samedi
6 janvier 2007
Humain, chaleureusement humain, fragilement humain, Abel Izquierdo nous a quitté au terme d’une inexorable maladie. Trop tôt, beaucoup trop tôt, la Parque a coupé le fil, et déjà, il ne nous reste que l’émotion du souvenir.
Longtemps, il fut sur la brèche ; toujours il resta "le" copain, celui sur lequel on pouvait compter, celui qui partageait tout. Athée pratiquant, mécréant notoire, laïquard et fier de l’être il n’abandonna jamais la lutte contre l’obscurantisme religieux et fut à l’origine, avec Elyse Palophi et un autre compagnon, de a formation de la Libre pensée de Toulouse.
Anarchosyndicaliste viscéral, il avait commencé sa carrière militante en menant de sacrées bagarres dans les milieux de ’hôtellerie où il travailla de ses années d’apprentissage du métier à celles de sa maturité. Il fut aussi de cette poignée de militants qui, lorsque la CNT-AIT -dans un moment critique de son histoire- n’eut plus de presse, recréèrent "Le Combat syndicaliste" sans autres moyens que leur enthousiasme et leur volonté. Il en fut longtemps l’homme-orchestre. Notre journal lui doit beaucoup.
Humilié, et même maltraité à "l’école de la République", parce qu’enfant pauvre et apatride (comme l’indiquait sans fioritures sa carte de séjour d’alors), il avait, chevillées au corps, la passion de la culture et la conviction profonde que l’éducation pouvait être libératrice. Mettant à profit un temps de chômage, rattrapant au pas de course toutes les études qui étaient restées inaccessibles pour lui jusque là, passant les concours, il devint professeur d’histoire. Abel, ce fut dès lors une voix détonante et étonnante qui, se revendiquant toujours haut et fort de l’anarchisme, déboula et parfois chamboula les milieux quelques peu feutrés de l’Education nationale.
Goguenard, bon vivant, passionné, débatteur obstiné, idéaliste et cœur sur la main, c’est bien la première fois qu’Abel nous a fait faux bond. Lucide jusqu’au bout, anar jusqu’au bout, athée jusqu’au bout, il a été accompagné dans sa maladie par sa compagne, sa famille, ses copains. Il a été incinéré. Le drapeau Noir-et-Rouge de la CNT-AIT était sur son cercueil. C’étaient ces dernières volontés.
Abel tes compagnons te disent "Merci" pour ce que tu as été.
Tiré du Combat Syndicaliste numéro 98 de la CNT-AIT de Midi- Pyrénées.
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