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Elections législatives 2002 : appel à l’abstention
LE COMBAT SYNDICALISTE - La Lettre du CDES - Midi-Pyrénées - Numéro spécial 75 - Mai/juin 2002

mercredi 5 juin 2002

Un an après "l’appel à l’unité des libertaires" dont nous avons déjà rendu compte dans le C.S., des lecteurs nous interrogent sur le devenir de cet appel. En cette période électorale, le groupe Albert Camus de la Fédération Anarchiste avait pris l’initiative d’une réunion des organisations libertaires de Toulouse le 5 février 2002 pour préparer une campagne abstentionniste. La CNT-AIT était présente ainsi qu’AL (Alternative Libertaire France). D’emblée, les positions peu claires d’AL ont donné lieu à débat, car pour nous, la question de la participation aux élections politiciennes et professionnelles ne peut pas être éludée. C’est pourquoi La CNT-AIT a produit, lors de la réunion suivante, un communiqué [1] qui maintenait nos positions de boycott total de toutes les élections et indiquait que c’est sur cette base que nous participerions aux actions unitaires. Suite à quoi AL et la FA restaient ensemble et préparaient un tract commun.

Le 21 Avril 2002, jour du premier tour, la CNT-AIT a été la seule organisation à soutenir et à relayer l’action du groupe Albert Camus (C.S N° 73) qui appelait à un rassemblement devant l’usine A.Z.F. Les militants d’AL s’abstenant de venir. A partir du 22 avril, entre le groupe de la F.A qui a maintenu fort justement l’appel à l’abstention et AL, c’est la rupture. Il y a de quoi ! Un tract d’AL stipule le 25/04/02 que "Combattre Le Pen sur le terrain élec-toral est sans doute nécessaire". Un second appelle à construire sur la lancée une gauche "Libertaire et Révolutionnaire". Tout cela ne nous étonne pas. Sur la question des élections, la plate-forme d’AL est explicite : en cas de présence du F.N. aux élections, quel que soit le niveau de l’élection, les militants d’AL doivent appeler à voter pour faire barrage...

Ceci démontre qu’entre les organisations libertaires, il y a de réelles divergences de fond. Rien ne sert de les masquer pour faire nombre. Au contraire : le débat de fond doit se mener avec rigueur en tirant des bilans de nos pratiques. L’unité de façade, celle affichée avant la crise, n’apporte rien. Le 21 avril, les militants d’AL boycottent l’action du groupe Albert Camus. Après le 21 avril, tout cela devient négatif, le groupe Albert Camus se voit obligé de faire un communiqué pour dénoncer AL avant le premier Mai (" Le Monde Libertaire " 2 mai 2002). Résultat Le premier mai, comme prévu la CNT-AIT organise son rassemblement du Mirail, AL manifeste avec les nouveaux adeptes de Chirac, quant au groupe Albert Camus, il se retrouve seul en opposition courageuse, mais marginale, à la manifestation officielle à laquelle participe son volatile allié.

D.D.

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[1] Voir la brochure : "Propos de militants Anarcho-syndicalistes sur l’abstention"

CNT-AIT


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