lundi
10 mars 2003
En ces temps de pâles figures, samedi 11 janvier, je me trouvais à la terrasse d’un troquet, profitant d’un petit rayon de soleil. Tout en sirotant un petit café, je passais le temps à contempler mes contemporains. Au coin de la rue tout à coup s’arrête un véhicule blanc flambant neuf, avec la marque de fabrique de la mairie "police municipale". En descendent deux pandores d’un bleu marine imprégné de frais. Un maigre et un gros avec des têtes joviales de croque-mort. Assise sur des marches, se trouvait une jeune fille et son chien. Elle était assise là, à regarder passer le temps, personne ne l’avait même remarquée, c’est dire si elle " troublait l’ordre imposé". Comme sûrement ils n’avaient pas de mission moins dangereuse, je les vis se diriger vers elle et avec des paroles de leur cru et lui montrant leur dextérité à manier leur petit bâton à taper sur la tête, glorieusement ils lui firent signe d’aller ailleurs. En passant devant moi, elle me dit : "Font chier à nous pourrir la vie !". "Te barres pas, te barres pas, lui dis-je, faut se dire qu’il y a bien des personnes qui vont finir par comprendre que c’est contre la population qu’il y a de plus en plus de bleu marine partout où l’on va !". "T’as peut être raison, mais en attendant, c’est misère". Elle me parut bien moins "à la rue" que bon nombre de passants affairés à consommer des soldes. Les deux héros du jour étaient remontés dans leur char et, passant devant nous au ralenti, nous lancèrent un regard aussi limpide qu’une eau boueuse, puis ils disparurent au bout de la rue, s’en allant vers d’autres aventures à raconter le soir en s’envoyant quelques viriles anisettes. Au bout de quelques minutes, elle reprit sa route, me gratifiant d’un au revoir souriant.
JP
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