mardi
22 avril 2003
I1 y a quelques mois sortait un livre sur les millions de morts et de persécutés engendrés par les régimes marxistes léninistes un peu partout sur la planète. Il s’agit, comme vous l’avez sans doute deviné, du Livre noir du communisme. Rassurez-vous, je ne vais pas entrer à mon tour dans les polémiques liées à ce bouquin. Seulement, je me suis dit qu’un ouvrage consacré aux victimes de l’économie de marché serait peut-être bien venu.
D’accord on me rétorquera que les régimes dits communistes ne sont que capitalisme d’Etat. Soit, mais je voudrais parler ici de ce qui se passe dans nos bonnes vieilles démocraties occidentales pour bon nombre de travailleurs : les accidents du travail.
Voilà bien un sujet dont on parle finalement peu. Il faut que ce type d’accident sorte de "l’ordinaire", qu’il soit spectaculaire (un silo à grains qui explose, ça a quand même plus de gueule qu’une chute d’escabeau non ?) ou, plus simplement, que les médias n’aient rien d’autre à se mettre sous la dent.
Dans le n° 4019 du Canard Enchainé on trouve un excellent article sur le sujet. On y apprend qu’en France, les conditions de travail dans diverses branches professionnelles occasionnent ainsi chaque année un nombre impressionnant de blessés et de morts. En 1995 on comptait 744 morts, 686 000 accidents du travail dont 62 000 graves ! Voilà des chiffres qui vont peut-être faire réfléchir les partisans du "on n’en est plus aux temps de Zola". Si le nombre de morts et de blessés régresse (encore faut-il tenir compte des magouilles statistiques et du camouflage d’accidents du travail en accidents domestiques) le nombre des cancers ne cesse, quant à lui, d’augmenter.
Il semble que les accidents les plus violents, les plus visibles, diminuent en nombre, tandis que celui des maladies couvant plusieurs années avant qu’on s’aperçoive de leur présence, croît sans cesse.
Ainsi, si les ouvriers du bâtiment, les routiers ou les travailleurs des industries pétrochimiques restent exposés à moult effondrements d’échafaudages, accidents de la route ou explosions ; la "mode" est à la leucémie ou aux contaminations diverses dues à la fréquentation de l’amiante ou de la radio-activité par exemple.
Bien entendu, dans de telles conditions, il est beaucoup plus difficile d’obtenir réparation et les dossiers déposés devant les tribunaux ont tendance à traîner en longueur. C’est que les lobbies en tous genres n’aiment pas qu’on démontre leur nocivité...
Le pire dans tout cela, c’est que bien souvent les syndicats réformistes, C.G.T. en tête, défendent les patrons (en prétendant défendre leurs sacro-saints emplois). Les exemples de Super Phénix ou de la Cogema sont là pour nous le prouver. Dans le cas précis de la Cogema, plusieurs études menées par des chercheurs et des médecins montrent que le taux de leucémie est plus élevé aux alentours de l’usine de retraitement de déchets nucléaires qu’ailleurs (ce qui signifie que les travailleurs ne sont pas les seuls concernés) et plusieurs dossiers médicaux appartenant à d’anciens membres de cette usine ont mystérieusement disparu.
A part ça, rien à signaler. Ah si ! Les agriculteurs et les chômeurs sont très touchés par le suicide, mais je ne sais pas si ça compte vraiment comme des accidents du travail...
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