Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

[ Imprimer cet article ] [ Envoyer cet article ] [ Nous ecrire ]



BUENOS AIRES : DES FAMILLES RECUPERENT ET OCCUPENT DES TERRES

samedi 26 avril 2008

Le 29 mars près de 40 familles organisées du quartier « 22 de enero », face aux graves problèmes de manque de terre et logement que nous subissons, situation partagée par des milliers des personnes qui vivent entassées et dans des conditions très précaires partout dans le pays ,nous avons décidé d’occuper un terrain contigu au quartier . Terrain qui jusqu’à maintenant était utilisé par un Monsieur nommé « Pulido » et son groupe de « gorilles », avec la complicité de la Police pour se faire de l’argent sur le dos des gens qui sont dans le besoin.

Dès les premiers instants de l’occupation du terrain, les complices de ce Mr Pulido, ont brûlé nos banderoles , et mis en péril la vie de 40 familles en leur tirant des coup des feu en toute impunité.

Dans un premier temps ils nous ont menacé verbalement, et face à la détermination des familles ils sont revenus armés et ont tiré sur le tas en blessant un camarde à l’épaule droite.

Malgré la gravité de cette situation, ces mafieux n’ont pas réussi à briser l’unité et la volonté ferme de ces familles de se maintenir en lutte pour un logement digne. Quelques minutes plus tard la police a fait son apparition en nous menaçant d’expulsion, sans faire aucune allusion à la blessure par balle de notre camarade ni à la façon dont nous avons été attaqués. Jusqu’à maintenant les familles restent déterminées et fermes dans l’occupation, en luttant pour notre droit a la terre et à un logement digne .

Pour cette raison nous faisons appel à la solidarité de tous ceux qui pourraient venir nous soutenir sur place et /ou pourraient envoyer des couvertures, de la nourriture pour la « olla popular » (marmite populaire) et tout ce qui est nécessaire pour continuer a tenir cette lutte.

L’occupation se passe dans la rue « el nogal » au fond de la Route 21 y las clavelinas Ciudad Evita .

====================================== Occupation des terres à Ciudad Evita Buenos Aires - Argentina .

Voici la traduction du deuxième communiqué issue de l’assemblée de l’occupation et quartier « Tierra y Libertad » au 14emejour de résistance.

Comme nous l’avons déjà exprimé dans le précédent communiqué élaboré par tous et toutes les camarades , le 29 mars près de 40 familles organisées du quartier « 22 de enero », face aux graves problèmes de manque de terre et de logement que nous subissons ,situation partagée par des milliers des personnes qui vivent entassées et dans des conditions très précaires partout dans le pays ,nous avons décidé d’occuper un terrain contigu au quartier. Terrain qui jusqu’au maintenant était utilisée par un Monsieur nommé « Pulido » et son groupe de « gorilles », avec la complicité de la Police pour se faire de l’argent sur le dos des gens qui sont dans le besoin.

Dès les premiers instants de l’occupation du terrain, les complices de ce Mr Pulido, ont brûlé nos banderoles et mis en péril la vie de 40 familles en leur tirant des coups de feu en toute impunité. Dans un premier temps ils nous ont menacé verbalement, et face à la détermination des familles ils sont revenu armés et ont tiré sur le tas en blessant un camarade à l’épaule droite. Quelques minutes plus tard la police a fait son apparition en nous menaçant d’expulsion, sans faire aucune allusion à la blessure par balle de notre camarade ni à la façon dont nous avons été attaqués.

Malgré la gravité de cette situation, ces mafieux n’ont pas réussi à briser l’unité et la volonté ferme de ces familles de se maintenir en lutte pour un logement digne et celle de construire un quartier avec des pratiques et des liens horizontaux et communautaires.

Mais les agressions et les attitudes hypocrites, assassines et lâches de ce Mr Pulido et ses complices, n’ont fait que continuer, avec la connivence de la police locale et donc des autorités du district de « la Matanza ».Voici quelques exemples :

-  Le 31mars (troisième jour d’occupation) vers 22h les para policiers au service de Pulido nous ont encore visé au corps ; ils ont tiré environ 40coups de feu. Quelques instants plus tard la police est arrivée avec leur mépris habituel, mais avec nos camarades nous leurs avons empêche d’entrer dans l’occupation.

-  Le lendemain (mardi 01avril) vers le milieu de matinée Pulido pénètre par un des cotés de l’occupation (le périmètre est fermé) en bousculant une camarade et en menaçant de « tirer à tuer »sans se soucier de la présence d’enfants et des femmes enceintes.

-  Le mercredi 02 deux personnes suspectes arrivent, pour observer, prendre des renseignements, et demander à droite et à gauche avec insistance qui était le chef , qui s’occupait d’ inscrire les familles etc. Face à ces agissements, nous commençons à les soupçonner d’être des flics en civil qui cherchent a provoquer .Nous leurs avons répondu que nous n’avions pas de « chefs » et leur avons demandé de se retirer immédiatement du terrain car ils étaient rentrés sans l’approbation de l’assemblée du quartier .Nous constatons encore uneclair essai d’intimidation.

-  Les nuits suivantes ont été très tendues mais il n’y a pas eu des coups de feu.

-  Le samedi 05 avril vers 22 :30 ,Pulido et son groupe mafieux ont fait irruption , avec la connivence des policiers et tire au moins 30 coups de feu , sans se soucier de la présence des femmes enceintes et des enfants qui dormaient .Plusieurs d’entre nous avons ressenti les balles passer très près .Nous avons été obligés de nous jeter par terre pour les éviter et trouver un lieu sûr .Un peu près une demi heure après, la police débarque dans une camionnette qui n’avait même pas de plaque d’immatriculation, le principal descend de la voiture et avec mépris demande « qui est le chef » et tente de pénétrer dans le terrain. La réponse ne va pas se faire attendre : à peu prés 50 camarades, font comprendre au policier qu’ ici il n’y a pas besoin des chefs en même temps qu’ils bloquaient l’entrée. A force, la Police finit par se retirer . Nous avons aussi le problème de la menace de l’Etat pour usurpation des terres : on attend l’ordre d’expulsion. Pour le moment on n’a pas de nouvelles.

Malgré toutes les situations de menaces et harcèlement qu’on a subi jusqu’à maintenant notre assemblée reste horizontale et sans aucune sorte de récupérateurs. Nous la considèrons comme notre unique espace de prise de décision et nous réitérons notre volonté de continuer la résistance dans cette espace qu’on a baptisé « Tierra y Libertad ». Nous prétendons construire notre quartier avec le même nom et commencer par l’espace communautaire afin de faire fonctionner un dispensaire puis des ateliers d’apprentissage des métiers. Nous avons beaucoup d’autres idées.

A ce jour le nombre des familles qui résistent a augmenté de 40 a 100 .

Pour ces raisons nous appelons à la Solidarité ceux qui pourraient venir filer un coup de main et/ou envoyer de l’argent pour notre caisse de résistance : couvertures , nourriture , vêtements et tout ce qui pourrait soutenir notre lutte ..

Compagnons(es) de l’occupation et quartier Tierra y libertad .

EL PUEBLO UNIDO AVANZA SIN PARTIDOS Y JAMAS SERA VENCIDO

========================================

Buenos Aires : l’occupation de terres continue 24-04-2008 L’après-midi du dimanche est chaude. Dans le fond on entend des cris de goals et de sifflets d’arbitre. C’est le tournoi de foot qui se réalise tous les ans dans la zone, dans le quartier voisin "Toit pour tous", où participent aussi des habitants du quartier "22 de enero". Les deux quartiers ont été gagnés par la lutte de ses habitants. Et tandis que El Flaco nous raconte comme se développe cette autre lutte, celle du futur quartier "Tierra y Libertad", ses compagnons récupèrent des restes des cartouches de l’agression dont ils ont souffert la nuit précédente.

El Flaco bosse et sa femme est enceinte. Le reste de son temps, il le consacre à quelque chose d’urgent : obtenir un toit pour sa famille. C’est pour cela qu’il participe à l’occupation depuis le premier jour. "Ici j’y suis depuis le début, et cela fait près de deux semaines que nous y luttons".

Collectif Desalambrando : "Vous avez lancé l’occupation le 29 mars, non ? Et depuis lors, que s’est-il passé ?

El Flaco : Il y a eu des coups de feu intermittents plusieurs nuits de suite de la part d’homme de main ( patota) de Pulilo, des problèmes avec la police, qui venait et ne disait rien. Plusieurs compagnons sont allés, à trois reprises, déposer une plainte au commissariat et ils ne voulaient pas la prendre. Il semblerait qu’il y avait une complicité.

C.D : Pulilo c’est celui qui réclame les terres ?

E.F. : Oui, mais non au moyen de papiers, mais en utilisant la violence.

C.D : comment avez-vous commencé à vous organiser ?

E.F. : Au moyen d’assemblées entre voisins. Avec le vote en groupe. Il a été décidé de les prendre parce que ce sont des terres publiques.

C.D. : comment penses-tu que peut continuer la chose ?

E.F. : Il faut voir. Nous sommes en dicussion avec des gens qui connaissent les aspects légaux pour voir quoi faire.

C.D. : Qu’est-ce qui les a amené à prendre cette mesure ?

E.F. : Le problème du logement est partout. Moi, par exemple, je vis avec mes parents et nous sommes beaucoup. Nous voulons avoir quelque chose à nous. Nous avons aussi l’expérience du quartier d’à côté, "Toit pour tous". Ils en ont parlé à la télé et tout... Ce fut en 2004... La police a réprimé très fort. Elle nous a poursuivi jusqu’à l’intérieur (du "quartier"), même quand nous avions quitté les terres qu’ils "défendaient". C’est à dire qu’ils ont continué à réprimer au-delà des limites légales ... avec des tirs de plombs et tout. Une autre chose c’est que nous avons été informé que Pulilo vendait ces terres, comme il l’a déjà fait avec les autres ... il touchait 200 pesos par mois en 5 ans, et ce ne sont pas ses terres.

C.D. : Tu as aussi participé à cette occupation là ?

E.F. : J’y ai participé mais juste en collaborant, rien de plus ... je n’ai pas pris de terres. Mais cette fois-ci je m’y suis mis.

C.D. : Et quand a été pris l’autre quartier ?

E.F. : Le quartier "22 de enero" a été pris il y a exactement 22 ans.

C.D. : C’est à dire que la majorité des habitants ont déjà une expérience de lutte.

E.F. : La majorité vient de quelques luttes... Celle d’il y a 22 ans a été coton d’après ce qu’ils disent. Avec la notre, ce sont trois prises de terre qui existent ici, et elles ont toujours été réprimées. Le "22 de enero" c’est la plus grande, ensuite vient "Toit pour tous", celle de 2004... Cette année la nouvelle est arrivée jusqu’au Paraguay, par ici il y a une importante communauté paraguayenne.

C.D. : Et quelles relations avez-vous avec les deux autres quartiers au sujet de cette prise ?

E.F. : Il y a assez de solidarité. En général, dans les deux quartiers ils comprennent ce qu’il se passe parce qu’ils ont vécu la même chose. Ainsi les gens de là-bas se solidarisent avec les gens d’ici.

C.D. : Parce que vous vous connaissez tous ?

E.F. : Ce n’est pas tant que nous nous connaissons tous, mais que nous luttons pour la même chose. La seule différence c’est que nous nous en tirons à moindre coût parce que pour eux, la police les a réprimés...

C.D. : Oui mais vous, vous avez été réprimés par des hommes armés...

E.F. : Oui mais ce n’est pas directement par la police... Là-bas, la gendarmerie est venue et nous a viré à coups de feu et bâtons... Le plus difficile ici c’est de résister maintenant.

C.D. : La "patota" est venue pendant la journée une fois ?

E.F. : Oui, les premiers jours. Mais après elle est venue seulement de nuit. Ils se cachent dans les arbres et de là ils tirent.

C.D. : Il y a quelques problèmes avec celui qui est de la prise et celui qui s’y glisse, non ?

E.F. : Oui, parce que les gens de Pulilo envoyaient des personnes et celles-ci lui apportaient des informations ou généraient des conflits ici à l’intérieur.

C.D. : Et comment règlez-vous le problème ?

E.F. : Dans notre majorité, ceux qui sommes ici nous nous connaissons presque tous. Et la nuit, nous montons un contrôle dans l’entrée, parce que de nuit c’est difficile de voir les visages, avec une liste des gens qui participent ... il y a des gens qui soutiennent mais ne peuvent pas participer et d’autres qui ne veulent pas participer...

C.D. : Parce qu’ils ont peur ?

E.F. : Certains par peur, et les autres parce qu’ils ne veulent pas... Alors il faut voir qui participe et qui non.

C.D. : Cela peut apporter des problèmes à l’heure de répartir les terres, non ?

E.F. : Oui, mais maintenant il faut gagner la prise. Cela nous le verrons après... en assemblée comme nous le venons de le faire, comme tout ce que nous résolvons. On a aussi pensé à faire un centre communautaire et une salle de premiers soins pour le quartier ou une cantine (comedor)... On verra ça.

C.D. : Les terres continuent plus par là-bas... pourquoi avez-vous pris seulement cette partie, alors que le problème du logement est tellement grand ?

E.F. : Parce que les terres qui sont là-bas appartiennent en partie au club qui est là (il signale un mur qui divise les terres prises au club José Hernández). Nous, nous entendons que celles-ci sont à personne.

C.D. : C’est le commencement d’autres luttes, non ? Pour l’électricité, l’eau, etc...

E.F. : Oui, mais c’est le moment le plus difficile... maintenant il faut résister jusqu’au bout.

Entretien réalisé par le Collectif Desalambrando dans la Fédération d’Organisations de Base (FOB).

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

Photos : http://picasaweb.google.com/prensaf...

[ Haut ]
  Présentation
  Contacts
Déplier Abstention et résistances populaires
Déplier Dossiers
  ESPOIR (Bulletin du SIPN)
  FACE A LA CRISE
Déplier International
Déplier Luttes : actualité, bilans, archives
  LUTTES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES
  Publications
  RESISTANCE POPULAIRE
  SOLIDARITE
Déplier Stratégie
  Sur la Toile
Déplier Syndicalisme ?
Déplier TRAVAILLER PLUS ? POUR QUOI ? PRODUIRE ? COMMENT ?
  YVELINES ROUGE ET NOIR

LISTE DE DIFFUSION
      S'ABONNER
     Votre adresse électronique :
     
     
     Un message de confirmation vous sera demandé par courrier électronique.
      Gérer son abonnement.
     Votre adresse d'abonné :
     
     
      CONSULTER LES ARCHIVES

[ Plan du site ] [ Haut ]
Traduction(s):

[ Haut ]
Dans la même rubrique

L’UNION DES TRAVAILLEURS SANS EMPLOI DE MOSCONI :
ILS NE FONT PAS QUE COUPER DES ROUTES ...

Argentine : leçons pour l’anarchisme
Article du C.S. n° 73 - Avril/mai 2002

L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre site : backend.php3.
Site developpé avec SPIP, un programme Open Source écrit en PHP sous licence GNU/GPL.