Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

[ Imprimer cet article ] [ Envoyer cet article ] [ Nous ecrire ]



Le temps des embrouilleurs

samedi 7 décembre 2002

Voici revenu le temps des embrouilleurs d’esprit, orchestré par le pouvoir, avec l’aide et la complicité médiatique.

On nous fourre dans le crâne des lois d’un autre âge. Des lois puant le racisme, le rejet de l’autre, le rejet de la différence. Des lois servant à opprimer encore plus tous les laissés pour compte que génère ce système, des lois non pas contre la misère mais contre les miséreux.

La mendicité est passible d’emprisonnement. Tout squat vaut désormais six mois de prison et trois mille euros d’amende. Les gens du voyage sont priés d’aller s’installer ailleurs sous peine, toujours, d’emprisonnement.
Des sanctions pénales sont prévues dès l’âge de dix ans. L’absentéisme scolaire (quatre demi-journées par mois) peut valoir jusqu’à deux mille euros.
Les possibilités de fouiller les coffres des véhicules, de perquisitionner la nuit (ou sans consentement) et les écoutes téléphoniques sont étendues.
Le fichage par empreintes génétiques est généralisé à toute personne mise en examen et le refus de s’y soumettre est sanctionné.
La garde à vue est portée à 96 heures d’affilées en cas de "criminalité organisée" (à plusieurs) et l’entretien avec un avocat peut être repoussé à la 36e heure.
De nouveaux délits sont créés de toutes pièces, comme "l’occupation d’un hall d’immeuble". Et cerise sur le gâteau, la délation devient un comportement citoyen, puisque les collabos pourront bénéficier d’une remise de peine ou même d’une exemption dans certains cas.
Il est aisé de se rendre compte que tout cela ne vise qu’une partie de la population. Par exemple : les bourgeois ne sont pas obligés de mendier pour manger ni de squatter pour pouvoir dormir, et il est plutôt rare que les enfants de la bourgeoisie, désoeuvrés, passent le temps dans un hall d’immeuble de cité crevant l’ennui. Parallèlement aux mesures prises par les politicards en place, qui ne font qu’accentuer celles de leurs prédécesseurs (loi sur la "sécurité quotidienne" de Daniel Vaillant, ministre socialiste), les médias, pour revenir à eux, nous serinent à longueur de journée le discours voulu par la classe bourgeoise.

De nouvelles expressions font leur apparition, entre autres "France d’en haut, France d’en bas", qui est actuellement usité par toute une pléiade de présentateurs potiches, journalistes foireux n’ayant rien à voir avec le droit à l’information qu’ils prétendent défendre.
Ne nous y trompons pas, tout ce verbiage n’a qu’un seul but, nous empêcher de prendre conscience qu’il n’y a en fait qu’une notion à avoir à l’esprit : celle de classes sociales.
La classe des possédants, du pouvoir économique, la classe bourgeoise d’une part, la classe des opprimés, la classe de ceux qui subissent la misère, la classe ouvrière d’autre part. Il suffit de voir par qui et contre qui sont votées ces lois. Elles sont votées par les politicards au service de la bourgeoisie. Et, comble d’ironie, ils ont été généreusement portés au pouvoir par une partie de ceux qui vont maintenant en pâtir cruellement. Tous ceux qui, à l’appel de la gôchunie, ont marché dans la manipulation électorale découvrent, mais un peu tard, que la politique du gouvernement n’a souvent rien à envier à celle qu’aurait fait l’extrême droite. Même le président de la Ligue des droits de l’homme tente de se rassurer en affirmant que "Chirac n’a pas été élu pour appliquer la politique de Le Pen." Il semble bien que ce monsieur n’ait pas tout compris à la manipulation. Et là, plus grand monde pour le dénoncer. A y regarder de plus près, on voit bien à qui s’adresse le clin d’oeil complice des médias : à tous ceux qui croient, qui sont sûrs contre toute évidence, que la soupe qui leur est servie va être bonne. Ceux-là feraient bien de méditer ces mots qu’Emma Goldman écrivait il y a presque cent dix ans, en août 1893 : "Hommes et femmes, savez-vous que l’Etat est notre pire ennemi ? C’est une machine qui vous écrase pour mieux soutenir vos maîtres, ceux que l’on nomme "la classe dirigeante". L’Etat est un pillard à la solde des capitalistes, et vous êtes naïfs d’en attendre du secours."

Jules

Article du Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénées n°78 - Déc. 2002 - Janv.2003


CNT-AIT



-  Contacter des militants anarcho-syndicalistes
-  http://cnt-ait.info est le site d’actualité de l’Anarcho-syndicalisme.
-  La reproduction et la diffusion de l’Actualité de l’Anarcho-syndicalisme sont encouragées

  Présentation
  Contacts
Déplier Abstention et résistances populaires
Déplier Dossiers
  ESPOIR (Bulletin du SIPN)
  FACE A LA CRISE
Déplier International
Déplier Luttes : actualité, bilans, archives
  LUTTES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES
  Publications
  RESISTANCE POPULAIRE
  SOLIDARITE
Déplier Stratégie
  Sur la Toile
Déplier Syndicalisme ?
Déplier TRAVAILLER PLUS ? POUR QUOI ? PRODUIRE ? COMMENT ?
  YVELINES ROUGE ET NOIR

LISTE DE DIFFUSION
      S'ABONNER
     Votre adresse électronique :
     
     
     Un message de confirmation vous sera demandé par courrier électronique.
      Gérer son abonnement.
     Votre adresse d'abonné :
     
     
      CONSULTER LES ARCHIVES

[ Plan du site ] [ Haut ]
Traduction(s):

[ Haut ]

L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre site : backend.php3.
Site developpé avec SPIP, un programme Open Source écrit en PHP sous licence GNU/GPL.