Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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LES GRANDS PRINCIPES TACTIQUES & THEORIQUES DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS

vendredi 17 août 2001

Les théories et tactiques dont s’inspirent les anarcho-syndicalistes furent mises en pratique puis formulées dès le XIXème siècle. Il faut signaler que le syndicalisme révolutionnaire fut d’abord une pratique sans doctrine qui ne fut théorisée qu’avec Pelloutier au début de ce siècle.

Dans un récent congrès, les sections de l’A.I.T. affirment que l’évolution des techniques ne modifie en rien le problème fondamental de l’exploitation. A l’inverse, elles pensent pouvoir constater que les idées forces de leur syndicalisme anti-autoritaire sont toujours d’actualité "Le syndicalisme révolutionnaire part de bases concrètes, la profession, qui est à l’ordre économique ce que la commune est à l’ordre politique, la cellule vivante sur laquelle l’organisme s’édifie, tandis que la révolution césarienne part de la doctrine pour y faire entrer de force le réel". (A. Camus, Actuelles).

Dans ce qu’il serait superflu d’appeler l’idéologie syndicaliste révolutionnaire, la mise en application précède donc la formulation. Cela explique que tout ce qui est regroupé sous le terme d’action directe est avant tout un ensemble de luttes particulières où la base agit par elle-même sans intermédiaire.

Ce même ensemble c’est peu à peu affiné afin d’intégrer les solutions possibles aux problèmes nés de l’évolution économique. C’est ainsi que lorsque ce sont développées la concertation sociale et les commissions paritaires, l’anarcho-syndicalisme a du s’adapter sans se trahir. Pour faire face aux représentants institutionnalisés du personnel, les militants libertaires se montrent favorables, lorsque les circonstances l’exigent à l’élection par la base de militants qui, pourvus d’un mandat impératif très limité n’ont qu’une fonction de représentation indirecte sans possibilité d’initiative. De plus, ce délégués se doit de rendre compte à ses mandants de son activité. Il sera révocable à tout moment et non immédiatement rééligible.

On pourrait penser que ce syndicalisme parallèle n’est que la survivance moribonde d’un romantisme révolutionnaire inadapté alors que beaucoup ont voulu que l’après-guerre soit l’ère de nouveaux rapports sociaux allant dans le sens de la co-responsabilité, de la co-gestion. Plus simplement, les anarcho-syndicalistes sont fidèles à quelques grands principes. Les anarcho-syndicalistes estiment que les expériences de co-gestion, de participation, d’actionnariat ouvrier ont pour résultat "la formation d’une nouvelle catégorie bureaucratique de représentants ouvriers, de délégués plus ou moins fonctionnarisés, de spécialistes syndicaux, catégorie qui s’intègre sans difficulté dans les cadres moyens dirigeants, servant de tampon lors des heurts sociaux...La présence de représentants syndicaux dans les conseils d’administration n’est en rien un pas vers un régime de démocratie industrielle, mais bien une adaptation meilleure au système d’exploitation" (L. Mercier Véga).

Pour éviter cette impasse bureaucratique, les anarcho-syndicalistes constituent des conseils de contrôle de la production et d’apprentissage de la gestion. De tels comités, totalement indépendants du patronat et de l’état, jouent un rôle d’instruction économique afin de préparer les travailleurs à la gestion directe de leurs entreprises.

Au travers de la lutte syndicale quotidienne, les grands principes de l’action directe sont appliqués :

-  l’action directe, c’est la traduction en termes syndicaux de la tactique de lutte de classes. Cette action est autonome, anti-bureaucratique, aux revendications plus qualitatives (organisation, durée, sécurité du travail) que quantitatives (hausse des salaires).

Toute lutte ne peut être que décidée, menée et conclue que par la base et pour la base. Le syndicat a pour tache de coordonner les sections d’entreprises, d’assumer techniquement le soutien et la popularisation du conflit ; il convoque les réunions et dispense les informations économiques et juridiques.

Pour les syndicalistes libertaires la grève, est un effort des travailleurs en révolte, elle est le résultat d’un état d’esprit combatif, générateur de solidarité (la contestation du pouvoir a pour résultat un accroissement du bien-être et de la liberté des exploités et donc une diminution des privilèges des exploiteurs).

Les syndicalistes anti-autoritaires s’opposent aux syndicalistes de métier qui ne réclament qu’une répartition plus équitable des fruits de la croissance. Les sections de l’A.I.T. mettent en avant la lutte contre l’aliénation économique née de la logique capitaliste (la contradiction permanente des intérêts des classes en lutte déterminera un fait social, la révolution, qui rompra brutalement le cours normal de l’antagonisme des intérêts économiques). Seule la grève générale permettra aux ouvriers de se libérer du capitalisme et donc du salariat. La grève générale est la transition nécessaire.

L’exemple de grève générale expropriatrice et insurrectionnelle se trouve dans les événements du 19 juillet 1936 en Espagne.

Il s’agissait :

-  de priver le capitalisme et l’état de toute possibilité de réaction (l’armée d’Afrique du nord échappa à cette première condition)

-  assurer, après la prise de possession, la remise en marche de l’appareil économique en recourrant à une organisation rationnelle, autogestionnaire et fédérative de la production, de l’échange et de la répartition.

-  mener la révolution vers son succès en dehors de toute médiation politique.

Cette révolution sociale, réalisation d’un monde nouveau est la finalité de l’action de l ’A.IT.

Pour cela, l’Internationale libertaire s’appuie sur les expériences de la Commune, de l’Ukraine de 1917 à 1921, des conseils de Bavière et d’ Italie, de l’Espagne de 1936 a 39, de la Hongrie de 1956. Série de tentatives qui ont lié la recherche d’une mutation économique profonde et le refus des dictatures prolétariennes.

Révolutions, voulant briser le rapport capital/travail, état/société, et voulant mettre en pratique la gestion directe de l’économie, le fédéralisme pour la réalisation du Communisme Libertaire.

Les anciens rapports de forces ne seraient pas seuls brisés car la collectivisation perdrait son essence même s’il n’y était adjoint une dimension extrêmement qualitative afin de promouvoir une nouvelle échelle des valeurs, un mode nouveau de développement. Dans cette optique, il ne signifie plus rien de réclamer l’autogestion des sociétés bancaires, des centrales nucléaires...

La souplesse des structures et l’absence de dogmes, donnent a l’A.I.T., et aux anarcho-syndicalistes, une grande faculté d’adaptation ; sa vision de la société est globale, et ne se cantonne pas au seul syndicalisme.

Antoine CASTEL,

extrait De la Première Internationale à l’Association Internationale des Travailleurs


CNT-AIT



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