, extraite de son récit d’anticipation "La description du monde totalitaire", exprime parfaitement la vive émotion qui atteint (...)
Ce texte, qui vient seulement de nous parvenir, a été écrit par un prisonnier en juin 2002. Nous en reproduisons l’essentiel, en omettant les lignes qui pourraient donner suite à poursuites pour diffamation et celles qui permettraient d’en localiser l’auteur.
Benoît a été libéré lundi de Pentecôte au matin.
Avant de nous quitter, il fit le traditionnel périple d’adieu. Il passa aux cellules du rez-de-chaussée puis chez nous, au premier. Un encouragement pour ceux qui restent. Un salut pour lui de notre (...)
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