Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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RENTREE SCOLAIRE

Forum Santé Social Education

samedi 16 février 2002

Rentree scolaire (rang tres scolaire)

Vie syndicale

Le dernier mouvement des instituteurs et des profs d’école à donne lieu à d’etranges prises de bec entre les syndicats institutionnels. Les démarches clientelistes des uns et des autres (Syndicat des Enseignants d’un côté et SNUipp de l’autre) ont amené, le croiriez-vous, le Syndicat des Enseignants à se poser quelques questions. Ces questions sont : " A quoi servent les syndicats ? " ; " A quoi servent les décharges syndicales ? " [Les décharges syndicales se matérialisent par du temps libre - mi-temps ou temps plein - laissé à un enseignant qui adhère à un des syndicats dits « representatifs », pour se consacrer à sa mission dite syndicale.] ; " A quoi servent les délegués syndicaux ? "

Devant tant de soudain réalisme, on ne peut s’empécher de leur retourner la question. C’est ce qui a été fait et nous attendons leur reponse. La CNT-AIT peut neanmoins commencer à apporter ses réponses à ce type de questions.

Pour ce qui est de la premiere question, (A quoi servent les syndicats ?), nous pouvons dire avant d’entrer dans le débat, que la question est frelatée et qu’il s’agit pour être honnête de préciser de quel type de syndicat on parle. Des syndicats réformistes ou institutionnels qui cogèrent le système avec l’administration et le patronat ou des syndicats anarcho-syndicalistes qui, à petits pas comptés, avancent pour que l’ensemble du peuple trouve la voie de l’égalité, même si pour cela, il faut en passer par une rupture radicale avec le systeme que nous connaissons aujourd’hui ? Il est evident que dans les colonnes du Syndicat des Enseignants (S.E.), la question se pose, rageuse, pour savoir à quoi servent les syndicats institutionnels, si n’importe qui peut venir leur grignoter leurs petits privilèges sans leur demander leur avis. En l’occurrence, il s’agissait du syndicat concurrent le SNUipp qui venait dévoiler les résultats du mouvement (les mutations des enseignants sur leur poste) avant que les déliberations de la Commission Administrative Paritaire Departementale ne soient connues. Il est significatif de constater sur quoi porte l’indignation de ce syndicat qui n’assoie sa notorieté que sur son pouvoir d’inflechir les mutations de ses clients - pardon - de ses adhérents. Car, vous l’avez compris, il n’est pas question ici de défendre l’intérêt des travailleurs, des chômeurs, des exploités de tous poils, des exclus. Non, on defend ses clients. On traite d’égal à égal avec l’administration, on se prétend contre-pouvoir, on a les choses bien en main, surtout celles qui concernent sa propre carrière.

Pour la deuxieme question (à quoi servent les délegués syndicaux ?), il convient d’aborder le point fondamental du fonctionnement des syndicats institutionnels - le fric. Les délegués syndicaux sont le produit des élections professionnelles. Ces elections où l’on vous exhorte de voter, où chacun pretend être le mieux à même de représenter vos intérêts. En fait ce qui est en jeu c’est le score de ces élections. De ce score, depend le montant de la subvention publique au syndicat. Oui, les syndicats ne survivent financièrement que grâce à l’argent public, à l’argent de l’Etat, qu’ils sont dans certaines circonstances, sensés combattre. Le resultat de ces élections est en fait l’élement majeur de la vie d’un syndicat, il est bien plus important, car plus lourd de consequences financières, que le nombre de ses adhérents. Le délegué syndical est là pour justifier le résultat des élections et pour vous faire croire qu’il est à même de vous défendre contre une administration qui le tient dans le creux de la main et qui n’a qu’un geste à faire pour qu’il disparaisse.

C’est pour toutes ces raisons que la CNT-AIT ne participe pas aux élections professionnelles, qu’elle ne percoit aucune subvention publique, quelle ne vit que des cotisations des militants qui n’attendent aucun bénefice personnel en retour.

En ce qui concerne la troisième question, (A quoi servent les décharges syndicales ?) nous pouvons souligner le courage politique, comme on dit aujourd’hui, à quiconque remet en cause un acquis social, du S.E., pour poser une telle question. Des lors, qu’un de ses « militants » obtient une décharge syndicale, on peut considerer que, par rapport à ses collegues qui continuent à se lever le matin pour aller en classe, le « dechargé syndical » est une sorte de privilegié qui s’est débarrassé des préparations de classes, des corrections, des rencontres interminables avec les parents d’élèves, des conseils des maîtres, des conseils de cycles, des conseils d’école et j’en passe. Le (ou la) dechargé(e) syndical(e) va passer son temps a defendre les intérêts supposés de collègues dont il (elle) s’est detaché(e). De fait, avec le temps, ses intérêts vont diverger, le privilegié n’aura de cesse de conserver son statut. Pour cela il faudra qu’il soit bien gentil avec l’administration qui lui a permis d’obtenir ce statut, il faudra arriver à vivre en bonne intelligence, en un mot à collaborer. Il ne défendra plus qu’un intérêt - le sien.

C’est pour cet ensemble de raisons que les anarcho-syndicalistes remettent en cause le fonctionnement des syndicats institutionnels qui sont devenus des appareils à faire accepter leur sort aux dominés qu’ils prétendent défendre. Leurs objectifs ne sont que sectoriels, ils refusent d’analyser de facon globale la société libérale, ils contribuent à la maintenir en place au nom d’un réformisme qui n’a de justification que l’espoir qu’il entretient de faire accéder le client à un avenir personnel un peu meilleur. Les miettes sont distribuées chichement, le meilleur est toujours à venir.

Nous savons bien que les progrès sociaux, la marche vers l’égalité, la liberté sont des biens qu’il faut arracher aux pouvoirs.

Nous savons bien également que les luttes à venir ne sont pas corporatistes, qu’elles sont l’affaire de tous les exploités, travailleurs ou non. Ce n’est que par la lutte directe, hors des syndicats reformistes et des partis politiques que nous irons vers un partage des richesses et que nous tournerons le dos au partage de la misere.

La CNT-AIT est l’oeuvre de ceux qui la font, dans un cadre de démocratie directe, animée par l’esprit anarcho-syndicaliste.


CNT-AIT



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