mardi
21 septembre 2010
SECURITARISME : LA NAUSEE ...
Pris la main dans le sac, ou pour mieux dire dans l’enveloppe kraft, voici que ce gouvernement, pour détourner l’attention de ses propres turpitudes et pour brouiller la contestation sociale, agite ce qu’il estime être son « arme fatale » : le démon sécuritaire. Mais, tel ce gribouille qui, cet été en Provence, s’est trouvé bien marri d’avoir mis le feu à toute une forêt alors qu’il ne voulait flamber que sa propre voiture pour toucher la prime à l’assurance, il se pourrait bien que monsieur Hortefeux se prenne ... un « retour de flamme ».
La nausée soulevée dans tout esprit ou palpite un peu d’humanité par la cascade de déclarations immondes, par le flot de pratiques répressives toujours plus abjectes, par la noria de lois vichystes, est en effet telle qu’une part croissante de la population, y compris dans l’électorat traditionaliste, vomit le national-sarkozysme. Ce réflexe salutaire ne doit pas nous dispenser d’une réflexion plus profonde.
Car le sécuritarisme sarkozyste ne sort pas du néant. Il a été préparé pendant plusieurs décennies par une campagne sur « l’insécurité ». Objectif : faire croire au gogo moyen que les enfants du collège sont des voyous potentiels, les étrangers des délinquants en puissance, les habitants des banlieues des trafiquants experts en économie souterraine, le passant un pédophile ou un violeur... bref, qu’il faut se méfier de tout les gens du quotidien et ne faire confiance qu’à l’Etat. C’est pourquoi, en même temps qu’il développait la trouille, le pouvoir politique, sacralisait le « rappel à la loi ».
Cette manoeuvre n’était pas innocente : d’une part les industriels de la sécurité (largement à l’origine de la campagne) font de l’or en mettant sur le marché des résidences sécurisées, du matériel de surveillance, des prestations de gardiennage ; d’autre part, l’Etat, qui diminue le nombre de fonctionnaires utiles (postiers, infirmières,...), a pu augmenter d’une façon impressionnante le nombre de flics (dont il espère se faire une garde prétorienne) sans que personne y trouve à redire.
Or, il y a maintenant suffisamment d’études sérieuses pour affirmer qu’il n’y a pas eu de « montée de l’insécurité » au sens politicien du terme et que ce qui a été exacerbé, c’est le sentiment d’insécurité (ce qui n’est pas la même chose). Pour cela, tout à été bon, depuis l’incrimination de la moindre peccadille pour faire monter les statistiques jusqu’à la médiatisation du plus banal incident en passant par la provocation policière bien montée. Une fois le sentiment d’insécurité créé, il devenait facile de faire avaler à l’opinion n’importe quelle mesure (par exemple, la loi CESEDA, instaurant une discrimination légale en fonction de la nationalité).
C’est dans ce cadre général que s’inscrit la multiplication des atteintes aux libertés individuelles et collectives que nous observons ces jours derniers.
La première conclusion de cette histoire, c’est que, quand un discours (ici, l’insécurité) est repris en coeur par les médias et les politiques, il y a tout lieu de s’interroger sur sa réalité et sur ce qu’il cache à court, long et moyen terme ! La deuxième conclusion, qui saute aux yeux, c’est que, contrairement au message du pouvoir, « la loi, ce n’est pas la Justice ». Enfin, la troisième conclusion, c’est que, si on veut vraiment trouver la véritable insécurité, il n’y a pas besoin de chercher très loin : c’est de perdre son emploi, d’avoir l’électricité coupée, de se retrouver sans toit, de subir de telles pressions au travail qu’on se trouve acculé au suicide (un par jour selon les dernières estimations),c’est aussi de mourir ou d’être blessé parce l’employeur à « économisé » sur les mesures de sécurité, c’est encore de vivre près d’une centrale nucléaire, d’une usine chimique (cf. l’explosion d’AZF-Elf-Total-Fina à Toulouse)... autant d’insécurités fondamentales qui n’intéressent pas beaucoup les politiciens...
X. F.
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Extrait de Anarchosyndicalisme ! numéro 119
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