mercredi
1er septembre 2010
Malgré des luttes parfois dures, le processus de Bologne semble avoir triomphé dans toute l’Europe.
Ratifié par tous les Etats et les gouvernements de l’UE de droite com-me de gauche, ainsi que les organisations syndicales « représentatives », ce processus planifie la privatisation de toutes les universités, pour coller au « modèle » américain. Un modèle ? Des frais d’inscriptions exorbitants (plusieurs milliers d’euros), disparitions des filières dites « non rentables » (Lettres, philo...), création de licences patronales (licence chef de rayon à Carrefour en France, ou chef d’équipe à Mac Do en Angleterre...), fusions d’universités (Strasbourg, par exemple), suppressions de postes et augmentations des contrats précaires, expulsions massives d’étudiant-e-s sans papiers... En France, de plus en plus d’universités appliquent « l’autonomie » (LRU). Les conséquences se font déjà ressentir.
Ces dernières années (2OO7-O9), la stratégie des organisations étu-diantes et de personnels universitaires, autoproclamées représentatives, nous a mené droit dans le mur : contestation fictive pour certaines, tractations privées pour d’autres, tentative d’encadrement et de contrôle des mouvements... Malgré cela, nous avons pu voir dans plusieurs facs que des comités de lutte et des assemblées générales reposant sur l’auto-organisation ont tenté de construire une convergence des luttes entre étudiant-e-s, salarié-e-s et chômeurs-euses. Cela nous pousse à continuer de résister, et plus encore, à changer profondément les universités qui sont la copie conforme de cette société capitaliste reposant sur l’individualisme et l’exploitation, entre autres.
Pour nous anarchosyndicalistes, les universités devraient être un lieu d’émancipation, de culture critique et populaire. Il nous faut donc repenser radicalement le fonctionnement des universités, repenser les pratiques des cours dispensés. Abattre cette université autoritaire, que les syndicats, président-e-s et bureaucrates régulent désormais comme une vulgaire entreprise, n’est pas pensable sans en finir avec le capitalisme et l’Etat.
A la CNT-AIT, nous affirmons que le capitalisme n’est pas indépassa-ble. La fatalité n’est pas de mise face à l’individualisme ambiant et à l’écrase-ment d’autrui. En tant que tels, nous sommes anti-capitalistes et a fortiori anti-étatiques, anti-parlementaristes. Nous refusons par conséquent de nous intégrer au sein de la machinerie institutionnelle et d’être un partenaire du dialogue so-cial. En conséquence, nous ne participerons jamais aux instances soit-disant représentatives (CA, CROUS...). Nous rejetons le corporatisme : il nous divise dans nos revendications sans jamais remettre en cause le système dans sa globalité.
Nous disons que RIEN n’est étranger à notre syndicalisme : les problèmes économiques, sociaux et environnementaux... Nous sommes donc globalistes : c’est-à-dire que nous pensons que tous les problèmes sociaux sont liés entre eux et découlent du capitalisme.
Dans les universités ou partout ailleurs (entreprises, quartiers...), nous cherchons à relier systématiquement les luttes par le biais d’un cadre revendicatif unifiant (accès aux besoins fondamentaux, par exemple). Nous cherchons à mettre en place l’autonomie des exploité-e-s car pour nous l’autonomie est la condition nécessaire de l’action-directe (théorisée par Emile Pouget) : ce n’est pas attendre le salut d’un quelconque intermédiaire (représentant-e-s, leaders syndicaux et autres carriéristes...), c’est se donner soi-même les moyens d’abolir les conditions de domination et d’exploitation sur nos lieux de vie.
Nous luttons sans attendre des prétextes tels que le énième projet de loi et que le niveau de vie se dégrade encore un peu plus (augmentation des loyers en Cité Universitaire et des prix des restos U, retard du versement des bourses...). Pour cela, nous poussons à la mise en place de comités autonomes de luttes ouverts à tous et toutes, sans bureaucrates syndicaux. C’est tout cela que nous appelons la résistance populaire autonome.
Cela ne dépend que de nous. Laissons les syndicats à leurs réformes et leurs magouilles et prenons en main nos vies. Luttons partout, tout le temps, toutes et tous ensemble, pour virer les patron-ne-s des universités, pour les faire fonctionner nous-mêmes.
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