Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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NON A LA PEINE DE MORT LENTE

vendredi 16 avril 2004

Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan et Régis Schleicher, membres d’Action Directe, ont été condamnés dans les années 80 à de très longues peines de prison ou à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 15 à 18 ans. Ils ont passé la majeure partie de leur détention à l’isolement dans les quartiers spéciaux, ces prisons dans la prison.

Régis Schleicher, qui a accompli sa peine de sûreté, a droit à la libération conditionnel-le ; elle lui est refusée. Les quatre autres sont gravement malades : tumeur au cerveau pour Joëlle Aubron, troubles psychiatri-ques pour Georges Cipriani, plusieurs attaques cérébrales pour Nathalie Ménigon, cancer du poumon pour Jean-Marc Rouillan, mais aucun d’eux ne bénéficient de suspension de peine pour raison de santé. Régis Schleicher écrivait du fond de sa cellule d’isolement le 17 Mars 2004 : "L’Etat ne se trompe pas sur l’importance de la mise, qui nous expose dans sa "vitrine" carcérale comme une espèce d’entité prométhéenne. La prison nous dévore la vie et nous "expions" à la face du monde la praxis révolutionnaire dont nous avons été les sujets (...). Il existe un enjeu stratégique à nous utiliser comme vecteur de dissuasion en nous "exhibant" dans nos linceuls de béton et d’acier (...)." Ils se sont opposés à la raison d’Etat ! L’Etat le leur fait payer : ils sont condamnés à la peine de mort lente.

L’ignoble Maurice Papon, fonc-tionnaire appliqué de la mort, coule une retraite paisible, pseudo grabataire libéré pour raison de santé. Il a servi la raison d’Etat ! L’Etat lui en sait gré !

Des comités de soutien se mettent en place dans plusieurs villes. Des politiciens, des organi-sations politiques, des person-nages médiatiques commencent aussi à élever la voix pour réclamer la libération des cinq d’Action Directe.

Anarchosyndicalistes, nous ne partageons ni l’analyse marxiste de la société faite par A.D., ni ses conceptions et ses pratiques avant-gardistes. Nous ne partageons pas davantage les tactiques et combi-nes des politiciens et des partis qui du bout des lèvres commencent à demander leur libération. Mais tout comme le fait A.D., nous dénon-çons l’Etat capitaliste et totalitaire et ses prisons. Comme le dit encore Régis Schleicher à propos de l’univers carcéral : "Il convient ainsi de lobotomiser les forces rebelles : car il y a toujours autant de raisons de se révolter, toujours plus d’exploités, de femmes harcelées, de travailleurs licenciés, d’immigrés sans papiers. Cette lobotomisation constitue in fine le seul moyen d’assurer la continuité et la reproduction du modèle dominant, de garantir l’exploitation et le pillage, autrement dit "la paix sociale". "

Jamais les prisons n’ont été aussi pleines, et l’Etat français a même innové en nommant un Secrétaire d’État à l’immobilier de la justice (aujourd’hui démission-naire pour cause d’affairisme). Plus de 60.000 personnes croupissent dans les geôles de l’Etat français, la grande majorité en attente de jugement et pour des délits mineurs. Prisonnier politique ou prisonnier social, le prisonnier est une victime d’Etat, un homme ou une femme à la dignité et à l’humanité niées. Les lois sécuri-taires se multiplient qui font de tout un chacun un suspect que l’Etat peut embastiller pour un temps inconnu au nom de la sécurité, de l’ordre social et marchand. Nous voilà tous taxés de “terroristes potentiels”, alors que jamais cette planète n’a été tant pillée par la bourgeoisie inter-nationale, alors que jamais les puissants et leurs serviteurs n’ont autant fait régner la terreur à coups de guerres et de technologies meurtrières. Le comité de soutien aux prisonniers en lutte et aux révolutionnaires incarcérés reven-dique : La fin des longues peines, des peines de sûreté et de la perpétuité, la fin du mitard et des quartiers d’isolement, la libération des détenus malades avec l’application réelle de la suspension de peine pour raison médicale, le regroupement familial et le droit aux relations sexuelles, la libération des détenus ayant accompli leur peine de sûreté.

Non aux bastilles de la république, Non à la peine de mort lente !

# Des militants de la CNT-AIT de Toulouse

Pour information sur les comités de soutien : Défense Active, 80 rue Ménilmontant, 75020 Paris.


CNT-AIT



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