lundi
8 décembre 2003
Nos arrières grands-parents, paysans, manœuvres, ouvriers, artisans, étaient "taillables et corvéables à merci". Ils payaient à leur seigneur la "taille", un impôt particulièrement injuste. Ils lui devaient également la "corvée" ; un travail gratuit. Tout cela "à merci", c’est-à-dire selon la volonté des maîtres. C’était au Moyen-âge, sous l’ancien régime, sous les rois. Et si grande était la colère du peuple contre l’oppression que signifiait la corvée, qu’un des premiers actes de la Révolution française fut de l’abolir définitivement. Définitivement ? Enfin, jusqu’à maintenant. Parce que le gouvernement de Chirac-Raffarin, en nous imposant de travailler un jour gratuitement vient de réintroduire en droit français la corvée généralisée. Nous avons toujours payé, sous le nom de contribution, une sorte de "taille". Nous voici redevenus corvéables. Et en passe d’être opprimés "à merci", parce que rien ne semble pouvoir arrêter l’avalanche délirante des lois policières ni le flot montant de la régression sociale. Le pouvoir pousse son avantage jusqu’à l’abject, jusqu’à cette loi Perben actuellement en discussion (une de plus), qui prévoit de légaliser la pose de micros et de caméras par les flics au domicile de tout un chacun, permettant ainsi de violer notre intimité. Tout ceci s’ajoute aux lois honteuses qui envoient par exemple en prison de jeunes enfants (dès 13 ans) ou qui transforment le simple séjour dans un hall d’immeuble en grave délit ! C’est le retour au Moyen-âge. Il ne leur manque plus qu’à brûler des sorcières sur les places publiques ou à réinventer les galères ! Quant au servage, le RMA y ressemble bougrement. Et ne parlons même pas des privilèges que nos seigneurs s’accordent. Ceux de l’ancien régime en pâliraient d’envie !
Malgré le contrôle social et policier auquel nous sommes soumis ; aujourd’hui, comme ils ont su le faire hier, des femmes et des hommes se lèveront contre la corvée, contre les privilèges, contre l’oppression. Aujourd’hui plus qu’hier, ils comprendront qu’il n’y a qu’un chemin possible pour ce combat : celui de la Révolution. Et, s’ils tirent, comme notre action militante doit les aider à le faire, les leçons des insuffisances mais aussi des succès des mouvements sociaux du passé, c’est vers la Révolution sociale et libertaire qu’ils dirigeront leurs pas.
# F
L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre
site : backend.php3.
Site developpé avec SPIP,
un programme Open Source écrit en PHP
sous licence
GNU/GPL.