Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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LA LUTTE CONTRE LA PRIVATISATION DE L’UNIVERISTE DE WITS

mercredi 7 juin 2000

Mercredi 7 juin 2000

Le 25 février 2000, le Conseil de l’Université de Witwatersrand (Wits pour les intimes), à Johannesburg, en Afrique du Sud, a décidé de supprimer le quart des emplois de l’université, pour les confier à des entreprises privées. En langage de manager, c’est ce qu’on appelle de l’outsourcing, ou de l’externalisation.

La procédure de ’restriction des emplois’ sera achevée le 30 juin. Cette décision se fonde sur un audit tres controversé pondu par des ’consultants en management’. Pour les opposants a la restructuration, ce rapport est complètement biaise et principalement oriente contre les travailleurs et les syndicats.

La décision de l’Université de Wits n’est qu’un des épisodes dans la série d’attaques contre les travailleurs et les syndicats dans l’Afrique du Sud post Apartheid. Les principales victimes sont des milliers de travailleurs noirs, et leurs organisations syndicales indépendantes. Les travailleurs de l’Éducation tertiaire et du secteur public sont plus particulièrement touchés.

La NEHAWU (Union Nationale des Travailleurs de l’Éducation, la Santé et Assimilés), la principale organisation présente sur les campus, appelle tous ses frères et ses soeurs de combat dans le mouvement ouvrier et progressiste pour lui venir en aide dans la lutte contre le spectre de la perte de leur emploi.

CONTEXTE

La Nehawu, qui est associée a la principale centrale syndicale sud-africaine la COSATU (Congress of South African Trade Unions) s’est engagee pleinement dans la lutte contre la décision de restructuration-licenciement et contre l’externalisation-privatisation du travail.

Les licenciements jetteront à la rue des familles entières, les livrant a la pauvreté. L’externalisation aura pour conséquence de détériorer les conditions de travail et tous les acquis obtenus par les syndicats dans la lutte. Ainsi, les postes qui sont actuellement garantis et protégés syndicalement ( ?) seront transformés en postes précaires, flexibles et occupés par des intérimaires payes par des compagnies externes sur la base du salaire minimum. En ce qui concerne les salaires, par exemple, ils devraient diminuer de 30 % dans les départements de l’Université concernés par cette restructuration. De plus, il est quasi improbable que ceux qui auront été licenciés soient re-employés par les compagnies privées.

Vu que la majorité des travailleurs qui seront affectés par ces mesures sont noirs, tout cela aura pour effet de renforcer l’héritage de l’apartheid. En particulier, cela va faire exploser les tentatives d’instituer une équité dans l’emploi pour les travailleurs noirs, victimes principales de l’apartheid.

De plus, la majorité des travailleurs que le management a décidé de licencier sont des adhérents de la Nehawu. Nous ne pouvons interpréter ce choix d’externaliser les emplois que comme une tentative d’éradiquer le syndicat du campus. Il n’a jamais été pardonne à la Nehawu ses luttes militantes de 1993 et 1995 contre les managers, qui ont été - selon les propres paroles de ces derniers - "mauvaises pour l’image de la fac"

Nous reconnaissons que les réductions de travail sont une part d’un processus plus large de restructuration néo-libérale de l’Université de Witwatersrand, contenu dans le plan "Wits 2001".

Ces 620 réductions d’emploi font partie du paquet cadeau de "réformes" qui tendent à diminuer la place de disciplines non économiquement rentables en faveur d’une Université orientée vers les besoins du big bizness et du monde des affaires et au profit des étudiants riches. Les moniteurs (Contract lecturers  ?), les sciences sociales ou encore les étudiants issus de la classe ouvrière (c’est-à-dire sans soutien familial et qui ne peuvent se payer les frais d’inscriptions), tous sont sous la menace de l’épée de Damoclès si le Nehawu échoue.

Il est certain que l’Université doit changer, mais ce doit être fait au profit des travailleurs et des pauvres plutôt que de marginaliser et d’exploiter les personnes ordinaires.

L’effet de ce programme "Witts 2001" sera de faire passer au second plan des objectifs tels que : un environnement de travail décent, un accès a l’éducation supérieure et le développement de l’esprit critique, au profit d’une orientation vers les besoins de la classe privilégiée et une privatisation effective de l’Université de Witwatersrand.

Contre le programme néo-libéral !

Pour des conditions de travail décentes dans l’université post-apartheid !

CE QUE NOUS FERONS

Le Nehawu a continuellement exprime ses inquiétudes par rapport au management, dans les discussions et les négociations de 1999 et 2000. Mais notre voix est tombée dans les oreilles de sourds. Dès lors, nous allons recourir à une campagne d’action décisive.

Nous avons déjà organisé des piquets de grève pendant plus de trois mois. Maintenant, nous allons mettre en place à la fois un processus légal (judiciaire) et une mobilisation de masse des travailleurs, professeurs et étudiants pour obliger le management à stopper les licenciements.

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE

Le Nehawu à lance un appel national et international pour le soutenir dans la lutte, pour sauver les postes de travail. Dans ces temps de globalisation, nous devons lutter contre le néo-libéralisme par-dessus les frontières avec la solidarité des travailleurs et par des actions a la base.

Pour nous aider vous pouvez :

- Faire circuler ce message le plus largement possible, en faire état dans votre presse locale et parmi votre communauté

- Informer votre section syndicale ou votre groupe étudiant, exprimez nous votre soutien dans la lutte,

- envoyez des fax et des e-mails à Colin Bundy, Vice Chancelier de l’Université, dénoncants les licenciements : ses contacts sont :

Téléphone : +27+11 716-3200/2955 (+27 = prefice international pour l’Afrique du Sud)

Fax : +27+11 339 8215

e-mail : 160CJB@atlas.wits.ac.sa

N’oubliez pas de nous envoyer une copie de vos messages !

- Envoyez des messages de solidarité au Nehawu et aux travailleurs en lutte :

Téléphone/ Fax : +27+11 716-3825 e-mail : kgaugelo@nehawu.org.sa, tebogo@nehawu.org.sa, et resist@africamail.com

- Organisez des manifs devant les ambassades d’Afrique du Sud et protestez contre la politique de restructuration néo-libérale, anti-ouvrière de l’Université de Witwatersrand

- demandez à votre université d’envoyer des lettres de protestation à Colin Brudy, exprimant leur opposition aux licenciements et a la restructuration

Pour être tenu informe régulièrement de notre lutte : abonnez-vous à la liste Resist_Wits2001@onelist.com en envoyant un message en blanc a Resist_Wits2001-subscribe@onelist.com

Solidaires dans la lutte,

Fikile Majola

Secrétaire Général NEHAWU

---------------------------------- Traduction / translation Secretariat International de la CNT-AIT International Secretary of the CNT (France)

CNT AIT cnt.ait@wanadoo.fr

Tel/fax : from abroad +33 561 52 86 48 France : 05 61 52 86 48


CNT-AIT



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