vendredi
12 janvier 2007
Après avoir été condamné à 500 euros d’amende pour avoir courageusement refusé de se soumettre à un prélèvement ADN (auquel on voulait le contraindre pour avoir arraché 4 malheureuses betteraves transgéniques il y a 5 ans), Benjamin D. a publié le 29 septembre 2006 un communiqué dans lequel il commente les propos de C. Pasta, procureur de la République à Alès qui a déclaré dans " Le Monde " avant même l’annonce du verdict : " Refuser de donner son ADN est un "délit continu", (...) "Tant qu’il refusera le prélèvement, j’engagerai à nouveau des poursuites et il sera reconvoqué. On peut le mettre au trou pour récidive." Nous publions bien volontiers les principaux extraits de son texte :
“L’objectif de l’Etat est clair, dans son énoncé : " me mettre au trou " ! Dans ces conditions, pourquoi avoir organisé un procès ? L’Etat réaffirme de toute façon ma culpabilité sans se préoccuper de ce que peut dire un tribunal. Encore un petit effort Messieurs les législateurs, vous avez déjà donné le pouvoir à n’importe quel "Officier de police judiciaire" d’ordonner le fichage de n’importe qui sur simple présomption. Soyez ambitieux ! Pourquoi ne pas voter une loi pour se passer tout simplement de la procédure (coûteuse pour le contribuable) d’un procès ?
En invoquant la notion de " délit continu ", le Procureur d’Alès et donc l’Etat, ressort du passé la fameuse loi sur l’insoumission au service militaire. Le jeu consistait à l’époque à embastiller les opposants politiques. Une fois la peine purgée, ils étaient libérés... puis reconvoqués sous les drapeaux ... puis de nouveau embastillés... A ce compte, le " Procès " de Kafka avait le mérite de savoir mettre fin à une situation absurde et autoritaire.
Le fichage ADN de tous les individus hors normes n’est malheureusement qu’une étape dans le projet totalitaire de nos gouvernants. Le procureur d’Alès l’annonce, la suite c’est la prison... et après ? Le système est sans faille puisque le refus d’un prélèvement ADN constitue en soi un délit passible d’un prélèvement ADN dont le refus entraîne de nouveau ... A chaque fois, une nouvelle condamnation s’ajoute et chaque fois dans le cadre d’une récidive, donc une peine plus lourde jusqu’à ce que la personne soit hors d’Etat de nuire, c’est-à-dire en prison.”
Tiré du Combat Syndicaliste numéro 97 de la CNT-AIT de Midi- Pyrénées.
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