Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Une manipulation grosse comme un viaduc

lundi 13 février 2006

Dans le premier numéro d’Espoir, nous expliquions les tentatives de récupération politicienne qui avaient lieu autour de la solidarité suite au mouvement de lycéen de 2005 Ici. La fin lamentable du collectif de solidarité de Millau vient parfaitement illustrer ce que nous préssentions dans notre article ...

Retour sur une occupation ...

Millau est une des villes où le mouvement lycéen a été particulièrment fort en 2005. cette force, il le devait à son auto organisation et à sa détermination, loin des syndicats et partis ou groupes politiques.

Le 28 mars, une opération “péage gratuit” étai organisée sur le viaduc de Millau. Alléchés par l’odeu des caméras de télé, on vit se pointer à la manif le ban et l’arrière ban des politicards de l’Aveyron qui jusque là avaient été plutôt discret dans le mouvement lycéen (qui n’en voulait pas de toute façon).

A la suite de cette opération bon enfant, 14 personnes furent assignées par Eiffage, la société d’exploitation du viaduc. Déjà il était étonnant de remarquer que parmi ces personnes, la plupart n’avaient aucune réalité avec les actions lycéennes [1]...

Un comité de soutien unitaire se créait, pour organise la défense. Mais très rapidement des divergences de fond apparaissaient sur les objectifs et le fonctionement du collectif. Si, pour les lycéens et les parents impliqués dans cette lutte, le collectif étai dans le prolongement de leur lutte, pour d’autres personnes, venues d’organisations politiques, le Comité n’était qu’un jouet politique. Un membre du PS finit d’ailleurs par cracher le morceau : il fallai préparer les prochaines élections municipales et le collectif était un dispositif de cette stratégie...

DIVISER POUR MIEUX REGNER ...

Des plaintes ayant été déposées de part et d’autres, le collectif travaillait à organiser la défense collective lorsque, le 15 décembre, les participants du comité de soutien apprirent incidemment que “certains” assignés (en fait le PC...) avaient trouvé un accord avec Eiffage sans en référer aux autres. Cette décision fut prise sans discussion avec le comité de soutien, sans même en avertir le bureau. Le texte signé comportait les excuses des assignés à Eiffage pour la gène occasionnée, ainsi que leu engagement à co-organiser - avec l’entreprise - des actions pédagogiques autour du viaduc ! [2] Bref, pas seulement un acte de rédition, mais un vrai pacte de colaboration !

Une pression psychologique fut alors portée sur les assignés rebelles pourqu’ils signent à leur tour le texte et surtout qu’ils ne se rendent pas à la manif prévue le lendemain même sur le viaduc ...

Car comme par hasard ce compromis était trouvé la veille d’une manif, où l’image publique d’Eiffage allait encore faire la une des journaux, et pas dans le sens prévu par la Direction de Communication du bétonneur ... Grâce à cet accord signé “opportunément” pour l’entreprise, non seulement la division mais encore le dégout étaient jettés dans les rangs de ceux qui restaient mobilisés. Rien de mieux pour saboter une lutte que de saper le moral des combattants ... Surtout quand le poison vient de l’intérieur ... C’est comme ça qu’on s’assure ensuite des années de tranquilité...

Certains ont fait l’amère expérience qu’il est impossible d’organiser une action collective avec les partis politiques, puisque de toute façon ils ne se sentent liés par aucune décision qui n’émane pas de leur organisation.

Cette histoire n’est finalement pas exceptionnelle. En cette année où nous célébrons le centenaire de la Chartes d’Amiens de la CGT et la soi-disante “autonomie du syndicalisme ” nous voyons bien qu’en fait les partis politiques - loin de “contribuer à la transformation sociale” comme le stipule cette charte - poursuivent en fait leur propre stratégie de prise de pouvoir. Et si pour cela ils doivent passer sur le corps des syndicats, collectifs, comités, etc ... auxquels ils sont pourtant censés être associés, ils n’hésiteront pas une seconde ! Ils ont tous le mot “unité” à la bouche, mais n’ont que leurs petits intérêts partisans en tête.

Pour éviter les interférences avec les parasites politicards, le mouvement social doit se développer en totale indépendance de ce milieu, et refuser toute alliance quelqu’elle soit avec tout parti politique, qui sont autant de germes de division.

Tiré de Espoir n°3


[1] Communiqué du comité de soutien - 12 août 2005

[2] Nous enverrons le fac similé de la lettre à tous ceux qui en feront la demande


CNT-AIT



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